Faisons un peu de projection

Petit bilan du début de saison du CH. L’équipe à date a un début de saison au niveau des attentes, soit de se battre pour une place en séries. Ceci dit, cette base confirmée permet de s’amuser à projeter ce que ça pourrait donner dans l’avenir. Il y a clairement des joueurs considérés comme importants actuellement qui ne seront plus là dans deux ans. Tatar est très énervant cette année avec ses punitions mineures, 16 minutes à date, de loin le pire du club, suivi par Lekhonen à 10 minutes. Ceci dit, il a quand même accumulé 11 points en 13 matchs. Ça demeure un joueur qui possède une bonne valeur d’échange. Si Suzuki continue de se développer au rythme actuel, et que Poehling gradue en cours d’année, et que Caufield passe pro l’an prochain et réussi à s’imposer sur le top-6 immédiatement, un joueur comme Tatar deviendra superflu et pourrait rapporter un choix de fin de première ronde ou un prospect intéressant. Il y a aussi Armia qui devient un atout intriguant. Assiste-t-on à une flambée passagère dans son cas ou à une réelle éclosion tardive? Une chose est sûre, si l’éclosion est réelle, c’est un profil de joueur imposant et habile que tu voudrais garder pour compenser la petitesse relative de plusieurs autres joueurs. Byron et Lekhonen ne devraient plus être là dans deux ans.

Une chose est sûre, quand on regarde le profil contractuel et salarial de l’équipe, l’été 2022 sera le moment clé pour la construction d’un réel aspirant à la coupe, tout cela en conjonction avec le repêchage d’expansion. La beauté de l’histoire c’est que Bergevin n’a pas les mains liées. Il aura la latitude pour manœuvrer sans devoir être forcé à des gestes nocifs simplement pour des raisons de plafond salarial. Des choix devront être faits, mais il y a le pool de jeunes joueurs nécessaires dans le pipeline pour émerger avec un excellent alignement qui cadrera sous le plafond, et ce, même en gardant Price et Weber. Voici ce à quoi ça pourrait ressembler pour la saison 2022/23:

Drouin (5.5 M$) – Danault (6 M$) – Gallagher (6.5 M$) 16.5 M$
Domi (7 M$) – Kotkaniemi (6 M$) – Caudield (1 M$) 14 M$
Poehling (4 M$) Suzuki (4 M$) – Armia (4 M$) 12 M$
XXXX (1 M$) – XXXX (1 M$) – XXXX (1 M$) 3 M$
Total: 45.5 M$

Romanov (1 M$) – Petry (7 M$) 8 M$
Mete (3 M$) – Weber (8 M$) 11 M$
Kulak (2 M$) – Fleury (2 M$) 4 M$
Total 23 M$

Price (10.5 M$)
Primeau ( 2.5 M$)
Total 13 M$

Masse salariale estimée: 81.5 M$

Je n’ai pas identifié de joueurs de quatrième trio car c’est futile deux ans à l’avance, mais il est clair que ce seront des joueurs peu coûteux. J’ai assigné des salaires approximatifs aux joueurs qui seront renouvelés. La réalité différera dans des cas individuels, mais sur l’ensemble, la masse salariale estimée me semble réaliste. Bien sûr, pour la saison 2022/23, le plafond salarial devrait tourner autour de 90 M$, ce qui devrait donner de la latitude au club. Aussi, j’ai gardé Price, Weber et Gallagher dans l’équipe pour être conservateur, aussi, je n’ai pas inclus de joueurs qui pourraient être obtenus en retour de Tatar, Lekhonen et Byron. Cette projection exclut aussi des joueurs comme Juulsen et Brook qui seront prêts d’ici là. Ces joueurs-là pourraient forcer l’échange d’un Weber ou eux-mêmes être échangés. J’ai mis Kulak dans l’alignement, mais un Harris, Struble ou Norlinder pourrait se retrouver là à sa place

