Les perspectives pour l’attaque des Canadiens

Il y a bien des interrogations actuellement sur ou s’en va l’attaque des Glorieux. Je ne surprendrai personne en disant qu’en cette matière il faudra encore faire appel à la patience. Tu ne peux pas avoir des joueurs sur le top-6 comme Anderson et Slaf qui sont aussi improductifs et penser faire les séries. Anderson ne fait pas partie du futur du CH, alors que dans dans le cas de Slaf on a encore espoir et on attend que HuGo et MSL sortent de leur bulle un peu délirante par rapport à ce jeune. Je parle bien sûr du fait qu’ils le garderaient à Montréal car il a trop de faiblesses, alors que la réalité c’est qu’il n’est juste pas assez mature, simplement pas prêt pour ce calibre de jeu. Ça va trop vite pour lui et ça frappe trop fort. Le premier pas devrait être de l’envoyer au Championnat Mondial Junior dans environ un mois, là il pourra prendre une pause de Montréal, et finalement jouer dans le bon calibre, soit du junior de haut niveau et la Slovaquie aurait un bon club si on ajoute Mesar et Dalibor Dvorsky.

D’ailleurs, quand je parle de jouer dans le bon calibre de jeu, Dvorsky est un autre très bon exemple de cette nécessité. Il était mon choix pour le CH en première ronde au dernier repêchage. Il a commencé la saison en Suède, en première division (SHL), et il ne produisait pas, aucun point en dix matchs. Finalement il a quitté la Suède et une bonne ligue professionnelle pour l’Ontario et le calibre junior majeur canadien (OHL). Un peu comme pour Mesar, tout d’un coup un espoir qui semblait décevant a retrouvé son lustre. Dvorsky a une fiche de 15 points en 12 matchs avec Sudbury. On ne parle pas encore de domination, mais le jeune en est à sa première expérience avec le jeu nord-américain. Il va continuer de progresser, né un 15 juin, il était parmi les plus jeunes joueurs de son repêchage.

Les cas de Mesar et Dvorsky, deux Slovaques, montrent tellement ce qu’aurait du être le chemin suivi par Slafkovsky. Pourquoi est-ce que ça crève mes yeux assis dans mon sous-sol au côté du poêle à bois, mais que Hughes, Gorton et Saint-Louis n’ont pas pu voir ça? Voilà une question importante et inquiétante par rapport au jugement de ces trois hommes de hockey.

Pour revenir à l’attaque du CH, il semble assez clair maintenant que même si Slaf fini par débloquer, ce sera dans deux, trois ou même quatre ans. On risque de voir Joshua Roy avoir un impact à Montréal avant Slafkovsky. Sinon le noyau à l’attaque est composé de Suzuki, Caufield, Dach et Newhook. Dach est en train de perdre une année entière d’expérience. Newhook semble s’enligner pour une saison de 45-50 points à 22/23 ans. Pas mal, à maturité on peut envisager un ailier de 55-70 points qui serait bon sur un 2e trio, un espèce de Tomas Tatar à son mieux, avec peut-être une petite coche de plus et de la production en séries.

Suzuki, lui, à 24 ans, approche de la maturité complète. Il est déjà un centre d’un point par match. Le CH dans son modèle de reconstruction n’a pas besoin d’un centre vedette à la Matthews ou McDavid, ce qu’il faudrait c’est un deuxième centre d’un point par match et donc deux premiers trios aussi productifs un que l’autre. Dach a montré qu’il a le potentiel pour être ce joueur de centre, mais sa grave blessure est un fort pas de recul et ça chamboule les plans en retardant son évaluation complète, car ce joueur de seulement 22 ans est incapable de demeurer en santé et je n’ai pas aimé la façon dont il a été blessé. Il n’aurait jamais dû se faire frapper aussi durement par un lambin comme Jared Tinordi. Les blessures demeurent un vrai problème pour cette organisation, et cette année on s’aperçoit que ce n’était pas dû au personnel médical de l’équipe qu’on a remplacé. Les joueurs se protègent mal, et certains sont assez imbéciles pour tenter de revenir trop tôt et mentent aux médecins et aux thérapeutes pour ce faire. Harvey-Pinard est le dernier cas en date, il est revenu au jeu trop tôt, et là, il en a pout six à huit semaines avant de pouvoir revenir.

Pour revenir aux perspectives de l’attaque du Tricolore, comme on peut le voir, si on enlève les vétérans de l’équation, le CH est mince à l’attaque pour le moment car il y a de nombreux points d’interrogation. Caufield manque lui aussi de maturité physique et en arrache à cinq contre cinq. La seule vraie valeur sûre à 100% chez les attaquants demeure Suzuki. Il est bon, mais en même temps pas le joueur le plus excitant. Donc, pour le moment ça donne ceci:

Caufield-Suzuki-(Roy)
Newhook-Dach-(Slaf)
Ylonen-(Beck)-RHP

Les trois joueurs entre paranthèses sont très prometteurs, mais doivent confirmer leur valeur aux positions indiquées.

À cela s’ajoutent Mesar, Heineman, Tuch, Kapanen et Farrell. À noter que Tuch, maintenant âgé de 21 ans, débloque cette année en NCAA. Il a une fiche de 13 points en 12 matchs, similaire à Lane Hutson, mais deux ans plus vieux et l’autre est défenseur, quand même, c’est encourageant dans son cas. Il est donc un espoir légitime et un rare gros attaquant dans le pipeline du CH. Cela augmente assurément sa valeur et il sera important de réussir à le mettre sous contrat. Ça ne devrait pas être très difficile car le besoin du club pour un joueur dans son genre est clair. Il sera facile de lui faire valoir que l’opportunité est là pour lui.

Ce portrait peu sembler un peu déprimant car il manque de joueurs excitants, mais si on analyse plus en profondeur on peut s’apercevoir que ce n’est pas vraiment le cas. La raison pour cet optimisme de ma part repose sur le fait que le club montréalais est assis sur un amas d’actifs qui pourront permettre d’améliorer la situation à l’attaque assez rapidement. Aussi, le club effectue une reconstruction de l’arrière vers l’avant, et les avants sont les joueurs qui nécessitent le moins de temps pour atteindre leur plein potentiel. Actuellement on développe la défense, ce qui prend plus de temps, et les bons attaquants pourront arriver un peu plus tard pour compléter le tableau.

Donc, HuGo se retrouvent avec Monahan, Anderson, Dvorak, Pearson, Savard et Allen comme monnaie d’échange d’ici la date limite des transactions. Ces joueurs, s’ils restent en santé, devraient pouvoir rapporter deux choix de fin de 1e ronde et deux choix de 2e ronde, plus quelques choix plus tardifs. Le surplus de jeunes défenseurs devrait aussi servir à compléter des échanges. Un gars comme Jordan Harris pourrait y passer. Le CH qui a déjà trois choix de 1e ronde et trois choix de 2e ronde pour les deux prochains repêchages se retrouverait avec cinq choix de 1e ronde et cinq choix de 2e ronde plus cinq choix de 3e ronde au minimum lors des deux prochaines années. Le club pourrait donc être agressif en combinant des choix pour s’avancer en 1e ronde, ou être en mesure de faire des offres très alléchantes pour d’autres très bons jeunes avants. Il y a plein de combinaisons possibles, mais ce qui est clair c’est que le club a les munitions pour aller à la guerre. Il s’agit juste de conclure les bonnes transactions. Mais il me semble que le CH est en mesure avec tous ces actifs d’ajouter trois très bons espoirs en attaque, soit par voie d’échange pour des jeunes joueurs déjà repêchés, ou en repêchant plusieurs fois dans le top-12. Avec trois jeunes très bons jeunes espoirs de plus dans le pipeline, ce ne serait qu’une question de temps pour qu’u très bon top-9 voit le jour. Ceci dit, ça n’empêcherait pas le club d’acquérir quelques vétérans l’été prochain pour servir de pont pour l’intégration de jeunes joueurs. Le club aura l’espace salarial pour faire un nouvel échange à la Monahan, ou signer un joueur autonome de qualité pour un an ou deux, même s’il faut l’attirer en surpayant un peu. Avec la floppée de jeunes sur des contrats de recrue, le CH a cette latitude. Ceci dit, il est clair que le club est encore à au moins trois ans de devenir un club vraiment solide qui peut aspirer aux séries à chaque année. Aussi, il faudra voir où mènera l’expérience Martin Saint-Louis. Je n’ai jamais partagé l’enthousiasme générale pour l’entraîneur-chef du CH. Je reste à être convaincu qu’il a ce qu’il faut. Malgré tous les éloges qui lui ont été faits, la progression du club est difficilement perceptible depuis son arrivée. La saison actuelle a encore le potentiel de virer à la débâcle.

