Peter de Boer se fait mettre à la porte par les Sharks, John Hynes est congédié par les Devils, mais ensuite Peter Laviolette est démis de ses fonctions par les Prédateurs et Hynes le remplace et même chose à Vegas où DeBoer remplace Gérard Gallant à qui on vient de montrer la sortie. Ce caroussel montre bien le côté presque accessoire des entraîneurs dans la LNH d’aujourd’hui. Calgary et Dallas a été forcés de mettre Bill Peter et Jim Montgomery dehors, mais ces clubs vont très bien avec les coachs qui ont dû les remplacer au pied levé.
Tout ça semble démontrer que l’identité de l’entraîneur-chef n’est pas très importante en autant qu’il soit compétent au niveau technique. Ce qui semble le plus compter c’est la fraîcheur de la voix qui porte le message car le message, lui, ne varie pas tellement d’un coach à l’autre. Quand les joueurs sont tannés d’entendre la même voix, ou que de petits conflits s’accumulent avec le coach, il faut juste changer de voix. Le jeu est devenu tellement systématique aujourd’hui et toutes les équipes appliquent un système similaire, à quelques variantes près. Le jeu est tellement décortiqué par vidéo et en stats dites avancées que l’expérience et l’instinct de l’entraîneur comptent moins. Ce qui compte le plus c’est l’aspect relation humaine, la capacité du coach à tirer le meilleur d’un joueur en ayant une bonne relation avec celui-ci. C’est vrai au plan individuel, mais aussi au plan collectif. Peut-être aussi que la nouvelle génération de joueurs ayant été élevés par des parents moins sévères qu’auparavant acceptent moins de se soumettre sans questions à l’autorité, d’où le risque plus élevé pour un entraîneur de perdre le contrôle sur son équipe, alors au lieu de changer 23 joueurs, on change le coach, en fait on change la voix et la figure d’autorité.
La ronde de congédiements montre aussi que certaines organisations, surtout Nashville et Las Vegas, sentent la pression de gagner cette année. Ces clubs ont investis dans le court terme et veulent des résultats immédiats. Le congédiement de Gérard Gallant est certes le plus surprenant. Il était un héros lorsque le club a atteint la finale de la coupe il y a deux ans, et le voilà maintenant jeté aux vidanges sans ménagement. On croirait revivre le traitement qu’il avait dû subir en Floride. Cet homme semble attirer les mises à la porte brusques et inattendues. Au final, tout ce mouvement me laisse penser que le CH est aussi bien de garder Julien encore pour un bout. Pourquoi user une nouvelle voix alors que le club n’a rien à gagner à court terme? On changera de coach quand le début de la vraie pente ascendante se présentera.