Il y a donc un certain niveau d’incertitude. L’alignement du CH ne sera assurément pas exactement celui-là, mais ça donne une idée de l’état des forces et du matériel à échange dont Bergevin pourra disposer. Les salaires des jeunes comme Poehling, Suzuki et Kotkaniemi pourraient varier selon la durée des prolongations qu’ils signeront, mais il est clair que le club a la flexibilité nécessaire pour faire ce qu’il veut, même prévoir un gros salaire pour Caufield l’année suivante si ce jeune est aussi bon que ce qu’il montre à date. Price, Weber et Gallagher comptent pour 25 M$ dans ma projection. Il y a donc de la marge à dégager de ce côté si les jeunes poussent ces vétérans vers la sortie. Il est aussi important de noter que ce portrait peut aller de pair avec le maintien d’un pipeline de haute qualité. Le CH n’a pas à donner de choix et de prospects pour cadrer avec cette projection. Le club doit absolument éviter de commettre les erreurs de Toronto qui ont sacrifié beaucoup de choix et de bonne jeunesse en se croyant trop vite aspirant. Je rappelle que pour se maintenir comme aspirant dans la LNH d’aujourd’hui, il faut maintenir un très bon pool de jeune talent peu coûteux en salaires, et convertir des vétérans en jeunes actifs pendant qu’ils ont encore de la valeur sur le marché des échanges.

Observations sur le CH

Texte du membre drakm72

Quelques observations.

1. Price est considéré comme le meilleur joueur de l’équipe et un gardien élite. Or, ses débuts saison depuis 2 ans sont couci-couça. Sont-ce ses 32 ans, sa vie familiale, sa vie amoureuse qui font en sorte qu’il n’a ni l’énergie ni la concentration qu’il avait plus jeune? Allez savoir. Toujours est-il qu’il est un peu plus lent qu’à l’habitude. Lent dans ses déplacements, dans ses prises de décision et, surtout, dans sa gestion du match. De plus, il n’est pas intimidant ces temps-ci pour l’adversaire.

2. Weber. Même constat que Price : lent. Son jeu d’ensemble est mauvais, en partie parce qu’il joue avec Mete et en partie parce que son jeu en est un de réaction et non de d’anticipation. Par exemple, le bon Weber est celui qui appui l’attaque comme quatrième homme en zone neutre et dans les 15 premiers pieds de la zone adverse. Ces temps-ci, on ne le voit nulle part en zone neutre et seulement à 3 pieds de la ligne bleue adverse. Cela me dit qu’il n’a ni confiance en ses propres moyens, ni en ceux de son partenaire à la défense (Mete). Et s’il n’a pas confiance en Mete, c’est qu’il n’a aucune idée de ce que ce dernier va faire — d’ailleurs, Mete est perdu sur la glace ces temps-ci.

3. Mete. Jamais vu un défenseur du CH ne pas savoir tirer au but comme lui. Pierre Bouchard, Gilles Lupien, Mike Green, Mike Lalor, Craig Ludwig, Peter Popovic, Craig Rivest, Igor Ulanov, Josh Georges, Brent Sopel, Paul Mara et même Lyle Odelein savaient mieux tirer au but que Victor Mete. Ce gars-là est incapable de trouver une ligne de tir; il est incapable de se créer une ligne de tir; et il est incapable de savoir quand et où tirer. Oui c’est l’un des meilleurs du CH d’un point de vue technique (accélération, fluidité, pivot, agilité), mais c’est à peu près tout ce qu’il a ces temps-ci. Combien de fois l’a-t-on vu appuyer l’attaque en sortie de zone? Zéro. Pourquoi? Parce que lorsqu’il est sur la glace, la rondelle ne sort pas de la zone défensive! Et lorsqu’elle sort, c’est par la bande grâce au travail acharné d’un ailier à la ligne bleue.

4. Claude Julien. Zzzzzzzzzz. De l’eau tiède. Un coke flat. Une journée grise du mois d’avril. Allumé derrière un banc comme les cendres d’un défunt. Innovateur comme les chapeaux de la reine d’Angleterre. Merci Claude pour ces 3 dernières années de transition, mais à la fin de la saison, on passe à autre chose.