État de la situation en ce début de saison

Premier match de la saison hier et on a vu qu’un vrai match de la LNH avec des alignements complets c’est bien différent d’un match pré-saison. Tout va plus vite, ça frappe plus fort, il n’y a plus de retenue. Des jeunes comme Matthew Knies et Fraser Minten qui avaient impressionné pour les Leafs en matchs pré-saison contre Montréal ont été quasi invisibles hier soir. Je nomme deux avants des Leafs car ils ont fait le club, ce que des Roy et Heineman n’ont pu faire pour le CH, mais pour moi ça montrait bien l’écart de niveau de jeu, alors imaginez ce qu’est cet écart lorsqu’on parle du saut du junior ou de la NCAA vers la LNH. C’est un énorme saut, demandez à Sean Farrell ce qu’il en pense. Ce n’est qu’un exemple, mais pour moi ça montre bien la difficulté pour un jeune joueur de faire ce saut avec succès. Selon moi, Minten, 19 ans, sera retourné dans la OHL après quelques matchs. On a probablement voulu le récompenser pour un très bon camp tout en lui faisant voir ce qu’est la LNH lors de vrais matchs contre des équipes complètes qui jouent pour vrai. Ça permet de mieux comprendre pourquoi Mailloux et Roy sont à Laval. Il vaut mieux y aller pas à pas avec ces jeunes. On l’a vu avec Slafkovsky l’an passé, monter trop vite est contre productif. Il n’y a rien à gagner à une graduation trop rapide.

Assez parlé de Toronto, du côté de Martin Saint-Louis, il a pris des décisions d’ancien joueur qui respecte les vétérans, et donc, la hiérarchie du vestiaire. Il a choisi Allen pour le premier match et cela a probablement coûter la victoire. Ceci dit, je ne conteste pas sa décision. Il donne la chance à son vétéran, ensuite il donnera la chance à Montembeault, alors que Primeau devra compter sur un mauvais début de saison d’un des deux gars devant lui pour avoir sa chance, ou bien une blessure pourrait lui ouvrir la porte. Je pense que c’est la bonne façon de faire.

En défense on voit que David Savard est plus lent que jamais, mais son poste n’est pas en danger. Il arrive encore à compenser par le style de jeu qu’il pratique et par son expérience et son calme. Pour le reste de la défense Matheson et Guhle sont indélogeables, Kovacevic assez bien établi pour le moment, alors qu’il y aura de la compétition entre Harris, Xhekaj et Barron. On risque de voir une rotation. Il est très tôt pour porter un jugement, mais des trois, Harris est celui dont l’avenir à Montréal me semble le plus incertain. Il n’a pas très bien paru au camp, et son match d’hier a été correct, sans plus. Vous ne serez pas surpris si je vous dis que je le trouve petit et à court dans les batailles physiques le long des rampes et devant le but. Pour moi, à date, Harris est un espèce de Victor Mete en un peu plus gros et meilleur, mais pas par une très grande marge. Si Hughes ne fait pas de sentiment, il pourrait être un de ces jeunes défenseurs gauchers qui seront échangés d’ici deux ans. Je suppose que l’évolution des Trudeau, Norlinder, Struble et Engstrom jouera un rôle dans cette décision. Si un de ceux-ci domine sa ligue cette année, il forcera, à terme, une prise de décision. Ceci dit, pour résumer l’état de la défensive du CH, on peut dire que contrairement à l’offensive, il n’y a pas vraiment de bois mort et de cas problématique. Savard ne nuit pas à l’équipe. Il lui reste une dernière année de contrat l’an prochain, et dans l’intervalle il donne le temps aux Mailloux, Reinbacher et Barron de mûrir. En d’autres mots, le CH est gras dur en défense pour un club à ce stade de son processus de reconstruction. Si la défense gagne des championnat, je pense que le club a la qualité et la quantité pour y parvenir dans quelques années. La suite sera simplement un processus compétitif de sélection entre tous ces très jeunes prétendants.

À l’avant la situation est moins rose. Il y a du bon, du moyen et du mauvais. Ce n’est pas problématique à ce stade-ci du processus, mais il y aura clairement de l’élagage à faire en cours de saison et du bois mort à ramasser. Une analyse objective de la situation mène à penser que le CH s’oriente vers un club basé sur quatre bons trios mais sans super vedette. Il n’y a pas de Matthews dans l’organisation montréalaise, mais ce n’est pas grave selon moi car le hockey est un sport d’équipe où il faut de l’équilibre, de la profondeur et de la cohésion. On l’a vu hier, les maillons forts des Leafs sont très forts, mais les maillons faibles sont trop faibles. Dans le cas montréalais, on se dirige clairement vers un modèle où le maillon le plus faible sera en fait un maillon de bonne qualité, au-dessus de la moyenne. On se dirige vers un club sans faiblesse flagrante, mais sans attaquants très dominants. Ceci dit, Kirby Dach donne des signes très encourageants. Pourrait-il devenir une espèce de Ryan Getzlaf d’ici deux ans, et le premier centre du CH? Ce n’est pas impossible du tout. Dans ce cas Suzuki deviendrait un centre #2 de luxe, une sorte de centre #1b. Montréal aurait sa version du duo Bergeron-Krejci, ou bien Getzlaf-Kessler. Vous voyez ce que je veux dire, deux très bons centres complets, mais pas des Crosby ou McDavid. Si vous ajoutez Owen Beck d’ici deux ans comme troisième centre vous êtes en voiture pour dix ans à cette position. Si Dvorak revient en bonne forme, ça permettra à Saint-Louis de placer Monahan à l’aile jusqu’à la date limite des transactions où Dvorak pourrait être échangé.

La position d’ailier est plus problématique à ce stade-ci du processus. Le CH n’a pas pour le moment d’ailier complet élite. Il a un très petit buteur spectaculaire en Caufield qui doit encore prouver qu’il peut jouer une saison complète. Caufield c’est une sorte de Lane Hutson qui joue à l’aile et orienté comme buteur. Heureusement pour lui il est ailier, cela pourrait devenir une option pour Hutson et là je serais beaucoup plus optimiste et enthousiaste à son sujet. L’aile c’est une position où on peut « cacher » un très petit joueur comme Caufield. Ceci dit, Hutson est plus grand que Caufield, mais toujours pas mal plus léger, mais à terme ça pourrait devenir une option pour lui, la position d’ailier étant la moins difficile défensivement et celle où un joueur moins physique peut s’en tirer s’il a le flair pour éviter les mauvais coups. Pour revenir à Caufield, celui-ci n’a que 22 ans et j’espère le voir gagner encore un peu de poids et de force. Comprenez bien que je ne tente pas de dénigrer Caufield, juste d’avoir une vision réaliste du joueur. Il est purement offensif, donc incomplet, mais tant qu’il pourra marquer des buts à un rythme élevé et éviter les blessures il sera un atout pour le club. Son talent de buteur est exceptionnel et prouvé au niveau de la LNH. C’est déjà beaucoup.

Sinon le club a un ailier qui est à l’autre extrême du spectre en Slafkovsky. Il montre des signes de progression depuis le début du camp, mais il y a encore bien des choses à améliorer. Dans son cas je ne peux pas me plaindre qu’il est trop petit, mais c’est parfois à se demander s’il n’est pas trop gros. Il a probablement toujours dominé physiquement dans les calibres inférieurs, et dans la LNH il semble parfois surestimer sa force et se protège mal. Ceci dit, il est clair qu’il a le potentiel pour devenir une bête dans cette ligue avec plus d’expérience. Il a plusieurs atouts, mais il lui reste à mettre tout ça ensemble. Je persiste à penser qu’il n’aurait jamais dû jouer à Montréal l’an passé, et cela a joué dans mon négativisme à son égard. Même s’il devient le joueur espéré, jamais je ne penserai que c’est à cause qu’il a joué dans la LNH à 18 ans. En fait, selon moi, ce sera malgré cela.

