La déprime

Le moins qu’on puisse dire c’est que les Canadiens sont actuellement dans le creux de leur processus de reconstruction, si on s’en tient au moral des partisans. Selon moi, la reconstruction va bien, et il y a plusieurs signes encourageants, mais à cause du contexte d’une autre saison déraillée par les blessures, le partisan moyen est tanné de regarder son club piétiner dans les bas-fonds de la ligue.

Pourtant, à mon avis, l’organisation a fait des progrès importants cette saison, mais ils sont masqués par les blessures qui ont fait monter le nombre de défaites. Le point positif le plus important est l’émergence très notable de Juraj Slafkovsky. Le jeune a survécu à une promotion trop hâtive dans la LNH, et depuis 29 matchs il est en pleine éclosion, une éclosion surprenante tellement elle est rapide. Slafkovsky a accumulé 23 points à ses 29 derniers matchs et il semble loin d’avoir atteint son plein potentiel tout juste avant de conclure sa 20e année sur cette planète. Il y a encore beaucoup de déchets dans son jeu, de manque de constance, mais depuis 29 matchs il arrive à faire fi de cela pour quand même obtenir de très bons résultats en terme statistique.

Il semble pleinement justifier son statut de premier choix au total en 2022, et une grande partie du mérite lui revient. J’ai tendance à toujours donner le gros du mérite au joueur, qu’il devienne un joueur étoile, ou bien du blâme s’il se révèle un flop. Malgré les nombreux doutes que j’ai exprimés ici sur Slaf, et surtout sur sa promotion trop rapide, je suis heureux de voir qu’il semble se diriger vers de grands accomplissements. C’était primordial pour le succès de cette reconstruction, et même si j’ai souvent douté sur sa promotion et même sur son potentiel ultime, une partie du mérite revient aussi à Hugues, Gorton, Lapointe, Bobrov et aux dépisteurs qui les conseillent. Il faut reconnaître le bon travail, surtout en ce qui concerne une décision si importante. Slaf n’a pas eu à forcer la main de la direction pour être promu avec le grand club, au contraire, il a eu droit à un traitement de faveur, mais le crédit lui revient de ne pas s’être comporté en parvenu. Le jeune a travaillé, il semble un jeune joueur passionné, et encore une fois, le gros du crédit lui revient. Ceci dit, il devra bien sûr confirmer cette émergence spontanée dans la durée.

Autrement, l’organisation a aussi ajouté un défenseur top-4 cette saison en Jayden Struble. Celui-ci n’accumulera jamais de stats offensive faramineuses mais c’est le genre de joueur qu’un club aspirant à la coupe doit posséder. Struble vient compléter le côté gauche de la défense montréalaise qui comptait déjà Matheson et Guhle. Si un des trois doit partir d’ici l’été 2025, ce ne sera pas Struble, et ce pour toutes sortes de raisons, dont ses qualités supérieures en défensive et ce qu’il coûtera sur la masse salariale à long terme. Matheson et Guhle, eux, montrent des profils de joueurs plus similaires et si un autre jeune s’impose, à terme, selon moi ce sera un de ces deux joueurs qui sera sacrifié pour aller chercher du renfort à l’attaque.

Bien sûr, le problème le plus important demeure à l’avant, mais l’absence de Dach a tellement changé la donne cette saison, sans compter Newhook et Harvey-Pinard qui ont aussi manqué beaucoup de matchs. La fragilité des joueurs demeure un problème. Ceci dit, si on veut voir les choses avec optimisme, il faut se raccrocher à l’idée que le club a la capital d’actifs nécessaire pour améliorer l’attaque assez rapidement. Hughes devra être à la manœuvre pour que cela se concrétise et il devra éviter de surpayer, mais il aura un autre choix top-5, ainsi que de nombreux autres très bons choix au cours des deux prochains repêchages, tout cela sans compter un pipeline avec de la profondeur.

Hughes a de quoi travailler en évitant un geste inconsidéré. Il doit éviter le piège dans lequel sont tombés les Sénateurs et les Sabres en tentant d’accélérer leur processus de reconstruction. Hughes aura aussi l’espace salarial pour ajouter un ou deux agents libres surpayés sur des contrats d’une année ou deux. Le genre de vétérans qui viendraient donner du temps et de la profondeur pour la saison prochaine, et peut-être la suivante. Cela permettrait de laisser maturer des jeunes à Laval, ça apporterait de l’expérience, et selon les circonstances ces joueurs pourraient être échangés la date limite. Quand je dis des agents libres surpayés, c’est dans l’optique de les avoir sur un contrat d’un an ou deux au maximum. Alors tu paies plus par année, mais tu ne donnes pas beaucoup d’années. Une alternative à ce genre de joueur autonome et d’acquérir des vétérans surpayés avec une année ou deux de contrat restantes venant de clubs qui doivent libérer du salaire. Un peu comme l’échange Monahan, et le CH pourrait en plus obtenir des choix pour prendre ces joueurs.

Il y a plusieurs options ouvertes pour Hughes, comme de conclure un autre échange du type Dach et Newhook. Il faut aussi se rappeler que des jeunes joueurs peuvent surprendre au travers de tout cela, comme Struble cette année, même si pour moi ce n’était pas une surprise, ou bien Slaf qui a progressé de manière subite et marquée. Qui nous dit qu’un gars comme Roy, qui n’aura 21 ans qu’en août prochain, ne fera pas un bond en avant significatif. Il montre des éclairs de ce potentiel, mais il est mal entouré actuellement. Que pourrait-il faire avec Dach comme joueur de centre la saison prochaine? Ce n’est qu’un exemple. Où en seront Mailloux et Reinbacher en octobre prochain? Voilà. Les partisans et les médias sont sur la déprime, mais si on regarde un peu plus loin, il y a de la place pour l’optimisme. Une reconstruction en bonne et due forme ça prend du temps.

Hutson et la compétition en défense chez les Canadiens

Je me suis tapé tout le match USA-Suisse aujourd’hui. Une raclée de 11-3 en faveur des Américains. J’ai regardé le match pour suivre Lane Hutson et mettre un peu à jour mon évaluation de celui-ci. J’ai aussi regardé un montage sur YouTube de toutes ses présences contre la Norvège lors du match précédent. Constat? Mon évaluation est similaire, même peut-être un cran à la baisse. Je ne vois pas ce jeune comme assurément un futur joueur de la LNH. S’il y parvient, il devra progresser dans plusieurs aspects de son jeu. Sa seule force vraiment supérieure et qui le démarque est la qualité qu’il a, depuis le poste de défenseur en zone offensive, à bouger latéralement en gardant la possession de la rondelle, en la protégeant, tout en étant capable de repérer des options de passes pendant qu’il effectue ce mouvement. Ceci dit, même cette qualité particulière serait mise à rude épreuve dans la LNH face à des joueurs plus rapides et plus forts physiquement.

D’ailleurs, sur le 3e but de la Suisse, il était seul devant son gardien avec un rival pas mal plus costaud que lui. Celui-ci l’a facilement repoussé avec de recevoir la rondelle et de marquer. Le costaud suisse a tassé Hutson très facilement. Je n’imagine même pas ce que ce serait dans la LNH s’il passait professionnel en fin de saison. En passant, malgré le déluge de buts pour les Américains, Lane n’a inscrit aucun point, même pas une passe secondaire.

Bien sûr il ne s’agit que de deux matchs. Je n’y vais pas d’un jugement définitif, et je vais regarder d’autres matchs, peut-être fera-t-il mieux dans les matchs à venir, mais ce que j’ai vu à date correspond à l’idée que j’avais de ce joueur. Oui ses stats offensives dans la NCAA sont impressionnantes, mais il lui reste encore bien du chemin à faire et cette route mène vers une destination incertaine. Je peux dire que ceux qui le placent au sommet de la liste d’espoirs du CH n’ont pas la même vision, ni la même compréhension du hockey que moi, et encore moins si on projette Hutson au hockey de la LNH.