5. Les supériorités numériques du CH. Les joueurs des Canadiens sont immobiles comme des bibelots Capodimonte sur une étagère. En plus, les patrons de jeu sont prévisibles comme un communiqué d’une firme de relation publique. Mis à part le CH, il n’y a aucune autre équipe de la LNH qui exige que l’un de ses cinq joueurs soit placé à droite du filet à peu près à trois pieds derrière le filet (nommément Danault ou Domi). En le plaçant ainsi, le CH joue en réalité à 4 contre 4, et non à 5 contre 4. C’est quoi l’idée? La passe à Gallagher dans l’enclave ne fonctionnera pas, car elle ne se rendra pas. La passe sur la bande à Weal va revenir en arrière du filet. Placer un joueur à cette position ne fait pas bouger les joueurs adverses. Alors c’est quoi l’idée?

6. Désavantage numérique. Près de 60% des passes transversales tentées par l’équipe adverse réussissent. C’est énorme. Hey les gars! Coupez les lignes de passe! Utilisez votre bâton et resserrez la boîte défensive! D’ailleurs, c’est quoi cette idée de jouer en position « flèche »? Deux défenseurs près du gardien, un attaquant entre les deux cercles de mise en jeu et un attaquant en haut entre les deux défenseurs. Ça laisse plus de 40% de zone de jeu à découvert à l’adversaire et, surtout, ça lui permet un plus haut taux de réussite de passes transversales. Revenez à la boîte carrée ou au losange, mais laissez donc faire la flèche car ça ne fonctionne pas!

Début de saison

Ça y est une autre saison débute officiellement pour ce blogue. J’espère voir la participation augmenter avec des discussions intéressantes. Nous sommes actuellement 81 utilisateurs inscrits. C’est mieux que sur l’autre plateforme où nous avions plafonné à 57. Une chose n’a pas changée toutefois, j’écris toujours plus de un commentaire sur six qui sont publiés. Si je n’écris pas pour tenter de soutenir l’intérêt, le taux de fréquentation et l’activité baissent. Encore une fois, ce blogue sera aussi intéressant que le nombre d’interventions de qualité qu’on pourra y lire.

Pour ce qui est de la saison de la LNH, comme à toutes les années les espoirs sont grands pour chaque équipe. Chacune pense pouvoir faire mieux que ce que les experts entrevoient pour elles. Ce n’est pas différent à Montréal. Je pense que les joueurs et la direction pensent sincèrement avoir le potentiel pour faire mentir encore une fois les experts, les vrais comme ceux qui pensent l’être. Ceci dit, comme je l’ai déjà mentionné dans un texte précédant, le jeu des prédictions ne sert pas à grand chose tellement il y a d’impondérables. Le plus important étant bien entendu les blessures, mais aussi, il est très difficile de prévoir au niveau individuel si un joueur connaîtra une saison au-dessus, en-dessous ou bien conforme aux attentes. À chaque année des joueurs surprennent pour le mieux comme pour le pire. On pourrait appeler ça le facteur humain, et c’est imprévisible. Ajoutez à cela le fait qu’un jeune club comme le CH est encore plus imprévisible. Le meilleur exemple actuel étant Jesperi Kotkaniemi. L’an passé on louangeait l’équipe pour ce choix éclairé, et après un simple camp ordinaire nos commentateurs patentés commencent déjà à remettre en cause la pertinence de ce choix. De la très courte vue, comme d’habitude, rien d’étonnant. Ceci dit, ça montre bien la fluidité des perceptions et comment ceux qui commentent sont à la remorque des événements. On ne dit pas pour rien que l’on suit les activités d’une équipe ou de la ligue. Alors accrochez-vous et bonne saison à tous!

Molson et Bergevin peuvent-ils garder le cap sans faillir?