Autrement il y a Newhook, la nouvelle acquisition de Hughes. Si son premier match est un présage de ce qui suivra, ce sera un autre bon coup de l’ancien agent de joueurs. Une chose est sûre, Newhook a un coup de patin supérieur, ça pourrait bien cadrer avec un centre cérébral comme Dach. Un match est un très faible échantillon, alors on verra pour la suite. Il y a un autre petit ailier a très bien fait hier, je parle bien sûr de Raphael Harvey-Pinard, il n’est pas gros, mais il est assez costaud et il sait bien se protéger sur la glace. Ça le distingue d’un jeune Gallagher à qui on l’a souvent comparé. RHP n’a pas ce style kamikaze, même s’il n’a qu’une façon de jouer et c’est avec un effort maximum en tout temps. Il est très responsable défensivement et a un flair certain en attaque. Je m’attends à le voir faire mentir ceux qui doutent encore de lui. Aussi, je m’attends à le voir progresser encore car il a peu d’expérience au niveau de la LNH. L’expérience rentre donc encore. C’est le genre de joueur vers lequel un entraîneur va toujours revenir. D’ici deux ans il sera un gars qui se promènera entre le 3e et le 2e trio au gré des circonstances. Ylonen semble aussi bien progresser, il a la vitesse élite, et un lancer supérieur. MSL lui donne maintenant des responsabilités défensives, du temps en désavantage numérique. C’est un autre joueur qui est en train de s’acclimater au calibre de la LNH. Sa capacité d’adaptation déterminera jusqu’où il pourra se rendre.

Voilà, dans l’alignement actuel je ne vois que ces ailiers dans les plans futur du CH. Il est clair que Gallagher et Pearson ne font pas partie de ce futur. Ça laisse Josh Anderson sur la clôture. Il a 29 ans avec trois autres années de contrat après cette saison. Il n’est pas un fardeau pour le club, il a encore sa vitesse supérieure et son gabarit imposant. Alors il n’y a pas d’urgence à l’échanger. Dans son cas j’adopterais une position attentiste et idéalement opportuniste. En d’autres mots, si un club à la date limite est prêt à surpayer pour l’obtenir car il pense qu’il est leur pièce manquante, je n’hésiterais pas à conclure une telle transaction. Sinon, comme déjà mentionné, il n’est pas un fardeau pour le club et il apporte de la vitesse et du gabarit à un groupe d’attaquants assez limité de ce côté. Bien sûr, dans un monde idéal, après le temps des fêtes, Roy et Heineman viendraient prendre les places de Gallagher et Pearson. Ça donnerait ceci comme alignement sans Dvorak qui serait échangé:

Caufield-Suzuki-Roy
Newhook-Dach-Slafkovsky
Harvey-Pinard-Monahan-Anderson
Heineman-Evans-Ylonen

Comme vous le voyez, je demeure un partisan de Roy. L’an prochain Beck pourrait remplacer Monahan et éventuellement Kapanen pourrait remplacer Evans. Sinon, la relève à l’avant est limitée et le surplus en défense pourrait, à terme, servir à renforcer l’attaque. On peut voir malgré tout que c’est un groupe d’attaquants relativement petits, avec seulement Dach, Slafkovsky et Anderson comme gabarits imposants. Monahan, Suzuki, Roy, Heineman, et peut-être Evans et Ylonen sont ni gros ni petits, puis il y a Newhook, RHP comme petits et Caufield comme très petit. Donc, en définitive, le club a un groupe d’attaquants de taille moyenne. Je suis sûr que HuGo, idéalement, voudront améliorer cet aspect, surtout que Anderson ne fait pas partie du plan à long terme. Voilà. C’est mon constat à ce stade-ci. Ça vaut ce que ça vaut. Je ne prétends pas avoir la science infuse.

Construire pour durer

J’ai parlé l’autre jour du fait que le CH, par la force des choses, se retrouve avec un pipeline très profond, mais sans future super vedette à la McDavid. À l’ère du plafond salarial, ce modèle n’est pas nécessairement vilain. Vegas vient de gagner une coupe sans joueur exceptionnel dans leur alignement. Ceci dit, Hughes a dit depuis son embauche que son but est de bâtir un club qui sera aspirant à la coupe de manière pérenne. Cela me porte à parler de nouveau d’une chose que j’ai souvent évoquée sur ce blogue, c’est-à-dire l’importance de ne pas dépenser ses actifs pour faire un coup sur le court terme et de viser l’établissement d’un processus de rajeunissement systémique à l’interne. Pour ce faire un pipeline profond est nécessaire, et s’il est bien géré, cela peut permettre une telle approche de gestion.

Bon j’ai pris un peu des grands mots pour exposer ma conception des choses, mais après mon exemple de tirage sur les feuilles de carottes pour expliquer mon approche patiente avec les espoirs, je vais y aller d’une autre comparaison agricole. En plus des carottes, je cultive aussi mon ail, et à mes premières années, à chaque automne je payais pour acheter de nouvelles gousses pour les semences et je mangeais l’ail que j’avais fait pousser. Ce processus était coûteux à chaque année et je me suis dit qu’il vaudrait mieux payer encore plus pour cultiver un surplus d’ail et utiliser le surplus pour semer pour l’année suivante et ne plus avoir à dépenser pour les semences. Donc, une partie de mon ail ne serait pas cultivé pour être mangé, mais bien pour soutenir une production autosuffisante année après année.

Si on applique cet exemple à la gestion d’un club de hockey, il est important de noter que la seule façon par laquelle ça pourrait fonctionner, c’est si un club a un surplus de bons joueurs dans son organisation, ça inclut tous les joueurs, vétérans, jeune vétérans, jeunes joueurs au niveau de la LNH, espoirs et même la banque de choix au repêchage. Si un club a un bon surplus il lui est possible de gérer en visant l’autosuffisance car il y a un nombre de places limité avec le grand club, et le respect du plafond salarial limite aussi le type de joueurs qui peuvent cadrer dans un alignement. En d’autres mots, tu peux avoir des hauts salariés, mais il faut aussi des bons joueurs à salaire plus abordables pour monter un club aspirant, d’où l’importance d’avoir des jeunes joueurs de qualité qui peuvent donner de bonnes saisons à un coût raisonnable. Le CH espère ce genre de saisons actuellement de Kirby Dach, Alex Newhook, Mike Matheson, Kaiden Guhle, Jordan Harris et quelques autres. Mais, si ces joueurs s’épanouissaient de manière importante dans les années à venir, le club ne pourrait pas tous les garder avec des augmentations salariales importantes. C’est là qu’un pipeline profond entre en jeu. Si la relève est bonne, le club peut échanger un très bon joueur au sommet de sa valeur en sachant qu’il a des jeunes pour assurer la suite, ou qu’il a les actifs pour acquérir un autre bon jeune joueur pour remplacer celui qui part. Mon surplus de gousse d’ail évoqué plus haut, ça fait partie de ce que j’ai souvent appelé la masse critique de talent. C’est le fait d’avoir tellement de bons joueurs dans une organisation, des espoirs aux vétérans, pour pouvoir vraiment gérer avec les ressources internes le roulement de personnel au fil des ans tout en maintenant un club aspirant.

Ce modèle est l’inverse de ce que Toronto a fait avec cinq joueurs vedettes à forts salaire et le reste du club étant un ramassis de toutes sortes de joueurs, sans compter que Toronto a constamment dilapidé ses hauts choix de repêchage pour obtenir de l’aide à court terme pour les séries. Il y a aussi la méthode Julien Brisebois à Tampa Bay. Il a hérité d’un très bon club de Yzerman bâti par le repêchage, mais quand il a approché de la coupe, il a décidé lui aussi de renoncer à maintenir un repêchage de qualité et a décidé d’acheter des joueurs de soutien de qualité en échangeant ses hauts choix. Les exemples de ce type d’échanges par Tampa sont nombreux, les plus récents étant les acquisition de Tyler Jeannot et Brandon Hagel, mais Brisebois avait fait de même pour David Savard, Barclay Goodrow, Blake Coleman, Ryan McDonagh et JT Miller. Tout ça sans compter un joueur comme Alex Killorn qu’ils a décidé de garder une année de trop et qui a mené à sa perte pour rien en retour comme joueur autonome sans compensation.

Je pense qu’un club avec suffisamment de profondeur organisationnelle peut éviter de tomber dans ce genre de pièges et quand même finir par gagner la coupe. Prenez Toronto, ils sont maintenant à la merci de Matthews et Nylander. Si ces deux joueurs refusent de prolonger leur contrats, les Leafs seront forcés de se lancer de nouveau dans une reconstruction, et ce, sans rien avoir accompli. Au moins, Tampa, malgré un club en déclin et un pipeline presque vide, a deux coupes pour justifier les gestes qu’ils ont posés. Finalement, le but de ce texte c’est qu’à mon avis HuGo ont les mains pleines. Non le CH ne gagnera pas la coupe la saison prochaine, mais si les dirigeants gèrent bien tous les actifs qu’ils ont actuellement, incluant la banque de choix et la flexibilité salariale, ils ont ce qu’il faut pour établir un club gagnant et aspirant à la coupe qui pourrait maintenir ce statut pendant longtemps. Oui la valeur du pipeline reste à confirmer, il y a un intervalle de possibilités entre le plancher et le plafond, mais si ce pipeline ne dépassait pas de beaucoup le plancher, ce serait quand même pas mal bon, et si ça s’approchait du plafond, alors il est sûr que la coupe reviendrait à Montréal dans la décennie à venir. Ceci dit le pipeline actuel est une chose, sa gestion en est une autre. Il faut espéré que Hugo sauront agir avec clairvoyance, patience et sagesse.