Je n’ai pas de boule de cristal, mais pour moi, il me semble clair qu’il doit au minimum jouer la saison prochaine en NCAA. Il n’est pas prêt à passer chez les pros, même pas à Laval. Ce jeune a besoin de maturer physiquement, de gagner de la force et d’améliorer son coup de patin. D’aucune façon il pourra déloger Guhle, Matheson ou Struble, ni même Harris et Xhekaj. Pour moi il est un espoir dans la catégorie des Trudeau et Engstrom, peut-être même un Norlinder ou un Beaudin. Vous trouverez peut-être que j’y vais fort avec ces comparaisons avec Norlinder et Beaudin? Peut-être, mais pour moi ça demeure une possibilité. J’ai déjà écrit ici que je voyais le plancher de Hutson comme défenseur de 3e paire et spécialiste de l’avantage numérique, mais je n’en suis plus si sûr. Prenez l’exemple de Nicolas Beaudin. Il a obtenu 25 points en 39 matchs avec Laval l’an passé et un différentiel de +17, et ce, à 23 ans. C’est encore jeune pour un défenseur. Tu regardes les stats et l’âge de Beaudin l’an dernier et tu te dis que ce gars-là a encore une chance de finir par percer dans la LNH. Cette année il n’a joué que 13 matchs avec Laval et on vient de lui permettre d’aller jouer pour le Canada à la Coupe Spengler. Ça ressemble à un club qui ne croit plus en ce joueur et qui lui permet d’aller se faire voir en Europe.

Là où je veux en venir c’est que les stats sont une chose, la capacité de jouer comme défenseur dans la LNH en est une autre. Beaudin est un ancien choix de fin de 1e ronde en 2018. On a donc déjà vu un très bon potentiel dans ce joueur. Aussi, Chicago l’a pratiquement donné au CH en retour de Cam Hillis, un flop choisi juste avant Jordan Harris, aussi en 2018, et qui joue aujourd’hui dans la ECHL.

L’exemple de Beaudin est analogue à celui des attaquants qui peuvent produire un point par match dans la LAH, qui y jouent sur le top-6 et en avantage numérique, mais lorsque rappelés dans la LNH, ils sont confinés sur le 4e trio car ils ne peuvent déloger les gars qui sont déjà sur les premiers trios. Entre un Beaudin et un Struble sur la 3e paire à Montréal il n’y a même pas de questions à se poser, et en jouant régulièrement dans la LNH, à cause de sa force en défensive, Struble pourra progresser et éventuellement jouer sur la deuxième paire. Beaudin lui n’aura jamais cette chance car il n’a pas le profil pour commencer sur la 3e paire et ne peut devancer personne sur les deux premières paires.

Pour en revenir à Hutson, c’est vraiment là où je me questionne sur quel est le parcours réaliste pour lui. Oubliez ceux qui rêvent avec des comparaisons avec Quinn Hughes et Adam Fox. Si Hutson arrive à ce niveau un jour, le processus sera plus long que pour Hughes et Fox. D’ailleurs, Adam Fox, lui, a joué trois ans à Harvard. Si c’était bon pour lui, pourquoi ça ne le serait pour Hutson? Aussi, Fox mesure 5’11 et pèse 185 lbs, Hutson ne peut que rêver d’atteindre ces mensurations un jour. De plus, Hughes et Fox sont des patineurs de très haut calibre. Du genre Mike Matheson, Hutson est très loin de cela aussi.

Dans les six défenseurs qui joueront pour le CH ce soir, tous sont plus rapides que Hutson, à part peut-être David Savard, et ça resterait à prouver. Tout ça pour dire que soit j’erre totalement dans mon évaluation, ça demeure possible, ou bien il y en a qui vont être déçus, du moins il devront patienter beaucoup plus qu’ils ne le pensaient. Si Hutson devient un défenseur d’impact un jour, ce sera bien plus long que certains ne le pensent. N’allez pas penser que Saint-Louis va faire des gros passe-droits dans la durée pour Hutson. Oui un Farrell a pu jouer en fin de saison l’an passé car l’ordre venait de Hughes pour que Farrell accepte de signer avec le CH. Slaf a lui aussi eu un passe-droit, mais bon, Hughes voulait voir son nouveau jouet de près tout de suite. Malgré tout, quand ça compte vraiment, MSL y va au mérite pour choisir les joueurs qui sont dans l’alignement. Pour l’utilisation, ce n’est pas toujours au mérite, un gars comme Gallagher joue plus qu’il ne le devrait, mais il est un boulet avec lequel MSL doit composer.

Ce soir c’est Kovacevic qui ne jouera pas car Saint-Louis a dit que Struble jouait trop bien pour être sorti de l’alignement. Cette compétition chez les défenseurs ira au mérite pour une place dans l’alignement. Struble joue à gauche, Harris est tassé à droite, Kovacevic est hors de l’alignement et Xhekaj est à Laval, et ce n’est que le début avec les Mailloux et Reinbacher qui pousseront l’an prochain. Alors Hutson n’aura pas de passe-droit si jamais il faisait la folie de prendre la voie rapide. Il aura beaucoup de compétition. C’est une raison supplémentaire pour le renvoyer dans la NCAA, le laisser travailler et maturer. Pendant ce temps il y aura des échanges avec le grand club, et le portrait va s’éclaircir un peu pour 2025/26. Ils ne joueront pas tous pour le Tricolore, et ceux qui joueront pour le club n’y joueront pas tous à long terme. L’idée c’est de garder les meilleurs et l’organisation est en très bonne position pour laisser cette compétition aller patiemment. Aussi, le besoin d’améliorer le groupe d’attaquants du club pourrait mener à un gros échange impliquant un défenseur important.

Les perspectives pour l’attaque des Canadiens

Il y a bien des interrogations actuellement sur ou s’en va l’attaque des Glorieux. Je ne surprendrai personne en disant qu’en cette matière il faudra encore faire appel à la patience. Tu ne peux pas avoir des joueurs sur le top-6 comme Anderson et Slaf qui sont aussi improductifs et penser faire les séries. Anderson ne fait pas partie du futur du CH, alors que dans dans le cas de Slaf on a encore espoir et on attend que HuGo et MSL sortent de leur bulle un peu délirante par rapport à ce jeune. Je parle bien sûr du fait qu’ils le garderaient à Montréal car il a trop de faiblesses, alors que la réalité c’est qu’il n’est juste pas assez mature, simplement pas prêt pour ce calibre de jeu. Ça va trop vite pour lui et ça frappe trop fort. Le premier pas devrait être de l’envoyer au Championnat Mondial Junior dans environ un mois, là il pourra prendre une pause de Montréal, et finalement jouer dans le bon calibre, soit du junior de haut niveau et la Slovaquie aurait un bon club si on ajoute Mesar et Dalibor Dvorsky.

D’ailleurs, quand je parle de jouer dans le bon calibre de jeu, Dvorsky est un autre très bon exemple de cette nécessité. Il était mon choix pour le CH en première ronde au dernier repêchage. Il a commencé la saison en Suède, en première division (SHL), et il ne produisait pas, aucun point en dix matchs. Finalement il a quitté la Suède et une bonne ligue professionnelle pour l’Ontario et le calibre junior majeur canadien (OHL). Un peu comme pour Mesar, tout d’un coup un espoir qui semblait décevant a retrouvé son lustre. Dvorsky a une fiche de 15 points en 12 matchs avec Sudbury. On ne parle pas encore de domination, mais le jeune en est à sa première expérience avec le jeu nord-américain. Il va continuer de progresser, né un 15 juin, il était parmi les plus jeunes joueurs de son repêchage.

Les cas de Mesar et Dvorsky, deux Slovaques, montrent tellement ce qu’aurait du être le chemin suivi par Slafkovsky. Pourquoi est-ce que ça crève mes yeux assis dans mon sous-sol au côté du poêle à bois, mais que Hughes, Gorton et Saint-Louis n’ont pas pu voir ça? Voilà une question importante et inquiétante par rapport au jugement de ces trois hommes de hockey.