Nous y voilà. Le camp d’entraînement du CH débute. On va pouvoir lire et entendre toute sorte de choses, des plus sérieuses aux plus loufoques. Chaque petit geste va être analysé et le portrait d’ensemble suranalysé, sans qu’il n’y ait de valeur certaine dans la plupart de tous ces propos. Pour mémoire, la quasi totalité des journalistes et commentateurs prévoyaient une saison très difficile pour le club l’an passé, et une place au classement très loin des séries. La modestie et le réalisme devrait donc leur dicter de s’abstenir de jouer les oracles cette année, mais ils n’en feront rien car la couverture médiatique du CH est une industrie et qu’il faut produire du contenu, peu importe sa qualité.

Bon. Je m’en prend encore aux médias, mais je dois avouer que moi-même j’y étais allé d’une prédiction l’an passé, mais une prédiction prudente car conditionnelle. J’avais dit que le CH ferait les séries de justesse si Carey Price était à la hauteur de sa réputation. Price a été très bon dans les deux derniers tiers de la saison, mais son premier tiers a été difficile et au final les quelques points perdus ont fait la différence. Ceci dit, je ne mets pas tout le blâme sur Price. Quand tu rates l’objectif de si peu, il y a plein d’éléments qui auraient pu faire la différence.

Vais-je me contredire et y aller encore d’une prédiction cette année. Oui et non. Je veux dire par là que je ne vais pas vraiment faire de nouvelle prédiction car mon opinion demeure la même. Carey Price ne constitue plus l’élément central du futur de l’équipe, mais le résultat pour la saison prochaine reposera encore en grande partie sur son niveau de performance et son état de santé. De manière plus large, je pourrais dire que le sort du CH reposera sur la performance globale du duo de gardiens de but. Kinkaid pourrait vraiment aider si il fait mieux que Niemi. Ça veut dire jouer plus de matchs avec un meilleur taux de victoires. Cela, bien sûr, aiderait le classement du club de manière directe, mais en permettant à Price de jouer cinq à sept match de moins, Kinkaid pourrait aussi aider Price à être plus reposé et meilleur. Ceci dit, j’ai l’impression que Kinkaid devra bien jouer dès le départ car Bergevin n’hésitera pas à le remplacer si jamais il a de la difficulté.

J’en reviens aux gardiens comme clés du succès de l’équipe car je ne vois pas encore un club dominant devant les hommes masqués. Je ne vois pas une puissance offensive qui pourrait vaincre ses adversaires avec constance dans des matchs à plus haut pointage. Selon moi, la saison qui vient en sera encore une de transition pour l’équipe. Une saison où le club veut voir ses jeunes joueurs progresser, que ce soit à Montréal, à Laval, à Moscou, au Wisconsin, en Finlande ou dans le nord-est américain. Vous aurez compris l’allusion, le CH possède beaucoup de ses meilleurs prospects ailleurs que dans la région montréalaise et ailleurs qu’au camp du club. Pour moi, l’année du CH en sera une où le club voudra faire les séries, mais où le plus important sera la progession de son groupe de prospects. Si le but est de finalement ramener la coupe Stanley à Montréal l’évolution positive du groupe de prospects est la chose la plus importante cette année car une évoltion globalement très positive ouvrirait de nombreuses possibilités à la direction de l’équipe.

Le pool de prospects actuel du CH peut être considéré comme étant la partie spéculative d’un portefeuille boursiers. C’est à dire des actifs immatures à fort potentiel mais au futur incertain. On sait que tous ne seront pas des succès, mais ce qui compte c’est le taux de succès et la magnitude de ces succès. À la fin de la saison, le club aura une bien meilleure évaluation de la valeur réelle de son groupe de prospects. Vous allez me dire qu’il n’y a rien de nouveau là et qu’à chaque saison les équipes en apprennent plus sur la valeur réelle des très jeunes joueurs qu’elles ont repêchés. C’est vrai, mais la réalité pour le CH cette année, c’est que son groupe de prospects est considéré comme un des meilleurs de la ligue, ceci sans compter Kotkaniemi et Mete dans le lot. Si on incluait ces deux joueurs, je pense qu’il ne serait pas saugrenu de suggérer que le CH a probablement, sur papier, le meilleur groupe de très jeunes joueurs de la ligue. Par très jeunes joueurs je parle de 21 ans et moins. De plus, si on ajoute la qualité du pool de jeunes joueurs (22 à 25 ans), le portrait est encore meilleur. Tout ça pour dire que les Canadiens semblent posséder des bases très solides pour construire un aspirant, mais la qualité des matériaux, de même que la quantité reste à préciser.