Les Rescapés ont été rescapés

Bon. Après moult efforts pour l’ignorant que je suis de l’aspect technique qui permet aux sites internet d’exister, et de déménager au besoin, voilà que le site est de retour à la même adresse internet et avec toutes ses archives, incluant la liste des utilisateurs et fort probablement les mots de passe pour se brancher au site. Tout semble identique, mais croyez-moi il y a eu bien du « pitonnage » et des questions au service technique de l’hébergeur pour en arriver à tout préserver.

Donc voilà, le site est de retour sur un plan d’hébergement de quatre ans. Je n’aurai qu’à renouveler le domaine du site (adresse internet) lors des trois prochaines années. Ce que je ferai avec plaisir, vos contributions ayant couvert les frais pour les quatre années à venir. J’ajoute aussi une nouvelle adresse courriel pour me joindre sur les sujets relier au site. L’adresse est: opeth@lesrescaps.xyz

Donc, on repart pour un bout dans la même voie en gardant le côté cordial des échanges. Si je n’ai pas à jouer les modérateurs c’est l’idéal. Merci encore à tous et heureux de revenir au simple hockey après ce déluge de technicalités.

Où en est la reconstruction du CH?

Texte signé Demongris

Les semaines du repêchage et des joueurs autonomes sont une période charnière pour mettre en place les pièces pour la construction d’une équipe. Essayons de voir où en est le processus de reconstruction du CH.

Plusieurs évaluent les joueurs en fonction de leurs habiletés et leurs statistiques offensives pour comparer la qualité des équipes de la LNH et identifier celles qui peuvent aspirer à gagner la coupe Stanley.

Comme en cuisine où la qualité d’un plat dépend de la qualité et de la diversité des ingrédients, il faut à mon avis rechercher diverses compétences élites et regrouper le tout dans un fort concept d’équipe pour bâtir une équipe championne.

C’est une analyse à parfaire mais voici ce qui, à mon avis, est idéalement requis, et qui est acquis ou qui manque encore au CH, pour devenir une équipe aspirante aux grands honneurs:

Un gardien #1. Le discours à la mode est qu’on a juste besoin d’un gardien « hot » dans les séries éliminatoires. Impossible, sinon extrêmement difficile, à planifier sans la découverte d’une drogue de performance pour gardiens de but. À défaut d’un Price ou d’un Vasiliesky, on doit au minimum avoir un gardien qui est constant et qui ne fait pas perdre de matchs à son équipe. J’ai le pressentiment que le CH a déjà ce gardien en Montembeault. À suivre.

Un Top 3 en défense. Idéalement, un défenseur #1 élite qui peut jouer 25 minutes par partie dans toutes les situations, un défenseur spécialiste de l’offensive et un défenseur spécialiste de la défensive. Le CH n’a probablement pas le premier, a potentiellement le deuxième (Mailloux ou Hutson) et probablement pas encore le troisième (Struble?). Ce troisième pilier, souvent oublié et sous-évalué, est le défenseur que tu choisis toujours d’envoyer sur la glace pour préserver ton avance d’un but quand le feu est pris avec une pénalité à écouler en fin de partie. Le type de défenseur qui semble bloquer plus de tirs que son gardien, qui est robuste, qui coupe les passes, qui semble toujours trouver les retours et être celui qui dégage son territoire. Un David Savard à remplacer éventuellement par un profil comparable mais plus rapide pour le hockey moderne. Même s’il n’est pas garanti que le CH a dans son organisation tous ces profils élites, la qualité générale des prospects à la défense laisse croire que le CH pourrait avoir à terme, soit par des transactions ou du développement, l’équilibre requis entre l’efficacité en défensive et en offensive pour être une équipe aspirante à la coupe.

Un joueur de centre élite de premier trio. On n’a pas de joueur de centre actuellement étiqueté clairement #1 élite mais on a du potentiel de ce côté avec un centre 1A et 1B (Suzuki et Dach) et peut-être un autre prospect avec ce potentiel au repêchage 2023 (Smith?).

Un scoreur élite. Celui qui est un poison sur l’attaque massive et qui est en mesure de compter des buts de toutes les façons et de tous les endroits sur la patinoire. Celui qui demeure dangereux à 1-0 dans une partie dominée par la défensive. Le CH vient de sécuriser cette pièce avec la signature de Caufield à long-terme. Espérons que les Slafkovsky et Roy sauront apporter le complément de buteurs requis pour une offensive équilibrée.

Un joueur de centre élite en défensive. Celui qui joue systématiquement contre le premier trio adverse. Qui est sur la glace pour protéger une avance d’un but. Qui est spécialiste des mises en jeu. Et qui peut compter des buts importants en séries éliminatoires. Un genre de Carbonneau. Le CH l’avait en Danault. On l’a stupidement laissé aller pour une différence salariale de 500K$. Est-ce que Beck peut être ce genre de joueur? Faudrait au moins se donner le temps de le voir au niveau de la LNH avant de l’échanger. Un constat ici: les fans n’ont aucun problème à échanger un prospect comme Beck qui annonce cette excellence en défensive avec un plafond limité en offensive mais on refuse de transiger un Mailloux qui excelle en offensive mais que certains évaluent faible en défensive.

De la robustesse. On a vu lors des dernières séries éliminatoires qu’une équipe championne doit pouvoir résister à l’intimidation pour performer. Le CH a ce qu’il faut en défensive avec Xhekaj, Edmunston et Mailloux. Mais pas à l’avant, sauf Anderson et… dans une moindre mesure Pezzetta. C’est la raison pour laquelle je n’échangerais pas Anderson avant de l’avoir remplacé par un joueur régulier en mesure de répondre aux tentatives d’intimidation.

De la rapidité. Lorsqu’il a été nommé, HuGo Boss disait vouloir assembler une équipe rapide. Bien qu’il y ait des joueurs avec ce profil (Matheson, Guhle, Barron, Anderson, Caufield, Dach et Ylonen), il y a encore trop de joueurs qui sont lents (Armia, Gallagher, Dvorak, Pezzetta). Il faudra pallier à ce problème au fur et à mesure de la transformation de l’équipe.

De la profondeur. Le CH n’annonce pas une équipe qui pourra se fier à quelques vedettes pour gagner. Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Compte tenu que deux de ses joueurs élites potentiels (Caufield et Hutson) sont petits, le CH devra s’assurer de compléter son équipe avec des joueurs ayant de bons gabarits, de la rapidité, de la hargne, une bonne conscience défensive et de bonnes habiletés générales. C’est bien parti à la défense mais c’est à travailler à l’avant. Il faudrait plus de joueurs avec le profil d’Emil Heineman. Je n’en vois pas beaucoup dans l’organisation. Il faudra probablement combler ce besoin par des transactions et, éventuellement, sur le marché des joueurs autonomes.

Le CH est avancé dans sa reconstruction mais il arrive à une étape où il doit aller chercher les ingrédients qui lui manquent et ils sont à mon avis nombreux. C’est pourquoi la patience est encore de mise afin d’éviter les raccourcis qui pourraient faire régresser l’équipe.

Auston Matthews à Montréal?

Bon. Le sujet précédent arrive proche de sa limite de 500 réponses. Je n’ai pas d’inspiration pour un nouveau sujet de mon cru, je vais donc m’amuser un peu avec une proposition de transaction entre les Canadiens et les Maple Leafs faite par TSN. Le Toronto Sport Network propose d’échanger Auston Matthews à Montréal contre Cole Caufield, Mike Matheson et le 5e choix au total du repêchage 2023 qui appartient au CH.

Feriez-vous cet échange? Pour ma part il y aurait une première condition à rencontrer, soit que Matthews signe un contrat de huit ans avec le CH dès la transaction conclue pour 12 M$ par année. Si Matthews acceptait une telle entente, j’irais de l’avant avec la transaction. Certains seront peut-être surpris de mon point de vue, étant donné que je prône généralement la jeunesse et une gestion responsable de la masse salariale, mais dans ce cas-ci, le CH obtiendrait de loin le meilleur joueur impliqué dans la transaction et la ligne de centre du CH deviendrait une des meilleures de la ligue. En plus, le CH grossirait son top-6, et la défense du CH est assez profonde du côté gauche pour encaisser la perte de Matheson. Pour ce qui est du 5e choix au repêchage, ça demeure un actif incertain même s’il peut à terme rapporter un très bon joueur.