Pour revenir à l’attaque du CH, il semble assez clair maintenant que même si Slaf fini par débloquer, ce sera dans deux, trois ou même quatre ans. On risque de voir Joshua Roy avoir un impact à Montréal avant Slafkovsky. Sinon le noyau à l’attaque est composé de Suzuki, Caufield, Dach et Newhook. Dach est en train de perdre une année entière d’expérience. Newhook semble s’enligner pour une saison de 45-50 points à 22/23 ans. Pas mal, à maturité on peut envisager un ailier de 55-70 points qui serait bon sur un 2e trio, un espèce de Tomas Tatar à son mieux, avec peut-être une petite coche de plus et de la production en séries.

Suzuki, lui, à 24 ans, approche de la maturité complète. Il est déjà un centre d’un point par match. Le CH dans son modèle de reconstruction n’a pas besoin d’un centre vedette à la Matthews ou McDavid, ce qu’il faudrait c’est un deuxième centre d’un point par match et donc deux premiers trios aussi productifs un que l’autre. Dach a montré qu’il a le potentiel pour être ce joueur de centre, mais sa grave blessure est un fort pas de recul et ça chamboule les plans en retardant son évaluation complète, car ce joueur de seulement 22 ans est incapable de demeurer en santé et je n’ai pas aimé la façon dont il a été blessé. Il n’aurait jamais dû se faire frapper aussi durement par un lambin comme Jared Tinordi. Les blessures demeurent un vrai problème pour cette organisation, et cette année on s’aperçoit que ce n’était pas dû au personnel médical de l’équipe qu’on a remplacé. Les joueurs se protègent mal, et certains sont assez imbéciles pour tenter de revenir trop tôt et mentent aux médecins et aux thérapeutes pour ce faire. Harvey-Pinard est le dernier cas en date, il est revenu au jeu trop tôt, et là, il en a pout six à huit semaines avant de pouvoir revenir.

Pour revenir aux perspectives de l’attaque du Tricolore, comme on peut le voir, si on enlève les vétérans de l’équation, le CH est mince à l’attaque pour le moment car il y a de nombreux points d’interrogation. Caufield manque lui aussi de maturité physique et en arrache à cinq contre cinq. La seule vraie valeur sûre à 100% chez les attaquants demeure Suzuki. Il est bon, mais en même temps pas le joueur le plus excitant. Donc, pour le moment ça donne ceci:

Caufield-Suzuki-(Roy)
Newhook-Dach-(Slaf)
Ylonen-(Beck)-RHP

Les trois joueurs entre paranthèses sont très prometteurs, mais doivent confirmer leur valeur aux positions indiquées.

À cela s’ajoutent Mesar, Heineman, Tuch, Kapanen et Farrell. À noter que Tuch, maintenant âgé de 21 ans, débloque cette année en NCAA. Il a une fiche de 13 points en 12 matchs, similaire à Lane Hutson, mais deux ans plus vieux et l’autre est défenseur, quand même, c’est encourageant dans son cas. Il est donc un espoir légitime et un rare gros attaquant dans le pipeline du CH. Cela augmente assurément sa valeur et il sera important de réussir à le mettre sous contrat. Ça ne devrait pas être très difficile car le besoin du club pour un joueur dans son genre est clair. Il sera facile de lui faire valoir que l’opportunité est là pour lui.

Ce portrait peu sembler un peu déprimant car il manque de joueurs excitants, mais si on analyse plus en profondeur on peut s’apercevoir que ce n’est pas vraiment le cas. La raison pour cet optimisme de ma part repose sur le fait que le club montréalais est assis sur un amas d’actifs qui pourront permettre d’améliorer la situation à l’attaque assez rapidement. Aussi, le club effectue une reconstruction de l’arrière vers l’avant, et les avants sont les joueurs qui nécessitent le moins de temps pour atteindre leur plein potentiel. Actuellement on développe la défense, ce qui prend plus de temps, et les bons attaquants pourront arriver un peu plus tard pour compléter le tableau.

Donc, HuGo se retrouvent avec Monahan, Anderson, Dvorak, Pearson, Savard et Allen comme monnaie d’échange d’ici la date limite des transactions. Ces joueurs, s’ils restent en santé, devraient pouvoir rapporter deux choix de fin de 1e ronde et deux choix de 2e ronde, plus quelques choix plus tardifs. Le surplus de jeunes défenseurs devrait aussi servir à compléter des échanges. Un gars comme Jordan Harris pourrait y passer. Le CH qui a déjà trois choix de 1e ronde et trois choix de 2e ronde pour les deux prochains repêchages se retrouverait avec cinq choix de 1e ronde et cinq choix de 2e ronde plus cinq choix de 3e ronde au minimum lors des deux prochaines années. Le club pourrait donc être agressif en combinant des choix pour s’avancer en 1e ronde, ou être en mesure de faire des offres très alléchantes pour d’autres très bons jeunes avants. Il y a plein de combinaisons possibles, mais ce qui est clair c’est que le club a les munitions pour aller à la guerre. Il s’agit juste de conclure les bonnes transactions. Mais il me semble que le CH est en mesure avec tous ces actifs d’ajouter trois très bons espoirs en attaque, soit par voie d’échange pour des jeunes joueurs déjà repêchés, ou en repêchant plusieurs fois dans le top-12. Avec trois jeunes très bons jeunes espoirs de plus dans le pipeline, ce ne serait qu’une question de temps pour qu’u très bon top-9 voit le jour. Ceci dit, ça n’empêcherait pas le club d’acquérir quelques vétérans l’été prochain pour servir de pont pour l’intégration de jeunes joueurs. Le club aura l’espace salarial pour faire un nouvel échange à la Monahan, ou signer un joueur autonome de qualité pour un an ou deux, même s’il faut l’attirer en surpayant un peu. Avec la floppée de jeunes sur des contrats de recrue, le CH a cette latitude. Ceci dit, il est clair que le club est encore à au moins trois ans de devenir un club vraiment solide qui peut aspirer aux séries à chaque année. Aussi, il faudra voir où mènera l’expérience Martin Saint-Louis. Je n’ai jamais partagé l’enthousiasme générale pour l’entraîneur-chef du CH. Je reste à être convaincu qu’il a ce qu’il faut. Malgré tous les éloges qui lui ont été faits, la progression du club est difficilement perceptible depuis son arrivée. La saison actuelle a encore le potentiel de virer à la débâcle.

État de la situation en ce début de saison

Premier match de la saison hier et on a vu qu’un vrai match de la LNH avec des alignements complets c’est bien différent d’un match pré-saison. Tout va plus vite, ça frappe plus fort, il n’y a plus de retenue. Des jeunes comme Matthew Knies et Fraser Minten qui avaient impressionné pour les Leafs en matchs pré-saison contre Montréal ont été quasi invisibles hier soir. Je nomme deux avants des Leafs car ils ont fait le club, ce que des Roy et Heineman n’ont pu faire pour le CH, mais pour moi ça montrait bien l’écart de niveau de jeu, alors imaginez ce qu’est cet écart lorsqu’on parle du saut du junior ou de la NCAA vers la LNH. C’est un énorme saut, demandez à Sean Farrell ce qu’il en pense. Ce n’est qu’un exemple, mais pour moi ça montre bien la difficulté pour un jeune joueur de faire ce saut avec succès. Selon moi, Minten, 19 ans, sera retourné dans la OHL après quelques matchs. On a probablement voulu le récompenser pour un très bon camp tout en lui faisant voir ce qu’est la LNH lors de vrais matchs contre des équipes complètes qui jouent pour vrai. Ça permet de mieux comprendre pourquoi Mailloux et Roy sont à Laval. Il vaut mieux y aller pas à pas avec ces jeunes. On l’a vu avec Slafkovsky l’an passé, monter trop vite est contre productif. Il n’y a rien à gagner à une graduation trop rapide.

Assez parlé de Toronto, du côté de Martin Saint-Louis, il a pris des décisions d’ancien joueur qui respecte les vétérans, et donc, la hiérarchie du vestiaire. Il a choisi Allen pour le premier match et cela a probablement coûter la victoire. Ceci dit, je ne conteste pas sa décision. Il donne la chance à son vétéran, ensuite il donnera la chance à Montembeault, alors que Primeau devra compter sur un mauvais début de saison d’un des deux gars devant lui pour avoir sa chance, ou bien une blessure pourrait lui ouvrir la porte. Je pense que c’est la bonne façon de faire.