Donc, pour moi cette saison l’intérêt premier sera dans le suivi de tout ce groupe de prospects et de jeunes joueurs, tant à Montréal et Laval, qu’un peu partout ailleurs sur la planète hockey. Si j’étais Bergevin le prisme premier au travers duquel j’observerais et analyserais les choses serait celui de la progression d’ensemble en ayant toujours en tête le but final de construire mon club aspirant à la coupe. Cela ne voudrait pas dire que je serais désintéressé de la performance de l’équipe actuelle car son succès fait partie du processus à plus lomg terme de construction de mon club aspirant, mais je garderais toujours en tête que cette saison n’est qu’une étape transitoire. Une saison de développement et d’inventaire dynamique des actifs. L’assemblage du réel aspirant à la coupe découlera des données sur chaque joueur récoltées cette année. Bien sûr, je vous fait part de ma façon de voir les choses, mais je passerai en même temps l’année à craindre la mauvaise transaction pour tenter de régler un éventuel problème passager, ou, si le club surprend, la tentation de vendre du bon futur pour de l’aide immédiate qui ne ferait pas la différence. J’espère tellement que Bergevin évitera les erreurs de Toronto et ne se pensera pas aspirant avant de l’être vraiment. Donc ce sera pour moi une saison qui mêlera espoir et crainte. Molson et Bergevin ne m’ont pas convaincu que le nouveau mandat est solidement ancré dans le moyen et long terme. La peur du coup de faiblesse pour la gratification à court terme est toujours bien présente.

Un camp des recrues où plus de la moitié des meilleurs seront absents

On est proche de l’ouverture du camp des recrues des Canadiens et force est de constater qu’il faudra regarder les choses avec la bonne perspective. Bien sûr il y aura certains des meilleurs prospects du club qui seront présents, les Primeau, Poehling, Suzuki, Brook et Fleury, mais plus de la moitié des meilleurs prospects du club seront absents car ils jouent en Europe ou dans la NCAA. Donc, on ne verra pas les Caufield, Harris, Struble, Romanov, Ylonen, Ikonen, Norlinder et Olofsson. Tout ça sans compter que Kotkaniemi et Mete sont tellement précoces qu’ils ne sont plus de recrues, même s’ils en ont toujours l’âge.

Il faudra donc garder en mémoire que le club de recrues du CH que l’on verra dans quelques jours sera loin de représenter la véritable puissance de la relève du club. Ceci dit, la prochaine saison sera très intéressante à suivre car en plus de la performance du grand club, on pourra suivre la progression de tous ces jeunes joueurs. À la fin de la prochaine saison on connaîtra de manière beaucoup plus précise la valeur de ce fameux pipeline. Si plusieurs jeunes confirment leur valeur, Bergevin aura beaucoup d’options qui s’ouvriront à lui.

Beaucoup de jeunes très prometteurs au Colorado, mais le doute persiste

Sur l’ancien site j’y étais allé d’une analyse en profondeur du processus de construction des Hurricanes de la Caroline, principalement par Ron Francis, qu’on a cavalièrement éjecté, et qui vient d’être nommé DG de la future équipe de Seattle. On avait pu voir que la construction des Canes avait pris du temps. Il n’y a pas de raccourci pour construire un aspirant à la coupe Stanley, à moins d’être les Rangers de New-York et de voir les joueurs saliver pour s’aligner avec cette équipe. Ceci dit, cet intérêt marqué des UFA envers les Blue Shirts a aussi mené à des erreurs et à de mauvais contrats, Kevin Shettenkirk en est le dernier exemple. La voie la plus sûre vers le sommet demeure encore celle du repêchage patient et efficace et de la bonne gestion des actifs, ce qui passe surtout par la concrétisation de transactions bien avisées. C’est essentiellement la voie suivie par la concession du Colorado sous la gouverne du DG Joe Sakic et le but n’est pas encore atteint, mais l’organisation s’approche de la fameuse masse critique de talent nécessaire à tout aspirant légitime.