Après cette transaction, le CH se retrouverait avec cet alignement potentiel:

Slafkovsky(0.95M$)-Matthews(12M$)-Dach(3.4M$)
Harvey-Pinard(0.83M$)-Suzuki(7.9M$)-Anderson(5.5M$)
Ylonen(0.9M$)-Dvorak(4.5M$)-Armia(3.4M$)
Hoffman(4.5M$)-Evans (1.7M$)-Gallagher(6.5M$)
Pezzetta (1M$), Belzile (0.75M$)
Total:52.2 M$

Guhle(0.9M$)-Savard(3.5M$)
Harris(1.4M$)-Barron(0.9M$)
Xhekaj(0.8M$)-Kovacevic (0.8M$)
Wideman(0.8M$)
Total:9,1M$

Montembeault (1M$)-Primeau(0.9M$)
Total:1.9M$

Masse salariale totale pour 23 joueurs: 63.2 M$

On voit qu’il y aurait un peu plus de 20 M$ de disponibles sous le plafond. Ceci dit, il ne faudrait pas partir en peur avec ça, car plusieurs jeunes devront recevoir des augmentations de salaires au cours des années à venir. Ceci dit, pour l’an prochain, ça permettrait au CH de faire d’autres échanges du type Monahan avec Calgary l’an passé. Edmundson et Allen seraient échangés, quoi que le départ de Matheson pourrait permettre de garder Edmundson jusqu’à la date limite l’hiver prochain. Dvorak et Anderson seraient aussi des candidats potentiels pour être échangés et dans ces transactions le CH pourrait prendre du salaire pour un an, le but étant d’obtenir plus en retour. tout en facilitant les échanges.

À Laval il y aurait Roy et Farrell comme candidats pour des rappels à l’attaque, alors que Beaudin, Struble et Trudeau seraient les candidats en défense. Ce scénario mise sur un Slafkovsky qui gagnerait en confiance en jouant avec Matthews. Edmundson et Allen pourraient rapporter chacun un choix de 2e ronde si le CH ne prend pas de salaire dans les transactions. Le CH aurait un choix de fin de 1e ronde et trois choix de 2e ronde pour cette année et toujours le choix de 1e ronde de Calgary en 2024 ou 2025 obtenu pour Monahan qui pourrait rapporter gros. Le club a aussi un choix de 2e ronde supplémentaire en 2024 obtenu du Colorado dans l’échange Lehkonen. L’utilisation avisée de la masse disponible pour cette année pourrait rapporter d’autres choix de 1e ronde. Aussi, si on échange Dvorak, l’équipe pourrait se risquer à ramener Monahan pour un an à quelque chose comme 2,5M$ par année. L’ajout d’un ou deux vétérans agents libres sur des contrats d’un an pourraient aussi être une possibilité. Si le CH ne fait pas les séries, ils deviendraient du matériel à échange à la date limite.

Cet alignement en serait un de transition, le temps de purger l’alignement de Dvorak, Anderson, Hoffman et Armia et d’espérer l’émergence d’une couple de jeunes avants. La défensive serait aussi très jeune, même chose dans les buts. Ce serait un risque, et c’est là que l’évaluation devra être la bonne. Ces jeunes pourraient-ils progresser avec autant de responsabilités? Si la réponse est non le club pourrait garder Edmundson jusqu’à la date limite des transaction. Lui et Savard pourraient aider les jeunes face aux hauts et aux bas d’une saison et aider à stabiliser l’ensemble par leur simple présence.

Au final, la raison pour laquelle je serais en faveur d’une telle transaction est que je pense que Matthews est un joueur de concession malgré les déboires en séries de Toronto. Ovechkin a peiné avant d’arriver à mener son club à la coupe. Toronto avait une mauvaise fondation, celle des Canadiens me semble bien meilleure, même si l’alignement proposé est très jeune et immature. Le CH a la masse critique de talent qu’il faut pour monter un bon club autour de Matthews avec une structure salariale saine. Avec 20 M$ de disponibles, et un autre 20 M$ qui le deviendra avec les départs éventuels de plusieurs vétérans, le club aura les ressources pour payer ses bons jeunes joueurs qui montent à des salaires raisonnables, puis sur huit ans, le 12 M$ par année de Matthews diminuerait en pourcentage de la masse totale et Matthews est assez bon pour éviter de faire des jaloux. Il aiderait des jeunes comme Slafkovsky à mieux paraître et à gagner en confiance. Mais bon, ce texte est juste pour le plaisir car cette transaction n’arrivera pas.

Les Canadiens arrivent à la fameuse masse critique de talent

J’ai souvent parlé du concept de masse critique de talent, c’est à dire le point où un club compte tellement de talent dans son organisation que le but premier n’est plus d’en obtenir encore plus, mais de le maximiser pour que cela se reflète dans le rendement de l’équipe et que celle-ci devienne aspirante à la coupe. Ceci dit, la masse critique peut être atteinte sans que cela ne mène à des résultats de haut niveau dans l’immédiat. À mon avis, le CH a un des meilleurs bassins de jeunes joueurs de la LNH. L’immaturité actuelle de ces jeunes joueurs fait que le club ne sera pas aspirant à la coupe l’an prochain, mais quand elle viendra, et avec ce qu’on ajoutera avec les deux choix de première ronde à venir en juin, il me semble clair que le club approche du point d’inflexion et que cette saison devrait être la dernière où l’équipe fréquentera les bas-fonds du classement. Ceci dit, le CH a tellement de profondeur à certaines positions, que des choix devront être faits. Il y a clairement beaucoup d’élagage et de consolidation à faire. Cette tâche sera parfois délicate car il y aura un danger d’échanger trop tôt de futurs très bons joueurs, surtout en défense. Il y aura aussi un recalibrage à effectuer en cours de route pour s’assurer de ne pas avoir un groupe de joueurs d’avant trop petits. Toutefois, le CH aura le luxe d’être patient avec plusieurs de ces jeunes joueurs. Le club devrait remonter au classement l’an prochain, mais n’aspirera pas à la coupe. Il n’y a donc pas d’urgence d’y aller pour de grosses transactions impliquant des jeunes joueurs dont la valeur maximale reste à être atteinte.

La première étape sera d’échanger Joel Edmundson avant le repêchage. Ça demeure un bon joueur lorsqu’il est en santé, mais il y a tellement de jeunes défenseurs gauchers qui poussent, que le club ne peut garder deux vétérans à cette position. Matheson lui joue d’une façon qui forcera le club à le garder. Il semble avoir finalement réussi à mettre tous ses atouts en action en même temps et à leur plein potentiel, tout en minimisant les erreurs mentales. Actuellement il joue comme un défenseur élite de la LNH. De la façon dont il joue depuis une vingtaine matchs il produirait 70 points sur une saison complète. De plus, il est sous contrat pour trois autres saisons à un impact sur la masse de 4.75 M$. À ce prix il sera une formidable aubaine, et advenant un échange, il pourrait rapporter beaucoup. En plus de Matheson, je vois le club garder David Savard au moins jusqu’à la prochaine date limite des échanges la saison prochaine, et si le club se bat pour une place en séries, jusqu’à l’été 2024. Ça laisse donc seulement quatre places pour les jeunes en défense la saison prochaine. Donc, cet alignement:

Matheson-Savard
Guhle-Barron
Xhekaj-Kovacevic
Harris-Wideman

À Laval on devrait retrouver Trudeau, Struble, Mailloux et Norlinder comme jeunes en maturation. En plus de cela, Hutson et Engstrom vont continuer leur progression en NCAA et en SHL. À terme Mailloux devrait remplacer Savard du côté droit, puis ce sera l’embarras du choix du côté gauche. Harris sera-t-il muté à droite éventuellement? Xhekaj a une très forte valeur à cause de son aspect physique et dissuasif. Le club pourrait-il décider d’échanger Matheson en 2024 ou 2025 contre un attaquant élite? C’est là que des décisions difficiles et très importantes devront être prises.