En défense on voit que David Savard est plus lent que jamais, mais son poste n’est pas en danger. Il arrive encore à compenser par le style de jeu qu’il pratique et par son expérience et son calme. Pour le reste de la défense Matheson et Guhle sont indélogeables, Kovacevic assez bien établi pour le moment, alors qu’il y aura de la compétition entre Harris, Xhekaj et Barron. On risque de voir une rotation. Il est très tôt pour porter un jugement, mais des trois, Harris est celui dont l’avenir à Montréal me semble le plus incertain. Il n’a pas très bien paru au camp, et son match d’hier a été correct, sans plus. Vous ne serez pas surpris si je vous dis que je le trouve petit et à court dans les batailles physiques le long des rampes et devant le but. Pour moi, à date, Harris est un espèce de Victor Mete en un peu plus gros et meilleur, mais pas par une très grande marge. Si Hughes ne fait pas de sentiment, il pourrait être un de ces jeunes défenseurs gauchers qui seront échangés d’ici deux ans. Je suppose que l’évolution des Trudeau, Norlinder, Struble et Engstrom jouera un rôle dans cette décision. Si un de ceux-ci domine sa ligue cette année, il forcera, à terme, une prise de décision. Ceci dit, pour résumer l’état de la défensive du CH, on peut dire que contrairement à l’offensive, il n’y a pas vraiment de bois mort et de cas problématique. Savard ne nuit pas à l’équipe. Il lui reste une dernière année de contrat l’an prochain, et dans l’intervalle il donne le temps aux Mailloux, Reinbacher et Barron de mûrir. En d’autres mots, le CH est gras dur en défense pour un club à ce stade de son processus de reconstruction. Si la défense gagne des championnat, je pense que le club a la qualité et la quantité pour y parvenir dans quelques années. La suite sera simplement un processus compétitif de sélection entre tous ces très jeunes prétendants.

À l’avant la situation est moins rose. Il y a du bon, du moyen et du mauvais. Ce n’est pas problématique à ce stade-ci du processus, mais il y aura clairement de l’élagage à faire en cours de saison et du bois mort à ramasser. Une analyse objective de la situation mène à penser que le CH s’oriente vers un club basé sur quatre bons trios mais sans super vedette. Il n’y a pas de Matthews dans l’organisation montréalaise, mais ce n’est pas grave selon moi car le hockey est un sport d’équipe où il faut de l’équilibre, de la profondeur et de la cohésion. On l’a vu hier, les maillons forts des Leafs sont très forts, mais les maillons faibles sont trop faibles. Dans le cas montréalais, on se dirige clairement vers un modèle où le maillon le plus faible sera en fait un maillon de bonne qualité, au-dessus de la moyenne. On se dirige vers un club sans faiblesse flagrante, mais sans attaquants très dominants. Ceci dit, Kirby Dach donne des signes très encourageants. Pourrait-il devenir une espèce de Ryan Getzlaf d’ici deux ans, et le premier centre du CH? Ce n’est pas impossible du tout. Dans ce cas Suzuki deviendrait un centre #2 de luxe, une sorte de centre #1b. Montréal aurait sa version du duo Bergeron-Krejci, ou bien Getzlaf-Kessler. Vous voyez ce que je veux dire, deux très bons centres complets, mais pas des Crosby ou McDavid. Si vous ajoutez Owen Beck d’ici deux ans comme troisième centre vous êtes en voiture pour dix ans à cette position. Si Dvorak revient en bonne forme, ça permettra à Saint-Louis de placer Monahan à l’aile jusqu’à la date limite des transactions où Dvorak pourrait être échangé.

La position d’ailier est plus problématique à ce stade-ci du processus. Le CH n’a pas pour le moment d’ailier complet élite. Il a un très petit buteur spectaculaire en Caufield qui doit encore prouver qu’il peut jouer une saison complète. Caufield c’est une sorte de Lane Hutson qui joue à l’aile et orienté comme buteur. Heureusement pour lui il est ailier, cela pourrait devenir une option pour Hutson et là je serais beaucoup plus optimiste et enthousiaste à son sujet. L’aile c’est une position où on peut « cacher » un très petit joueur comme Caufield. Ceci dit, Hutson est plus grand que Caufield, mais toujours pas mal plus léger, mais à terme ça pourrait devenir une option pour lui, la position d’ailier étant la moins difficile défensivement et celle où un joueur moins physique peut s’en tirer s’il a le flair pour éviter les mauvais coups. Pour revenir à Caufield, celui-ci n’a que 22 ans et j’espère le voir gagner encore un peu de poids et de force. Comprenez bien que je ne tente pas de dénigrer Caufield, juste d’avoir une vision réaliste du joueur. Il est purement offensif, donc incomplet, mais tant qu’il pourra marquer des buts à un rythme élevé et éviter les blessures il sera un atout pour le club. Son talent de buteur est exceptionnel et prouvé au niveau de la LNH. C’est déjà beaucoup.

Sinon le club a un ailier qui est à l’autre extrême du spectre en Slafkovsky. Il montre des signes de progression depuis le début du camp, mais il y a encore bien des choses à améliorer. Dans son cas je ne peux pas me plaindre qu’il est trop petit, mais c’est parfois à se demander s’il n’est pas trop gros. Il a probablement toujours dominé physiquement dans les calibres inférieurs, et dans la LNH il semble parfois surestimer sa force et se protège mal. Ceci dit, il est clair qu’il a le potentiel pour devenir une bête dans cette ligue avec plus d’expérience. Il a plusieurs atouts, mais il lui reste à mettre tout ça ensemble. Je persiste à penser qu’il n’aurait jamais dû jouer à Montréal l’an passé, et cela a joué dans mon négativisme à son égard. Même s’il devient le joueur espéré, jamais je ne penserai que c’est à cause qu’il a joué dans la LNH à 18 ans. En fait, selon moi, ce sera malgré cela.

Autrement il y a Newhook, la nouvelle acquisition de Hughes. Si son premier match est un présage de ce qui suivra, ce sera un autre bon coup de l’ancien agent de joueurs. Une chose est sûre, Newhook a un coup de patin supérieur, ça pourrait bien cadrer avec un centre cérébral comme Dach. Un match est un très faible échantillon, alors on verra pour la suite. Il y a un autre petit ailier a très bien fait hier, je parle bien sûr de Raphael Harvey-Pinard, il n’est pas gros, mais il est assez costaud et il sait bien se protéger sur la glace. Ça le distingue d’un jeune Gallagher à qui on l’a souvent comparé. RHP n’a pas ce style kamikaze, même s’il n’a qu’une façon de jouer et c’est avec un effort maximum en tout temps. Il est très responsable défensivement et a un flair certain en attaque. Je m’attends à le voir faire mentir ceux qui doutent encore de lui. Aussi, je m’attends à le voir progresser encore car il a peu d’expérience au niveau de la LNH. L’expérience rentre donc encore. C’est le genre de joueur vers lequel un entraîneur va toujours revenir. D’ici deux ans il sera un gars qui se promènera entre le 3e et le 2e trio au gré des circonstances. Ylonen semble aussi bien progresser, il a la vitesse élite, et un lancer supérieur. MSL lui donne maintenant des responsabilités défensives, du temps en désavantage numérique. C’est un autre joueur qui est en train de s’acclimater au calibre de la LNH. Sa capacité d’adaptation déterminera jusqu’où il pourra se rendre.