Un DG n’arrive jamais en poste avec un club vide et cela a clairement été le cas de Joe Sakic qui a hérité de Matt Duchene, Nathan Mackinnon, Gabriel Landeskog, Erik Johnson, Tyson Barrie et Semyon Varlamov. De ces joueurs de qualité, il en reste quatre avec l’équipe aujourd’hui. Le DG précédant, Greg Sherman, avait acquis Johnson, Jay McClement et un choix de première ronde 2011 (#11 Duncan Seimens) contre Kevin Shattenkirk, Chris Stewart et un choix de deuxième ronde 2011 (#32 Ty Rattie). Stewart a joué en Angleterre l’an passé, Shattenkirk vient d’être racheté par les Rangers et les deux choix de repêchage de cette transaction ont été des flops. Donc, Johnson, malgré un apport offensif limité, demeure le seul joueur de cette transaction avec encore une bonne valeur. Ceci dit, Shattenkirk va sûrement accumuler des stats offensives avec Tampa Bay où il vient de signer. MacKinnon lui a été le premier choix au total du repêchage 2013, et il produit à la hauteur des attentes qui avaient été placées en lui. Il est un vrai centre #1 élite, soit un des éléments de base nécessaires à la construction d’un aspirant. Gabriel Landeskog est le capitaine de l’équipe, un ailier de puissance de qualité pouvant produire autour d’une soixantaine de points par année. Tyson Barrie, un petit défenseur offensif repêché en début de troisième ronde (#64) en 2009 est un autre élément dont Sakic a hérité à son arrivée en 2014 et qui vient d’être échangé à Toronto. Le reste de l’alignement du club l’an passé était issu du repêchage du club ou de transactions, la plus importante ayant été celle impliquant un autre joueur hérité par Sakic, soit Matt Duchene, repêché en 2009.

Cette transaction impliquant Duchene est assurément le coup de maître de Joe Sakic depuis son arrivée en poste. Il a été très patient avant d’appuyer sur la gachette, tellement que certains disaient qu’il courait à la catastrophe en attendant autant avant d’échanger son joueur troublé. Au final il aura eu totalement raison d’attendre et de faire monter les enchères, le retour pour Duchene aura donné à l’Avalanche Andrew Hammond… et, Samuel Girard, Bowen Byram (#4, 2019), Shane Bowers, Vladislav Kamenev, Matthew Steinburg (#63, 2019), Justus Annuen (#63, 2018) et Danilla Zhuravlyov (#146, 2018). Grirad vient de signer un contrat de sept ans avec l’équipe, Byram est vu comme une future vedette à la défense et Bowers qui vient tout juste d’avoir 20 ans a tourné pro le printemps passé et a joué ses quatre premiers matchs dans la AHL. Juste Girard et Byram donnent l’Avalanche comme grands gagnants de cette transaction, si d’autres joueurs percent, ils feront pencher la balance de manière encore plus outrageuse en faveur du Colorado. Il faut aussi se rappeler que Ottawa a terminé dernier l’an passé et que si Colorado avait été plus chanceux à la loterie, ils auraient pu repêcher Jack Hughes ou Kaapo Kakko. Ceci dit, Byram pourrait devenir le meilleur joueur des trois d’ici quelques années.