À l’avant le portrait n’est pas aussi rose. Il y a de bons joueurs et de bons jeunes, mais il manquent clairement au moins un autre espoir A+ ou un autre très bon jeune à la Kirby Dach. À mon avis, le club ne doit pas faire de rachat de contrat. Il n’y a rien qui presse. Drouin et Monahan devraient quitter cet été à moins de revenir sur un contrat d’un an à faible salaire. Hoffman devrait être échangé à la date limite la saison prochaine, et j’échangerais Dvorak si une offre décente m’était présentée avant le repêchage. Dans le cas de Josh Anderson, si une excellente offre m’était faite, je l’échangerais lui aussi. Il est trop vieux pour être toujours bon quand ça va compter vraiment. Ça laisserait Gallagher et Armia comme boulets. Armia pour deux autres année et Gallagher pour encore quatre ans. Quel mauvais contrat!!! Ceci dit, avec le nombre de jeunes joueurs qui seront sur des contrats abordables de recrues, le contrat de Gallagher peut être absorbé pour les années à venir sans trop nuire à l’équipe, puis il y a toujours la possibilité qu’il se retrouve un jour sur la liste des blessés à long terme, car c’est sûr qu’il va se blesser sérieusement de nouveau. Le gars veut encore, mais il est très usé. Donc, pour l’an prochain je vois un alignement de ce genre à l’avant.

Caufield-Suzuki-Harvey-Pinard
Hoffman-Dach-Ylonen
Gurianov-Evans-Armia
Pezzetta-Belzile-Gallagher

J’enverrais Slafkovsky débuter l’année à Laval, avec Roy et Farrell. Il y aurait du talent offensif pour jouer avec lui. Imaginez un trio Roy-Farrell-Slafkovsky avec le Rocket, avec Riley Kidney en plus comme option. À moins de repêcher Connor Bédard en juin, aucun joueur repêché en 2022 ou 2023 ne graduerait. Si Luke Tuch décidait de passer pro, il irait lui aussi à Laval. Mesar retournerait dans le junior en Ontario, même chose pour Owen Beck. Heineman retournerait aussi à Laval en début de saison. Plus tard en saison, en cas de blessures ou d’échange, les rappels se feraient au mérite, pas selon le statut du joueur. Le message serait clair, il faut faire ses classes, puis forcer la main de la direction et mériter son poste. Les exemples de Harvey-Pinard, Ylonen, Belzile et Barron sont là pour montrer la voie à suivre.

Dans les buts, le club aura une décision importante à prendre dans le cas de Cayden Primeau. Il a joué un bon match contre les Flyers hier, mais ce n’était pas de la forte opposition. La logique semble pointer vers un duo Montembeault-Primeau avec Allen qui serait échangé car Primeau ne pourra plus retourner à Laval sans passer par le ballottage l’automne prochain. Le risque de le perdre sans rien obtenir en retour serait important. Il faut se souvenir que Primeau n’aura que 24 ans la saison prochaine. Ça demeure jeune pour un gardien, en fait, c’est vers cet âge, et même un peu plus vieux, que la plupart des gardiens graduent dans la LNH. Montembeault a gradué pour de bon à 25 ans l’an passé, justement après avoir été perdu au ballottage par la Floride. Il faudra aussi voir si Jakub Dobes veut passer pro. Si Primeau gradue avec le CH, il y aura de la place à Laval. Si Allen est échangé, le club pourrait transiger pour acquérir un autre jeune gardien pour jouer à Laval l’an prochain.

En conclusion on peut dire que l’avenir du club à la défense est assuré. À l’avant il y a plus de points d’interrogation. Que donneront les les Slafkovsky, Roy, Kidney, Farrell, Kapanen et Tuch? Le club frappera-t-il dans le mille au prochain repêchage avec ses deux choix de première ronde? La profondeur en défense devrait permettre d’effectuer d’autres transactions à la Romanov-Dach pour améliorer l’attaque. Il y a aussi la possibilité de transiger pour obtenir un jeune gardien prometteur, mais oubliez une transaction pour Yaroslav Askarov. Nashville ne l’échangera pas. Tu n’échanges pas ce genre de joueur. Donc, à mon avis, avec tous les joueurs déjà dans l’organisation et avec deux choix de première ronde en 2023 et 2024, Montréal a en main les actifs nécessaires pour mener à un club aspirant è la coupe d’ici trois ans. À ce stade-ci la question n’est pas de savoir si le club a assez de talent et d’actifs de valeur, il faut voir si Hughes et Gorton joueront leur cartes de la bonne façon, s’ils feront les bons choix lors des deux prochains repêchages et s’ils feront des transactions avisées en évaluant bien les joueurs qu’ils possèdent déjà et en étant patients. Le club n’est pas prêt à être aspirant la saison prochaine car le groupe n’est pas assez mature et il y a encore des changements à apporter, en particulier, l’échange de vétérans qui ont encore une bonne valeur mais qui ne cadrent pas avec la finalité du plan dans trois ans et au-delà. Il y a aussi la chance à la loterie qui pourrait avoir une forte influence sur l’ensemble. Un choix top-3 cette année rapporterait un attaquant de haut niveau. Il sera intéressant de suivre cette histoire.

Date limite des transactions

On entend un peu tout et son contraire actuellement à propos de la date limite des transactions. La situation est confuse. L’an passé on savait que Toffoli, Chiarot et Kulak partiraient, ils étaient en santé, et les choses se sont déroulées pas mal comme prévu. Il y a eu des rumeurs à propos de la possibilité de voir d’autres vétérans être échangés, mais ce n’était pas vraiment sérieux.

Cette année, la situation est bien différente. Les deux joueurs qui semblaient avoir la meilleure valeur d’échange, Monahan et Edmundson sont blessés, mais seraient assez proches d’un retour au jeu. Certains disent qu’ils ne seront pas échangés à cause de cela, mais un gars bien branché comme Darren Dreger de TSN dit que si Monahan est proche d’un retour au jeu, il pourrait tout de même y avoir de l’intérêt de la part de certaines équipes. On peut imaginer un échange conditionnel où le retour pour le CH dépendrait du nombre de matchs joués par Monahan avec sa nouvelle équipe.

Sinon, un gars comme Stéphane Waite prône l’échange de Jake Allen pour donner une vraie chance à Cayden Primeau d’ici la fin de la saison avec le grand club. Il argue que même si Primeau n’arrivait pas à s’imposer, le CH pourrait trouver un substitut pour Montembeault l’an prochain assez facilement. Aussi, si Primeau était couci-couça avec le CH d’ici la fin de la saison, ça lui permettrait fort probablement de passer le ballottage l’automne prochain et le CH pourrait lui donner une autre saison d’expérience en AHL.

Autrement, je vois deux autres joueurs qui pourraient rapporter un bon retour, soit Anderson et Dvorak. Le CH est en position de force dans ces deux cas car rien ne les oblige à les échanger. Les deux sont sous contrat pour deux autres saisons ou plus. Hughes peut donc attendre l’offre impossible à refuser, un peu comme celle pour Lehkonen l’an passé. Jusqu’à la dernière minute Lehkonen restait avec le CH. Le club détenait encore ses droits RFA pour une autre saison, mais quand l’occasion d’obtenir Barron s’est présentée, Hughes n’a pu résister et a récolté un choix de 2e ronde 2024 en prime. Une offre similaire pour Dvorak le sortirait de Montréal, et si un club offrait un espoir du calibre de Barron et un choix de fin de 1e ronde, Anderson partirait probablement lui aussi.

Cette logique, en théorie, devrait aussi s’appliquer à David Savard, mais je vois mal Hughes le transiger. Bien sûr, chaque joueur a son prix, enfin, presque. Mais dans le cas de Savard, à moins qu’un club ne surpaye de manière très claire, je le vois rester à Montréal. Avec Matheson, il forme une paire de vétérans gaucher/droitier importante pour stabiliser la défensive du club en permettant aux jeunes d’avoir de bons exemples à suivre et de ne pas être trop sous pression.

Une fois toutes ces possibilités épuisées avec les gros morceaux, il ne reste que la garnotte. Celle-ci se compose des Dadonov, Drouin, et peut-être Hoffman, mais pour ce dernier, c’est peu probable car il a une autre année de contrat à faire. Le CH peut-il recevoir des choix tardifs en retour de Dadonov et Drouin? C’est possible, mais loin d’être certain. Les deux jouent mieux depuis quelques temps. Ceci dit, ce ne sont pas des joueurs fiables ou au style de jeu taillé pour les séries. Ce serait des options de profondeur pour un club aspirant. Des joueurs pour remplacer un blessé du top-9 pendant quelques matchs, tout au plus.

Les Canucks ont bien repêché, vraiment?