Voilà, dans l’alignement actuel je ne vois que ces ailiers dans les plans futur du CH. Il est clair que Gallagher et Pearson ne font pas partie de ce futur. Ça laisse Josh Anderson sur la clôture. Il a 29 ans avec trois autres années de contrat après cette saison. Il n’est pas un fardeau pour le club, il a encore sa vitesse supérieure et son gabarit imposant. Alors il n’y a pas d’urgence à l’échanger. Dans son cas j’adopterais une position attentiste et idéalement opportuniste. En d’autres mots, si un club à la date limite est prêt à surpayer pour l’obtenir car il pense qu’il est leur pièce manquante, je n’hésiterais pas à conclure une telle transaction. Sinon, comme déjà mentionné, il n’est pas un fardeau pour le club et il apporte de la vitesse et du gabarit à un groupe d’attaquants assez limité de ce côté. Bien sûr, dans un monde idéal, après le temps des fêtes, Roy et Heineman viendraient prendre les places de Gallagher et Pearson. Ça donnerait ceci comme alignement sans Dvorak qui serait échangé:

Caufield-Suzuki-Roy
Newhook-Dach-Slafkovsky
Harvey-Pinard-Monahan-Anderson
Heineman-Evans-Ylonen

Comme vous le voyez, je demeure un partisan de Roy. L’an prochain Beck pourrait remplacer Monahan et éventuellement Kapanen pourrait remplacer Evans. Sinon, la relève à l’avant est limitée et le surplus en défense pourrait, à terme, servir à renforcer l’attaque. On peut voir malgré tout que c’est un groupe d’attaquants relativement petits, avec seulement Dach, Slafkovsky et Anderson comme gabarits imposants. Monahan, Suzuki, Roy, Heineman, et peut-être Evans et Ylonen sont ni gros ni petits, puis il y a Newhook, RHP comme petits et Caufield comme très petit. Donc, en définitive, le club a un groupe d’attaquants de taille moyenne. Je suis sûr que HuGo, idéalement, voudront améliorer cet aspect, surtout que Anderson ne fait pas partie du plan à long terme. Voilà. C’est mon constat à ce stade-ci. Ça vaut ce que ça vaut. Je ne prétends pas avoir la science infuse.

Construire pour durer

J’ai parlé l’autre jour du fait que le CH, par la force des choses, se retrouve avec un pipeline très profond, mais sans future super vedette à la McDavid. À l’ère du plafond salarial, ce modèle n’est pas nécessairement vilain. Vegas vient de gagner une coupe sans joueur exceptionnel dans leur alignement. Ceci dit, Hughes a dit depuis son embauche que son but est de bâtir un club qui sera aspirant à la coupe de manière pérenne. Cela me porte à parler de nouveau d’une chose que j’ai souvent évoquée sur ce blogue, c’est-à-dire l’importance de ne pas dépenser ses actifs pour faire un coup sur le court terme et de viser l’établissement d’un processus de rajeunissement systémique à l’interne. Pour ce faire un pipeline profond est nécessaire, et s’il est bien géré, cela peut permettre une telle approche de gestion.

Bon j’ai pris un peu des grands mots pour exposer ma conception des choses, mais après mon exemple de tirage sur les feuilles de carottes pour expliquer mon approche patiente avec les espoirs, je vais y aller d’une autre comparaison agricole. En plus des carottes, je cultive aussi mon ail, et à mes premières années, à chaque automne je payais pour acheter de nouvelles gousses pour les semences et je mangeais l’ail que j’avais fait pousser. Ce processus était coûteux à chaque année et je me suis dit qu’il vaudrait mieux payer encore plus pour cultiver un surplus d’ail et utiliser le surplus pour semer pour l’année suivante et ne plus avoir à dépenser pour les semences. Donc, une partie de mon ail ne serait pas cultivé pour être mangé, mais bien pour soutenir une production autosuffisante année après année.

Si on applique cet exemple à la gestion d’un club de hockey, il est important de noter que la seule façon par laquelle ça pourrait fonctionner, c’est si un club a un surplus de bons joueurs dans son organisation, ça inclut tous les joueurs, vétérans, jeune vétérans, jeunes joueurs au niveau de la LNH, espoirs et même la banque de choix au repêchage. Si un club a un bon surplus il lui est possible de gérer en visant l’autosuffisance car il y a un nombre de places limité avec le grand club, et le respect du plafond salarial limite aussi le type de joueurs qui peuvent cadrer dans un alignement. En d’autres mots, tu peux avoir des hauts salariés, mais il faut aussi des bons joueurs à salaire plus abordables pour monter un club aspirant, d’où l’importance d’avoir des jeunes joueurs de qualité qui peuvent donner de bonnes saisons à un coût raisonnable. Le CH espère ce genre de saisons actuellement de Kirby Dach, Alex Newhook, Mike Matheson, Kaiden Guhle, Jordan Harris et quelques autres. Mais, si ces joueurs s’épanouissaient de manière importante dans les années à venir, le club ne pourrait pas tous les garder avec des augmentations salariales importantes. C’est là qu’un pipeline profond entre en jeu. Si la relève est bonne, le club peut échanger un très bon joueur au sommet de sa valeur en sachant qu’il a des jeunes pour assurer la suite, ou qu’il a les actifs pour acquérir un autre bon jeune joueur pour remplacer celui qui part. Mon surplus de gousse d’ail évoqué plus haut, ça fait partie de ce que j’ai souvent appelé la masse critique de talent. C’est le fait d’avoir tellement de bons joueurs dans une organisation, des espoirs aux vétérans, pour pouvoir vraiment gérer avec les ressources internes le roulement de personnel au fil des ans tout en maintenant un club aspirant.

Ce modèle est l’inverse de ce que Toronto a fait avec cinq joueurs vedettes à forts salaire et le reste du club étant un ramassis de toutes sortes de joueurs, sans compter que Toronto a constamment dilapidé ses hauts choix de repêchage pour obtenir de l’aide à court terme pour les séries. Il y a aussi la méthode Julien Brisebois à Tampa Bay. Il a hérité d’un très bon club de Yzerman bâti par le repêchage, mais quand il a approché de la coupe, il a décidé lui aussi de renoncer à maintenir un repêchage de qualité et a décidé d’acheter des joueurs de soutien de qualité en échangeant ses hauts choix. Les exemples de ce type d’échanges par Tampa sont nombreux, les plus récents étant les acquisition de Tyler Jeannot et Brandon Hagel, mais Brisebois avait fait de même pour David Savard, Barclay Goodrow, Blake Coleman, Ryan McDonagh et JT Miller. Tout ça sans compter un joueur comme Alex Killorn qu’ils a décidé de garder une année de trop et qui a mené à sa perte pour rien en retour comme joueur autonome sans compensation.

Je pense qu’un club avec suffisamment de profondeur organisationnelle peut éviter de tomber dans ce genre de pièges et quand même finir par gagner la coupe. Prenez Toronto, ils sont maintenant à la merci de Matthews et Nylander. Si ces deux joueurs refusent de prolonger leur contrats, les Leafs seront forcés de se lancer de nouveau dans une reconstruction, et ce, sans rien avoir accompli. Au moins, Tampa, malgré un club en déclin et un pipeline presque vide, a deux coupes pour justifier les gestes qu’ils ont posés. Finalement, le but de ce texte c’est qu’à mon avis HuGo ont les mains pleines. Non le CH ne gagnera pas la coupe la saison prochaine, mais si les dirigeants gèrent bien tous les actifs qu’ils ont actuellement, incluant la banque de choix et la flexibilité salariale, ils ont ce qu’il faut pour établir un club gagnant et aspirant à la coupe qui pourrait maintenir ce statut pendant longtemps. Oui la valeur du pipeline reste à confirmer, il y a un intervalle de possibilités entre le plancher et le plafond, mais si ce pipeline ne dépassait pas de beaucoup le plancher, ce serait quand même pas mal bon, et si ça s’approchait du plafond, alors il est sûr que la coupe reviendrait à Montréal dans la décennie à venir. Ceci dit le pipeline actuel est une chose, sa gestion en est une autre. Il faut espéré que Hugo sauront agir avec clairvoyance, patience et sagesse.

Les Rescapés ont été rescapés

Bon. Après moult efforts pour l’ignorant que je suis de l’aspect technique qui permet aux sites internet d’exister, et de déménager au besoin, voilà que le site est de retour à la même adresse internet et avec toutes ses archives, incluant la liste des utilisateurs et fort probablement les mots de passe pour se brancher au site. Tout semble identique, mais croyez-moi il y a eu bien du « pitonnage » et des questions au service technique de l’hébergeur pour en arriver à tout préserver.