Au-delà de cette transaction Sakic et ses recruteurs ont quand même assez bien repêché, même s’ils ont été aidés par des rangs de sélection favorables, dont trois choix top-10, en plus de celui utilisé pour obtenir Byram. Cela a donné Miko Rantanen (#10, 2015), un excellent choix à ce rang, Tyson Jost (#10, 2016), un choix correct, puis Cale Makar (#4, 2017), un défenseur qui a fait équarquiller les yeux ce printemps à ses débuts avec l’équipe. Toutefois, l’ère Sakic avait très mal débuté avec la sélection de Connor Bleackley (#23, 2014), un flop qui n’a pas joué un seul match dans la LNH. Ça arrive ce genre de chose en fin de première ronde. Ceci dit, le problème c’est surtout que deux rangs plus tard, au #25, Boston repêchait un certain David Pastrnak… Comme on dit, au repêchage ce qui compte, c’est le taux de succès, pas le résultat d’un choix en particulier. Le pipeline de l’avalanche compte plusieurs autres prospects prometteurs, conne Martin Kaut, Alex Newhook et Connor Timmins. Il y a peut-être aussi des noms plus obscurs qui vont percer. Toujours est-il que le club a un pipeline intéressant qui devrait venir soutenir la croissance du club. Sakic a aussi procédé à des transactions qui ont permis d’acquérir des joueurs comme le gardien #1 du club pour la saison prochaine, Philipp Grubauer, le défenseur Nikita Zadorov et les ailiers JT Compher et AJ Greer (#39, 2015) obtenus contre Ryan O’Reilly. Sa dernière transaction lui a permis d’obtenir le centre Nazem Kadri et un choix de troisième ronde 2020 en retour de Tyson Barrie et Alex Kerfoot, un attaquant qu’il avait signé comme joueur autonome issu de la NCAA. Avec Girard, Makar et Byram à la défense, il pouvait se permettre d’échanger Barrie qui entend demander 8 M$ par année à long terme pour son prochain contrat, alors que Kadri est un solide deuxième centre sous contrat pour encore trois ans à un salaire raisonnable.

Donc, l’alignement de l’Avalance dans un avenir rapproché pourrait ressembler à ceci :

Landeskog-MacKinnon-Rantanen

Compher-Kadri-Donskoi

Burakovsky-Jost-Kaut

************************

Girard-Johnson

Byram-Makar

Zadorov-Timmins

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Grubauer

À mon avis ils sont encore à une couple d’années de pouvoir sérieusement aspirer à la coupe. Ils ont le premier centre en MacKinnon, en fait ils ont un vrai premier trio élite. Ils ont un trio de jeunes défenseurs extrêmement prometteurs, ce trio est toutefois encore très jeune, surtout à cette position, et ils devront confirmer le potentiel que plusieurs voient en eux. Finalement, Grubauer est un bon gardien, mais il n’a jamais joué plus de 37 matchs en saison régulière. Il n’a donc jamais été un vrai gardien #1. Sakic a décidé de lui faire confiance pour la saison prochaine et a laissé aller Semyon Varlamov aux Islanders comme joueur autonome cet été. La position de gardien est donc le grand point d’interrogation de l’édifice construit par Sakic. Grubauer sera-t-il assez solide pour tenir le fort devant cette très jeune défense? Ajoutez à cela que Grubauer sera secondé par le Tchèque Pavel Francouz qui a un gros 61 minutes d’expérience dans la LNH. Sakic a donc fait un assez bon travail depuis qu’il est en poste, mais il est clair qu’il est aussi tomber dans le piège de bâtir de l’avant vers l’arrière, avec une position de gardien loin d’être certaine. Si Grubauer et Francouz ne peuvent faire un assez bon travail, Sakic joindra la liste des DG qui se cherchent un vrai gardien #1. Ceci dit, comme Jordan Binnington l’a montré la saison passé, la position de gardien est celle qui peut offrir les plus grosses surprises.