Pour faire changement j’ai décidé d’écrire un texte sur une autre club que les Canadiens. Ce qui m’a donné l’envie d’écrire ce texte est un article du journaliste de La Presse, Alexandre Pratt, qui traite de ce qu’il appelle la dérive des Canucks de Vancouver. Ce n’est pas l’aspect dérive de la direction qui a piqué ma curiosité, c’est l’affirmation de Pratt voulant que les Canucks avaient bien repêché et ne devraient donc pas se retrouver dans leur marasme actuel. Cela a piqué ma curiosité car sans avoir regardé de près, je n’avais pas l’impression que Vancouver faisait partie des meilleurs clubs au repêchage. J’ai donc vérifié ça de plus près et ça me semble intéressant, surtout dans la situation actuelle du CH. Je sais, je ne peut m’empêcher de ramener ça au club montréalais, mais vous allez voir où je veux en venir.

Premièrement, établissons que de 2007 à 2012, le repêchage des Canucks a été un désert complet. Ils n’ont repêché aucun vrai bon joueur. C’était le temps des jumeaux Sedin et cela menait à des choix tardifs de 1e ronde, à part en 2008, où ils avaient le choix #10 et ont floppé en choisissant Cody Hodgson. Ils n’ont pas non plus frappé un bon joueur hors de la première ronde. Ça fait donc six années de dèche complète, et en 2005 et 2006, ils n’avaient pas cassé la barraque non plus, en récoltant seulement Michael Grabner (#14) en 2006 et Mason Raymond (#51) en 2005. À noter toutefois qu’ils ont eu la malchance de perdre tragiquement le défenseur Luc Bourdon, choisi 10e en 2005, juste devant Anze Kopitar. Donc, en ajoutant ces deux très faibles années, ça donne huit ans avec seulement Garbner et Raymond comme joueurs moyens de calibre LNH. Les deux ont à peine jouer plus de 500 matchs en LNH et Grabner n’en a joué que 20 pour les Canucks. Cette séquence 2005-2012 est pire que la séquence 2008-2015 du CH où le club montréalais a tout de même réussi repêcher Gallagher, Galchenyuk et Lehkonen comme vrais bons joueurs de la LNH.

Le décor d’arrière-plan étant établi, voyons ce que les Canucks ont fait depuis 2013. Cette année-là, ils avaient le choix #9 et ont jeté leur dévolu sur Bo Horvat. Très bon choix, mais rien d’autre, et flop avec Hunter Shinkaruk au rang #24, juste avant Michael McCarron du CH. En 2014, Vancouver a les mains pleines encore une fois avec deux choix de première ronde, mais contrairement à l’année précédente ils ratent leur coup avec Jake Virtanen au rang #6 et ont choisi un bon joueur en Jared McCann au rang #24, juste avant David Pastrnak, mais McCann n’a joué qu’une saison à Vancouver avant d’être échangé. Pour une rare fois ils ne font pas chou blanc après la première ronde en repêchant le gardien Tatcher Demko en deuxième ronde. Celui-ci est leur gardien #1 actuellement. Ils ont aussi frappé dans les rondes tardives en repêchant Gustav Forsling, mais celui-ci n’a jamais joué pour les Canucks étant lui aussi échangé très rapidement. Forsling fait aujourd’hui partie du top-4 en Floride.

En 2015, très bonne année de repêchage en général, Vancouver s’en sort bien en repêchant Brock Boeser au rang #23, mais on reprend la tradition du chou blanc hors de la première ronde. En 2016, repêchage catastrophique, les Canucks ont le 6e choix et trouve le moyen de choisir Olli Juolevi juste devant Matthew Tkachuk, mais aussi devant d’autres défenseurs comme Sergachev, McAvoy et Chycrun, tous trois sortis entre les rangs #9 et #14. Puis, sans surprise, ils n’ont pu compenser leur erreur par un bon choix plus tardif, zéro encore une fois hors de la première ronde. En 2017, ils ont encore un haut choix de repêchage, cette fois il frappe dans le mille avec Elias Pettersson, mais encore une fois ils n’obtiennent rien de bon dans les rondes subséquentes, et ce malgré le fait qu’ils avaient deux choix de deuxième ronde et un choix au début de la troisième ronde et quatre autres choix plus tardifs ensuite. Les Canucks frappent et ratent avec des choix top-10, deux en quatre à ce stade-ci depuis 2013, et chou blanc ou presque par la suite. Arrive 2018 et un autre choix top-10. Au rang #7 ils font un bon choix avec Quinn Hughes, mais absolument rien ensuite. 2018 est la dernière année, à ce stade-ci, où on peut juger avec pas mal de certitude les choix tardifs, et le moins que l’on puisse dire, c’est que de 2005 à 2018, les Canucks ont été tout simplement abominables hors du top-10 où ils ont repêché très peu de bons joueurs, et les rares qu’ils ont obtenus, pour la plupart ils se sont dépêchés de les échanger avant de connaître leur vraie valeur. Le dernier en lice qui devrait y passer est Brock Boeser.

Donc, c’est bien beau de regarder Horvat, Pettersson, Boeser et Hughes et de se dire que les Canucks ont bien repêché, mais c’est oublier Virtanen et Juolevi, et surtout, c’est oublier la médiocrité sans nom de l’équipe lorsqu’elle repêche hors du top-10. Pour ajouter au problème, même s’il est encore tôt pour porter un jugement définitif sur les années à partir de 2019, ça ne semble pas meilleur. En 2019, avec le choix #10, les Canucks ont choisi Vasili Podkolzin, un joueur qui n’a rien montré à date pour justifier son rang de sélection. Cette année-là, Nils Hoglander semble un bon choix, sans plus, en deuxième ronde, mais il n’y aura probablement rien d’autre par la suite car ce sont six choix très tardifs. En 2020, ça risque d’être un chou blanc complet, le club avait son premier choix en troisième ronde. On était déjà en mode achetez maintenant, payez plus tard, avec l’échange pour JT Miller. Même chose en 2021, le premier choix en est un de fin de deuxième ronde. Là aussi les probabilités sont très faibles d’obtenir un joueur de la LNH, même un joueur moyen. Non, Vancouver n’a pas choisi Joshua Roy en cinquième ronde. Ils avaient pourtant deux choix juste avant que le CH ne le prennent. Finalement, en 2022, ils avaient gardé leur choix de première ronde, le #15, et ils ont choisi Jonathan Lekkerimaki qui ne casse rien en SHL cette année.

Donc, comme vous avez pu le voir, Vancouver est loin d’être un club qui a bien repêché. C’est un club qui a été très mauvais après les jours de gloire des frères Sedin, ce qui leur a donné six choix top-10 en sept ans entre 2013 et 2019 et qui frappe seulement pour 50% avec ces six choix, si on assume que Podkolzin ne renversera pas la vapeur. Ajoutez à cela la catastrophe absolue qu’a été leur repêchage hors du top-10 depuis 2005, puis leurs tentatives de raccourcis des dernières années en échangeant des choix de première ronde pour de l’aide immédiate. Il est donc facile de comprendre pourquoi ce club est là où il est actuellement, c’est-à-dire en plein marasme.

La plupart des clubs champions des 25 dernières années ont profité de très haut choix de repêchage pour acquérir des pièces maîtresses pour leur future équipe championne, mais ils ont aussi connu un certain succès dans les rondes suivantes. Bien sûr, le taux de succès baisse rapidement après les 20 premiers rangs, mais un club doit être capable d’y repêcher au moins une couple de très bons joueurs en quelques années. C’est vrai pour Vancouver, mais c’est vrai pour toutes les équipes. Regardez combien les Oilers peinent à émerger comme aspirants légitimes malgré McDavid, Draisatl et RNH. Edmonton est un autre exemple de médiocrité au repêchage hors du top-10, alors que des clubs comme Chicago, avant leurs trois coupes, Boston, Tampa Bay ou plus récemment Caroline, y ont excellé.

Ça nous ramène au CH. Le club a bien repêché dans le top-10, Galchenyuk, Sergachev, Kotkaniemi et Slafkovsky, mais a très mal géré par la suite. Ce qui fait qu’il ne restera bientôt que Slafkovsky comme résultat concret de ces quatre choix, Josh Anderson ultimement obtenu pour Galchenyuk pourrait être échangé pour un bon retour. Le CH pourrait recycler cet actif un peu comme ils ont fait avec Pacioretty qui donne aujourd’hui Suzuki. Sergachev sera une perte sèche car Drouin ne rapportera rien, ou si peu. Kotkaniemi c’est maintenant Dvorak. Ça pourrait éventuellement donner un choix de fin de première ronde. Puis, pour Slafkovsky, il faut espérer. Il ne sera pas un pur flop à mon avis, mais il est difficile de se faire une idée claire de son plafond à l’heure actuelle.