Donc voilà, le site est de retour sur un plan d’hébergement de quatre ans. Je n’aurai qu’à renouveler le domaine du site (adresse internet) lors des trois prochaines années. Ce que je ferai avec plaisir, vos contributions ayant couvert les frais pour les quatre années à venir. J’ajoute aussi une nouvelle adresse courriel pour me joindre sur les sujets relier au site. L’adresse est: opeth@lesrescaps.xyz

Donc, on repart pour un bout dans la même voie en gardant le côté cordial des échanges. Si je n’ai pas à jouer les modérateurs c’est l’idéal. Merci encore à tous et heureux de revenir au simple hockey après ce déluge de technicalités.

Où en est la reconstruction du CH?

Texte signé Demongris

Les semaines du repêchage et des joueurs autonomes sont une période charnière pour mettre en place les pièces pour la construction d’une équipe. Essayons de voir où en est le processus de reconstruction du CH.

Plusieurs évaluent les joueurs en fonction de leurs habiletés et leurs statistiques offensives pour comparer la qualité des équipes de la LNH et identifier celles qui peuvent aspirer à gagner la coupe Stanley.

Comme en cuisine où la qualité d’un plat dépend de la qualité et de la diversité des ingrédients, il faut à mon avis rechercher diverses compétences élites et regrouper le tout dans un fort concept d’équipe pour bâtir une équipe championne.

C’est une analyse à parfaire mais voici ce qui, à mon avis, est idéalement requis, et qui est acquis ou qui manque encore au CH, pour devenir une équipe aspirante aux grands honneurs:

Un gardien #1. Le discours à la mode est qu’on a juste besoin d’un gardien « hot » dans les séries éliminatoires. Impossible, sinon extrêmement difficile, à planifier sans la découverte d’une drogue de performance pour gardiens de but. À défaut d’un Price ou d’un Vasiliesky, on doit au minimum avoir un gardien qui est constant et qui ne fait pas perdre de matchs à son équipe. J’ai le pressentiment que le CH a déjà ce gardien en Montembeault. À suivre.

Un Top 3 en défense. Idéalement, un défenseur #1 élite qui peut jouer 25 minutes par partie dans toutes les situations, un défenseur spécialiste de l’offensive et un défenseur spécialiste de la défensive. Le CH n’a probablement pas le premier, a potentiellement le deuxième (Mailloux ou Hutson) et probablement pas encore le troisième (Struble?). Ce troisième pilier, souvent oublié et sous-évalué, est le défenseur que tu choisis toujours d’envoyer sur la glace pour préserver ton avance d’un but quand le feu est pris avec une pénalité à écouler en fin de partie. Le type de défenseur qui semble bloquer plus de tirs que son gardien, qui est robuste, qui coupe les passes, qui semble toujours trouver les retours et être celui qui dégage son territoire. Un David Savard à remplacer éventuellement par un profil comparable mais plus rapide pour le hockey moderne. Même s’il n’est pas garanti que le CH a dans son organisation tous ces profils élites, la qualité générale des prospects à la défense laisse croire que le CH pourrait avoir à terme, soit par des transactions ou du développement, l’équilibre requis entre l’efficacité en défensive et en offensive pour être une équipe aspirante à la coupe.

Un joueur de centre élite de premier trio. On n’a pas de joueur de centre actuellement étiqueté clairement #1 élite mais on a du potentiel de ce côté avec un centre 1A et 1B (Suzuki et Dach) et peut-être un autre prospect avec ce potentiel au repêchage 2023 (Smith?).

Un scoreur élite. Celui qui est un poison sur l’attaque massive et qui est en mesure de compter des buts de toutes les façons et de tous les endroits sur la patinoire. Celui qui demeure dangereux à 1-0 dans une partie dominée par la défensive. Le CH vient de sécuriser cette pièce avec la signature de Caufield à long-terme. Espérons que les Slafkovsky et Roy sauront apporter le complément de buteurs requis pour une offensive équilibrée.

Un joueur de centre élite en défensive. Celui qui joue systématiquement contre le premier trio adverse. Qui est sur la glace pour protéger une avance d’un but. Qui est spécialiste des mises en jeu. Et qui peut compter des buts importants en séries éliminatoires. Un genre de Carbonneau. Le CH l’avait en Danault. On l’a stupidement laissé aller pour une différence salariale de 500K$. Est-ce que Beck peut être ce genre de joueur? Faudrait au moins se donner le temps de le voir au niveau de la LNH avant de l’échanger. Un constat ici: les fans n’ont aucun problème à échanger un prospect comme Beck qui annonce cette excellence en défensive avec un plafond limité en offensive mais on refuse de transiger un Mailloux qui excelle en offensive mais que certains évaluent faible en défensive.

De la robustesse. On a vu lors des dernières séries éliminatoires qu’une équipe championne doit pouvoir résister à l’intimidation pour performer. Le CH a ce qu’il faut en défensive avec Xhekaj, Edmunston et Mailloux. Mais pas à l’avant, sauf Anderson et… dans une moindre mesure Pezzetta. C’est la raison pour laquelle je n’échangerais pas Anderson avant de l’avoir remplacé par un joueur régulier en mesure de répondre aux tentatives d’intimidation.

De la rapidité. Lorsqu’il a été nommé, HuGo Boss disait vouloir assembler une équipe rapide. Bien qu’il y ait des joueurs avec ce profil (Matheson, Guhle, Barron, Anderson, Caufield, Dach et Ylonen), il y a encore trop de joueurs qui sont lents (Armia, Gallagher, Dvorak, Pezzetta). Il faudra pallier à ce problème au fur et à mesure de la transformation de l’équipe.

De la profondeur. Le CH n’annonce pas une équipe qui pourra se fier à quelques vedettes pour gagner. Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Compte tenu que deux de ses joueurs élites potentiels (Caufield et Hutson) sont petits, le CH devra s’assurer de compléter son équipe avec des joueurs ayant de bons gabarits, de la rapidité, de la hargne, une bonne conscience défensive et de bonnes habiletés générales. C’est bien parti à la défense mais c’est à travailler à l’avant. Il faudrait plus de joueurs avec le profil d’Emil Heineman. Je n’en vois pas beaucoup dans l’organisation. Il faudra probablement combler ce besoin par des transactions et, éventuellement, sur le marché des joueurs autonomes.

Le CH est avancé dans sa reconstruction mais il arrive à une étape où il doit aller chercher les ingrédients qui lui manquent et ils sont à mon avis nombreux. C’est pourquoi la patience est encore de mise afin d’éviter les raccourcis qui pourraient faire régresser l’équipe.

Auston Matthews à Montréal?

Bon. Le sujet précédent arrive proche de sa limite de 500 réponses. Je n’ai pas d’inspiration pour un nouveau sujet de mon cru, je vais donc m’amuser un peu avec une proposition de transaction entre les Canadiens et les Maple Leafs faite par TSN. Le Toronto Sport Network propose d’échanger Auston Matthews à Montréal contre Cole Caufield, Mike Matheson et le 5e choix au total du repêchage 2023 qui appartient au CH.

Feriez-vous cet échange? Pour ma part il y aurait une première condition à rencontrer, soit que Matthews signe un contrat de huit ans avec le CH dès la transaction conclue pour 12 M$ par année. Si Matthews acceptait une telle entente, j’irais de l’avant avec la transaction. Certains seront peut-être surpris de mon point de vue, étant donné que je prône généralement la jeunesse et une gestion responsable de la masse salariale, mais dans ce cas-ci, le CH obtiendrait de loin le meilleur joueur impliqué dans la transaction et la ligne de centre du CH deviendrait une des meilleures de la ligue. En plus, le CH grossirait son top-6, et la défense du CH est assez profonde du côté gauche pour encaisser la perte de Matheson. Pour ce qui est du 5e choix au repêchage, ça demeure un actif incertain même s’il peut à terme rapporter un très bon joueur.