Le CH et l’état des forces dans l’est

Une chose qu’on lit assez souvent depuis quelques jours de la part de ce qui commente encore sur le hockey à cette période-ci de l’année, c’est que tellement de clubs dans la conférence est se sont améliorés par rapport à Montréal, que les Canadiens sont loin d’être sûrs de faire les séries. Cette crainte est-elle légitime? Oui et non. Oui car c’est vrai que certains clubs ayant terminé derrière le CH au classement se sont améliorés, mais non car des clubs ayant terminé devant par très peu ce sont affaiblis ou n’ont pas bougé, du moins, sur papier. Quand on regarde le classement de la saison dernière, il n’y a que huit points qui séparait le CH des Capitals qui ont terminé troisièmes. Donc, le classement est tellement serré, que mis à part Tampa Bay, il est très difficile d’assurer à l’avance une place en séries à une équipe.

À l’opposé, si on regarde le classement des clubs ayant terminé derrière le CH au classement, on se rend compte que le plus proche poursuivant (Floride) a terminé 10 points derrière le club montréalais, puis, Philadelphie (-14 points), Rangers (-18 points) et Buffalo (-20 points). Alors je conçois que sur papier ces quatre équipes se sont améliorées, mais la marge à combler est importante, voire très importante, et cela c’est en admettant que le CH stagne à 96 points et n’aille pas plus haut la saison prochaine. Des clubs comme Toronto, Pittsburgh, Colombus et les Islanders ne se sont sûrement pas améliorés. De plus, comme on le sait, les blessures jouent un rôle important, de même que la performance du gardien #1.

Le CH n’a pas fait de changements dramatiques dans l’entre-saison, mais il a l’avantage d’avoir une équipe équilibrée qui ne repose pas sur un seul joueur. Vous me direz que le CH repose sur Price, c’est vrai, mais comme mentionné précédemment, tous les clubs sont dépendants du niveau de jeu de leur gardien partant. C’est au-delà du gardien que le CH me semble plus équilibré et profond que la moyenne des équipes. Bien sûr il n’y a pas d’étoile offensive de très haut niveau en ce moment, mais la production est répartie sur plus de joueurs. Le club montréalais est aussi un des plus jeunes de la ligue, ce qui, en principe, dégage une bonne marge d’amélioration. Aussi, le jeu de puissance de l’équipe pourra difficilement être plus mauvais que l’an passé. Autre point positif, le club aura finalement des prospects de première catégorie à Laval en Suzuki, Brook, Fleury et peut-être Poehling. Ces jeunes pourraient venir aider en cours de route et sur papier c’est plus encourageant de voir ces noms que ceux de Chaput et Agostino l’an passé.

En conclusion on peut dire que dans une conférence aussi compétitive et où le CH possédait déjà un avantage marqué sur ses plus proches poursuivants, il est bien tôt pour crier au loup en ce qui a trait aux chances des Canadiens de faire les séries cette année. Les premières indications pointent plutôt vers une position avantageuse pour le début des hostilités. Après cela, comme toujours, le facteur chance entrera en jeu et une chose ne changera pas, comme on dit, le hockey se joue sur la patinoire. Tout ça pour dire que les prévisions et les alignements sur papier, c’est bien beau, mais au final la performance générale des joueurs de l’équipe fera probablement la différence d’un côté ou de l’autre. De plus, il me semble que Claude Julien devra hausser sa prestation comme entraîneur-chef d’un cran ou deux.

Les Rescapés sont repartis

Voilà. Après bien des tracasseries techniques, nous voilà de nouveau installés sur une plateforme WordPress. Vous devez maintenant vous inscrire de nouveau, et de mon côté, comme administrateur, je dois valider votre premier message. Une fois validé, la publication de vos commentaires aura lieu automatiquement. Bienvenue et passez le mot. Le nouveau forfait que j’ai acheté a été choisi pour éviter de changer de plateforme l’an prochain si le tout se poursuit dans le temps. Pour moi il n’y a pas de date d’arrêt. J’entends continuer tant que ce sera intéressant et agréable. Alors c’est à vous tous chers lecteurs et participants de faire de ce blogue un lieu virtuel de discussion intéressant.