Ce qui pourrait sauver le CH si on compare à l’exemple de Vancouver, c’est son repêchage hors du top-10 qui est bien meilleur pour ce qu’on en sait actuellement, Lehkonen (Barron), Romanov (Dach), Harris, Guhle, Caufield et Ylonen. Puis le pipeline repêché hors du top-10, Primeau, Mailloux, Struble, Hutson, Trudeau, Farrell, Roy, Beck, Mesar, Kidney et Kapanen. Sans oublier Xhekaj mis sous contrat comme joueur junior non repêché. Puis il y a les deux repêchages à venir où le CH a déjà deux choix de première ronde et en ajoutera probablement d’autres. Ils ne réussiront pas tous, certains seront échangés pour cause de redondance, comme Romanov, mais il est clair que le CH ces dernières années a globalement bien repêché, sans être parfait, et que le club a une profondeur dans son pool de jeunes joueurs qui vient d’un bon repêchage hors du top-10. Donc, le CH a ce que Vancouver n’a jamais réussi à obtenir, bien repêcher hors du top-10, et l’histoire montre que c’est très important pour bâtir un club aspirant à la coupe.

https://www.lapresse.ca/sports/chroniques/2023-01-24/canucks-de-vancouver/une-equipe-a-la-derive.php

La fin de la lune de miel

Elle aura duré longtemps pour Martin Saint-Louis, la lune de miel, mais il semble bien qu’elle soit finalement terminée. La réalité a enfin rattrapé l’ancien joueur vedette propulsé entraîneur chef depuis les rangs pee-wee. Je l’avais écrit ici lors du congédiement de Dominique Ducharme, le coach n’était pas le problème majeur du CH. Le problème qui explique le mieux la chute du CH depuis sa présence en finale de la coupe Stanley est la perte de Philippe Danault. On le voit actuellement, il y a un trou béant au poste de deuxième centre. Sean Monahan avait bien tenu le rôle de Danault en début de saison, mais depuis qu’il est à l’écart du jeu, on a vu Suzuki incapable de maintenir son niveau de jeu. Bien sûr l’absence d’un bon deuxième joueur de centre n’explique pas en totalité la chute de rendement de l’équipe, il y a eu d’autres pertes, mais c’est un facteur important et dont on ne parle pas assez. En l’absence de Danault ou Monahan à ce poste, le club n’a connu qu’un mois relativement bon, et c’est l’hiver passé après l’arrivée de Saint-Louis à la barre de l’équipe, qui a alors roulé pour une douzaine de matchs sur l’adrénaline. On avait identifié le coupable, Ducharme, les joueurs étaient ainsi dédouanés, mais après ce mois de regain, le club s’est remis à perdre jusqu’à finir dernier au classement général.

Cet automne on a vu l’arrivée de quatre défenseurs recrues qui ont surpris, et qui continuent de bien faire malgré les circonstances, mais on se rend compte de l’importance que l’arrivée de Monahan eu. Sa présence a redonné un appui nécessaire à Suzuki et son absence ne peut donc que se faire sentir. Je me répète, mais Monahan arrivait à apporter sensiblement ce que Danault apportait, soit un jeu défensif fiable et une production offensive de 50-55 points sur 82 matchs. Aussi, sa présence au centre du deuxième trio avait permis d’envoyer Kirby Dach à l’aile du premier trio. Certains pensaient que Christian Dvorak pourrait remplacer Danault et que sa faible saison l’an passé résultait du fait de s’être retrouvé sur une équipe troublée, mais on voit cette saison que Dvorak est un centre assez ordinaire de troisième trio.

Ce texte n’a pas pour but de rabaisser Martin Saint-Louis, juste de réitérer mon opinion selon laquelle Saint-Louis a été malencontreusement mis sur un piédestal par la faune médiatique depuis son arrivée. J’ai donc l’air de le rabaisser, mais ce n’est pas le cas car il est là où je l’ai toujours vu, c’est-à-dire un ancien joueur vedette avec un certain charisme, et une expérience riche du hockey professionnel, mais un gars qu’on a promu essentiellement à cause de son passé de joueur vedette qui voulait un jour devenir entraîneur chef dans la LNH. Un homme qui certainement connaît très bien le hockey, mais un coach qui apprend sur la job et qui ne peut pas à long terme rendre ce club meilleur que les joueurs qui le composent, et qui ne peut pas non plus faire maturer ses jeunes joueurs à un rythme plus élevé que leur rythme naturel. L’expérience ne s’achète pas, c’est vrai pour Saint-Louis, et c’est vrai pour ses jeunes joueurs.

Le portrait que je brosse semble bien négatif, mais il ne l’est pas. Saint-Louis, malgré son inexpérience comme entraîneur a assez de bagage et de qualités personnelles pour tenir la barre, garder le cap et permettre justement à ses jeunes de ne pas s’enliser totalement. Cette année devait en être une autre difficile et sans Monahan c’est que l’on voit. Ceci dit, Monahan est un joueur fragile de 28 ans qui ne cadre pas dans le futur à moyen terme de cette équipe. Son acquisition a été le meilleur coup de Hughes, un cadeau tombé du ciel par un concours de circonstances où le CH, avec Price qui s’en allait sur la LTIR, était une des seules équipes avec la masse salariale disponible pour conclure un échange avec Calgary. Ceci dit, Monahan devrait bientôt revenir au jeu et Hughes ne devrait pas risquer bien longtemps qu’il se blesse de nouveau avant de l’échanger pour un choix de fin de première ronde et un espoir B, ou un espoir A et un choix de 3e ronde. Vous avez le choix entre une transaction sur le modèle Toffoli ou Lehkonen.

Ce que cette saison démontre jusqu’à maintenant c’est que le CH doit s’améliorer à l’avant. Le club a déjà des espoirs intéressants, Slafkovsky, Roy, Beck, Farrell, Mesar et quelques autres. Ceci dit, il y a clairement un manque pour s’assurer d’une suite positive. Il se peut que Beck deviennent ce fameux deuxième centre et que Roy deviennent un ailier offensif de grande qualité, mais en ce moment le club ne peut pas se fier sur un tel dénouement. L’ajout d’un ou deux autres espoirs offensifs de niveau A viendrait consolider le futur du club. Une autre transaction à la Kirby Dach pourrait aussi être envisagée pour accélérer le processus. Je veux dire par là l’acquisition d’un espoir au lieu d’un choix de repêchage. Ceci dit, les clubs comme Chicago, prêts à brader des jeunes joueurs talentueux, ne courent pas les rues. Hughes doit continuer sa pratique opportuniste, comme pour Dach, Monahan et le premier choix non protégé de Floride. Il reste plusieurs vétérans de bonne valeur à être échangés d’ici le repêchage de 2023, Monahan, Dvorak, Anderson, Matheson et Edmundson, sans compter le bois mort qui partira à la fin de la saison, Drouin, Byron et Dadonov. Parmi les vétérans actuels il pourrait ne rester que Gallagher, Armia et Hoffman parce qu’ils sont tous impossibles à échanger au vu de leur situation contractuelle. Si les échanges de vétérans se concrétisent, Hughes aura la latitude salariale pour acquérir à faible prix d’autres vétérans avec une ou deux années de contrats restantes, histoire de boucher des trous à court terme.

Si on regarde l’alignement potentiel pour l’an prochain, on voit bien que les trous sont à l’avant où il manque aussi de la grosseur. Il n’y aura pas de solution miracle pour l’an prochain qui devrait aussi être une saison difficile pour le club si HuGo restent fidèles à l’idée d’être patients et de reconstruire en évitant les raccourcis. Roy, Kidney et Farrell vont passer pro, reste à voir si un ou deux d’entre eux sera prêt à faire le saut directement avec la CH. Mailloux et Struble devraient donner leurs premiers coups de patin professionnels à Laval. À terme le club pourrait avoir un surplus en défense et pouvoir faire un échange à la Romanov. Beck et Mesar devraient retourner jouer une dernière année junior. Le risque le plus important qui guette le club est la tentation du raccourci avec un gros échange de jeunes actifs contre de l’expérience. Il y a aussi le risque de répéter un échange de type Drouin-Sergachev, soit pour Pierre-Luc Dubois ou Alexis Lafrenière.

Caufield-Suzuki-XXXXX
Slafkovsky-Dach-Hoffman
Armia-XXXXX-Gallagher
Pezzetta-Evans-XXXXX
Ylonen-Richard-Heineman

Guhle-Savard
Xehkaj-Barron
Harris-Kovacevic
Wideman

Allen-Montembeault