Après cette transaction, le CH se retrouverait avec cet alignement potentiel:

Slafkovsky(0.95M$)-Matthews(12M$)-Dach(3.4M$)
Harvey-Pinard(0.83M$)-Suzuki(7.9M$)-Anderson(5.5M$)
Ylonen(0.9M$)-Dvorak(4.5M$)-Armia(3.4M$)
Hoffman(4.5M$)-Evans (1.7M$)-Gallagher(6.5M$)
Pezzetta (1M$), Belzile (0.75M$)
Total:52.2 M$

Guhle(0.9M$)-Savard(3.5M$)
Harris(1.4M$)-Barron(0.9M$)
Xhekaj(0.8M$)-Kovacevic (0.8M$)
Wideman(0.8M$)
Total:9,1M$

Montembeault (1M$)-Primeau(0.9M$)
Total:1.9M$

Masse salariale totale pour 23 joueurs: 63.2 M$

On voit qu’il y aurait un peu plus de 20 M$ de disponibles sous le plafond. Ceci dit, il ne faudrait pas partir en peur avec ça, car plusieurs jeunes devront recevoir des augmentations de salaires au cours des années à venir. Ceci dit, pour l’an prochain, ça permettrait au CH de faire d’autres échanges du type Monahan avec Calgary l’an passé. Edmundson et Allen seraient échangés, quoi que le départ de Matheson pourrait permettre de garder Edmundson jusqu’à la date limite l’hiver prochain. Dvorak et Anderson seraient aussi des candidats potentiels pour être échangés et dans ces transactions le CH pourrait prendre du salaire pour un an, le but étant d’obtenir plus en retour. tout en facilitant les échanges.

À Laval il y aurait Roy et Farrell comme candidats pour des rappels à l’attaque, alors que Beaudin, Struble et Trudeau seraient les candidats en défense. Ce scénario mise sur un Slafkovsky qui gagnerait en confiance en jouant avec Matthews. Edmundson et Allen pourraient rapporter chacun un choix de 2e ronde si le CH ne prend pas de salaire dans les transactions. Le CH aurait un choix de fin de 1e ronde et trois choix de 2e ronde pour cette année et toujours le choix de 1e ronde de Calgary en 2024 ou 2025 obtenu pour Monahan qui pourrait rapporter gros. Le club a aussi un choix de 2e ronde supplémentaire en 2024 obtenu du Colorado dans l’échange Lehkonen. L’utilisation avisée de la masse disponible pour cette année pourrait rapporter d’autres choix de 1e ronde. Aussi, si on échange Dvorak, l’équipe pourrait se risquer à ramener Monahan pour un an à quelque chose comme 2,5M$ par année. L’ajout d’un ou deux vétérans agents libres sur des contrats d’un an pourraient aussi être une possibilité. Si le CH ne fait pas les séries, ils deviendraient du matériel à échange à la date limite.

Cet alignement en serait un de transition, le temps de purger l’alignement de Dvorak, Anderson, Hoffman et Armia et d’espérer l’émergence d’une couple de jeunes avants. La défensive serait aussi très jeune, même chose dans les buts. Ce serait un risque, et c’est là que l’évaluation devra être la bonne. Ces jeunes pourraient-ils progresser avec autant de responsabilités? Si la réponse est non le club pourrait garder Edmundson jusqu’à la date limite des transaction. Lui et Savard pourraient aider les jeunes face aux hauts et aux bas d’une saison et aider à stabiliser l’ensemble par leur simple présence.

Au final, la raison pour laquelle je serais en faveur d’une telle transaction est que je pense que Matthews est un joueur de concession malgré les déboires en séries de Toronto. Ovechkin a peiné avant d’arriver à mener son club à la coupe. Toronto avait une mauvaise fondation, celle des Canadiens me semble bien meilleure, même si l’alignement proposé est très jeune et immature. Le CH a la masse critique de talent qu’il faut pour monter un bon club autour de Matthews avec une structure salariale saine. Avec 20 M$ de disponibles, et un autre 20 M$ qui le deviendra avec les départs éventuels de plusieurs vétérans, le club aura les ressources pour payer ses bons jeunes joueurs qui montent à des salaires raisonnables, puis sur huit ans, le 12 M$ par année de Matthews diminuerait en pourcentage de la masse totale et Matthews est assez bon pour éviter de faire des jaloux. Il aiderait des jeunes comme Slafkovsky à mieux paraître et à gagner en confiance. Mais bon, ce texte est juste pour le plaisir car cette transaction n’arrivera pas.

Les Canadiens arrivent à la fameuse masse critique de talent

J’ai souvent parlé du concept de masse critique de talent, c’est à dire le point où un club compte tellement de talent dans son organisation que le but premier n’est plus d’en obtenir encore plus, mais de le maximiser pour que cela se reflète dans le rendement de l’équipe et que celle-ci devienne aspirante à la coupe. Ceci dit, la masse critique peut être atteinte sans que cela ne mène à des résultats de haut niveau dans l’immédiat. À mon avis, le CH a un des meilleurs bassins de jeunes joueurs de la LNH. L’immaturité actuelle de ces jeunes joueurs fait que le club ne sera pas aspirant à la coupe l’an prochain, mais quand elle viendra, et avec ce qu’on ajoutera avec les deux choix de première ronde à venir en juin, il me semble clair que le club approche du point d’inflexion et que cette saison devrait être la dernière où l’équipe fréquentera les bas-fonds du classement. Ceci dit, le CH a tellement de profondeur à certaines positions, que des choix devront être faits. Il y a clairement beaucoup d’élagage et de consolidation à faire. Cette tâche sera parfois délicate car il y aura un danger d’échanger trop tôt de futurs très bons joueurs, surtout en défense. Il y aura aussi un recalibrage à effectuer en cours de route pour s’assurer de ne pas avoir un groupe de joueurs d’avant trop petits. Toutefois, le CH aura le luxe d’être patient avec plusieurs de ces jeunes joueurs. Le club devrait remonter au classement l’an prochain, mais n’aspirera pas à la coupe. Il n’y a donc pas d’urgence d’y aller pour de grosses transactions impliquant des jeunes joueurs dont la valeur maximale reste à être atteinte.

La première étape sera d’échanger Joel Edmundson avant le repêchage. Ça demeure un bon joueur lorsqu’il est en santé, mais il y a tellement de jeunes défenseurs gauchers qui poussent, que le club ne peut garder deux vétérans à cette position. Matheson lui joue d’une façon qui forcera le club à le garder. Il semble avoir finalement réussi à mettre tous ses atouts en action en même temps et à leur plein potentiel, tout en minimisant les erreurs mentales. Actuellement il joue comme un défenseur élite de la LNH. De la façon dont il joue depuis une vingtaine matchs il produirait 70 points sur une saison complète. De plus, il est sous contrat pour trois autres saisons à un impact sur la masse de 4.75 M$. À ce prix il sera une formidable aubaine, et advenant un échange, il pourrait rapporter beaucoup. En plus de Matheson, je vois le club garder David Savard au moins jusqu’à la prochaine date limite des échanges la saison prochaine, et si le club se bat pour une place en séries, jusqu’à l’été 2024. Ça laisse donc seulement quatre places pour les jeunes en défense la saison prochaine. Donc, cet alignement:

Matheson-Savard
Guhle-Barron
Xhekaj-Kovacevic
Harris-Wideman

À Laval on devrait retrouver Trudeau, Struble, Mailloux et Norlinder comme jeunes en maturation. En plus de cela, Hutson et Engstrom vont continuer leur progression en NCAA et en SHL. À terme Mailloux devrait remplacer Savard du côté droit, puis ce sera l’embarras du choix du côté gauche. Harris sera-t-il muté à droite éventuellement? Xhekaj a une très forte valeur à cause de son aspect physique et dissuasif. Le club pourrait-il décider d’échanger Matheson en 2024 ou 2025 contre un attaquant élite? C’est là que des décisions difficiles et très importantes devront être prises.

À l’avant le portrait n’est pas aussi rose. Il y a de bons joueurs et de bons jeunes, mais il manquent clairement au moins un autre espoir A+ ou un autre très bon jeune à la Kirby Dach. À mon avis, le club ne doit pas faire de rachat de contrat. Il n’y a rien qui presse. Drouin et Monahan devraient quitter cet été à moins de revenir sur un contrat d’un an à faible salaire. Hoffman devrait être échangé à la date limite la saison prochaine, et j’échangerais Dvorak si une offre décente m’était présentée avant le repêchage. Dans le cas de Josh Anderson, si une excellente offre m’était faite, je l’échangerais lui aussi. Il est trop vieux pour être toujours bon quand ça va compter vraiment. Ça laisserait Gallagher et Armia comme boulets. Armia pour deux autres année et Gallagher pour encore quatre ans. Quel mauvais contrat!!! Ceci dit, avec le nombre de jeunes joueurs qui seront sur des contrats abordables de recrues, le contrat de Gallagher peut être absorbé pour les années à venir sans trop nuire à l’équipe, puis il y a toujours la possibilité qu’il se retrouve un jour sur la liste des blessés à long terme, car c’est sûr qu’il va se blesser sérieusement de nouveau. Le gars veut encore, mais il est très usé. Donc, pour l’an prochain je vois un alignement de ce genre à l’avant.

Caufield-Suzuki-Harvey-Pinard
Hoffman-Dach-Ylonen
Gurianov-Evans-Armia
Pezzetta-Belzile-Gallagher

J’enverrais Slafkovsky débuter l’année à Laval, avec Roy et Farrell. Il y aurait du talent offensif pour jouer avec lui. Imaginez un trio Roy-Farrell-Slafkovsky avec le Rocket, avec Riley Kidney en plus comme option. À moins de repêcher Connor Bédard en juin, aucun joueur repêché en 2022 ou 2023 ne graduerait. Si Luke Tuch décidait de passer pro, il irait lui aussi à Laval. Mesar retournerait dans le junior en Ontario, même chose pour Owen Beck. Heineman retournerait aussi à Laval en début de saison. Plus tard en saison, en cas de blessures ou d’échange, les rappels se feraient au mérite, pas selon le statut du joueur. Le message serait clair, il faut faire ses classes, puis forcer la main de la direction et mériter son poste. Les exemples de Harvey-Pinard, Ylonen, Belzile et Barron sont là pour montrer la voie à suivre.

Dans les buts, le club aura une décision importante à prendre dans le cas de Cayden Primeau. Il a joué un bon match contre les Flyers hier, mais ce n’était pas de la forte opposition. La logique semble pointer vers un duo Montembeault-Primeau avec Allen qui serait échangé car Primeau ne pourra plus retourner à Laval sans passer par le ballottage l’automne prochain. Le risque de le perdre sans rien obtenir en retour serait important. Il faut se souvenir que Primeau n’aura que 24 ans la saison prochaine. Ça demeure jeune pour un gardien, en fait, c’est vers cet âge, et même un peu plus vieux, que la plupart des gardiens graduent dans la LNH. Montembeault a gradué pour de bon à 25 ans l’an passé, justement après avoir été perdu au ballottage par la Floride. Il faudra aussi voir si Jakub Dobes veut passer pro. Si Primeau gradue avec le CH, il y aura de la place à Laval. Si Allen est échangé, le club pourrait transiger pour acquérir un autre jeune gardien pour jouer à Laval l’an prochain.

En conclusion on peut dire que l’avenir du club à la défense est assuré. À l’avant il y a plus de points d’interrogation. Que donneront les les Slafkovsky, Roy, Kidney, Farrell, Kapanen et Tuch? Le club frappera-t-il dans le mille au prochain repêchage avec ses deux choix de première ronde? La profondeur en défense devrait permettre d’effectuer d’autres transactions à la Romanov-Dach pour améliorer l’attaque. Il y a aussi la possibilité de transiger pour obtenir un jeune gardien prometteur, mais oubliez une transaction pour Yaroslav Askarov. Nashville ne l’échangera pas. Tu n’échanges pas ce genre de joueur. Donc, à mon avis, avec tous les joueurs déjà dans l’organisation et avec deux choix de première ronde en 2023 et 2024, Montréal a en main les actifs nécessaires pour mener à un club aspirant è la coupe d’ici trois ans. À ce stade-ci la question n’est pas de savoir si le club a assez de talent et d’actifs de valeur, il faut voir si Hughes et Gorton joueront leur cartes de la bonne façon, s’ils feront les bons choix lors des deux prochains repêchages et s’ils feront des transactions avisées en évaluant bien les joueurs qu’ils possèdent déjà et en étant patients. Le club n’est pas prêt à être aspirant la saison prochaine car le groupe n’est pas assez mature et il y a encore des changements à apporter, en particulier, l’échange de vétérans qui ont encore une bonne valeur mais qui ne cadrent pas avec la finalité du plan dans trois ans et au-delà. Il y a aussi la chance à la loterie qui pourrait avoir une forte influence sur l’ensemble. Un choix top-3 cette année rapporterait un attaquant de haut niveau. Il sera intéressant de suivre cette histoire.

Date limite des transactions

On entend un peu tout et son contraire actuellement à propos de la date limite des transactions. La situation est confuse. L’an passé on savait que Toffoli, Chiarot et Kulak partiraient, ils étaient en santé, et les choses se sont déroulées pas mal comme prévu. Il y a eu des rumeurs à propos de la possibilité de voir d’autres vétérans être échangés, mais ce n’était pas vraiment sérieux.

Cette année, la situation est bien différente. Les deux joueurs qui semblaient avoir la meilleure valeur d’échange, Monahan et Edmundson sont blessés, mais seraient assez proches d’un retour au jeu. Certains disent qu’ils ne seront pas échangés à cause de cela, mais un gars bien branché comme Darren Dreger de TSN dit que si Monahan est proche d’un retour au jeu, il pourrait tout de même y avoir de l’intérêt de la part de certaines équipes. On peut imaginer un échange conditionnel où le retour pour le CH dépendrait du nombre de matchs joués par Monahan avec sa nouvelle équipe.

Sinon, un gars comme Stéphane Waite prône l’échange de Jake Allen pour donner une vraie chance à Cayden Primeau d’ici la fin de la saison avec le grand club. Il argue que même si Primeau n’arrivait pas à s’imposer, le CH pourrait trouver un substitut pour Montembeault l’an prochain assez facilement. Aussi, si Primeau était couci-couça avec le CH d’ici la fin de la saison, ça lui permettrait fort probablement de passer le ballottage l’automne prochain et le CH pourrait lui donner une autre saison d’expérience en AHL.

Autrement, je vois deux autres joueurs qui pourraient rapporter un bon retour, soit Anderson et Dvorak. Le CH est en position de force dans ces deux cas car rien ne les oblige à les échanger. Les deux sont sous contrat pour deux autres saisons ou plus. Hughes peut donc attendre l’offre impossible à refuser, un peu comme celle pour Lehkonen l’an passé. Jusqu’à la dernière minute Lehkonen restait avec le CH. Le club détenait encore ses droits RFA pour une autre saison, mais quand l’occasion d’obtenir Barron s’est présentée, Hughes n’a pu résister et a récolté un choix de 2e ronde 2024 en prime. Une offre similaire pour Dvorak le sortirait de Montréal, et si un club offrait un espoir du calibre de Barron et un choix de fin de 1e ronde, Anderson partirait probablement lui aussi.

Cette logique, en théorie, devrait aussi s’appliquer à David Savard, mais je vois mal Hughes le transiger. Bien sûr, chaque joueur a son prix, enfin, presque. Mais dans le cas de Savard, à moins qu’un club ne surpaye de manière très claire, je le vois rester à Montréal. Avec Matheson, il forme une paire de vétérans gaucher/droitier importante pour stabiliser la défensive du club en permettant aux jeunes d’avoir de bons exemples à suivre et de ne pas être trop sous pression.

Une fois toutes ces possibilités épuisées avec les gros morceaux, il ne reste que la garnotte. Celle-ci se compose des Dadonov, Drouin, et peut-être Hoffman, mais pour ce dernier, c’est peu probable car il a une autre année de contrat à faire. Le CH peut-il recevoir des choix tardifs en retour de Dadonov et Drouin? C’est possible, mais loin d’être certain. Les deux jouent mieux depuis quelques temps. Ceci dit, ce ne sont pas des joueurs fiables ou au style de jeu taillé pour les séries. Ce serait des options de profondeur pour un club aspirant. Des joueurs pour remplacer un blessé du top-9 pendant quelques matchs, tout au plus.