Comparaison 2009 vs 2020

C’est facile de dire que le CH n’est pas assez drastique dans sa reconstruction pour espérer émerger dans cinq ans comme un grand aspirant à la coupe, mais la réalité c’est qu’on ignore ce que le pipeline actuel va produire comme joueurs de haute qualité. On a de bons indices du potentiel de certains jeunes, mais pas de certitude sur le niveau qu’ils vont vraiment atteindre. Rappelez-vous de juin 2009. Price est loin d’être établi comme gardien #1, et le trio du repêchage 2007, McDonagh/Pacioretty/Subban est loin d’avoir révélé le niveau qu’ils vont atteindre. Un observateur critique à ce moment-là pouvait dire que ce quatuor de joueur n’avait rien d’extraordinaire et ne pouvait devenir la base d’un futur aspirant à la coupe.

Au lieu de miser sur ce quatuor pour le moyen terme, Gainey y est allé pour le court terme et a tout bousillé. Il a raté John Carlson en 2008 à cause de l’échange pour acquérir un an des services de Alex Tanguay, puis en juin 2009 il a littéralement donné Ryan MacDonagh aux Rangers. En plus de ces erreurs, il a artificiellement amélioré l’équipe en signant Gionta et Cammalleri comme joueurs autonomes, ce qui a nuit aux repêchages de 2010 et 2011.

Donc, le CH est actuellement dans une position similaire à celle du CH de 2009, sauf qu’il a plus qu’un quatuor de bons espoirs, et il a plus de bons jeunes vétérans déjà sur l’équipe. Allons-y d’une petite comparaison entre la situation en juin 2009 et celle de juin 2020.

VÉTÉRANS

2009: Kovalev (35 ans), Koivu (33 ans), Hamrlik (34 ans), Lang (37 ans)
2020: Weber (34 ans), Price (32 ans), Petry (31 ans), Byron (30 ans)

JEUNES VÉTÉRANS

2009: Markov (29 ans), Plekanec (25 ans), Komisarek (26 ans), Higgins (25 ans et échangé pour Gomez), Tanguay (28 ans, perdu comme UFA)

2020: Tatar (28 ans), Danault (26 ans), Gallagher (27 ans), Armia (26 ans), Chiarot (28 ans), Kulak (25 ans)

JEUNES

2009: Price (21 ans), A. Kostitsyn (23 ans), Lapierre (23 ans), Latendresse (21 ans), S. Kostitsyn (21 ans), Gorges (24 ans), O’Byrne (24 ans), Halak (23 ans)

2020: Suzuki (20 ans), Domi (24 ans), Drouin (24 ans), Lekhonen (24 ans), Mete (21 ans), Kotkaniemi (19 ans), Fleury (20 ans)

PIPELINE

2009: McDonagh, Pacioretty, Subban, Emelin, Chipchura, Weber, Kristo, Fortier, Maxwell, Carle, White, (2009: choix #18, #65, #79)

2020: Evans, Primeau, Romanov, Struble, Harris, Caufield, Poehling, Brook, Ylonen, Ikonen, Norlinder, Hillis, Olofsson, (2020: choix #8, #39, #40, #60, #72, #90)

Comme on peut le voir facilement, l’état des effectifs et actifs est de loin supérieur à tous les niveaux en 2020 qu’en 2009. Les vétérans sont plus jeunes et ont plus de valeur d’échange. Il est vrai que chez les jeunes vétérans il n’y a pas un joueur en 2020 aussi bon que Markov, mais il y a plus de profondeur. Au niveau des jeunes de moins de 25 ans, il y a Price et Halak en 2009, le reste ne donnera rien. Il est encore tôt, mais il est clair que 2020 est de loin supérieur même si 2009 avait Price. Pour ce qui est du pipeline et des choix de repêchage à venir, il faut retirer McDonagh du lot car il va être donné aux Rangers. Donc, c’est Subban et Pacioretty contre le reste et au niveau des choix à venir 2020 est de loin supérieur, en assumant que le club garde son choix top-10.

Tout ça pour démontrer que Bergevin a beaucoup d’atouts dans ses mains. Si il évite les erreurs de 2009 et continue de se rajeunir et de construire, il est clair que le potentiel est là. Maintenant, combien de joueurs du pipeline et de très jeunes joueurs comme Kotkaniemi et Suzuki vont pleinement éclore? C’est là que se trouve la grande inconnue. On peut imaginer un scénario neutre, avec des succès et des échecs, un négatif où tout sera à recommencer et Bergevin sera congédié, ou un positif où la plupart des meilleurs prospects rencontreront les attentes, avec une ou deux surprises positives à la Gallagher. Dans ce cas de figure, le CH deviendra assurément un aspirant à la coupe d’ici trois ans.

L’argent, toujours l’argent

Je relisais le titre du texte original du sujet de discussion précédant, « Il ne reste que le repêchage » et cette affirmation est aujourd’hui probablement fausse. La ligue s’entête à vouloir sauver une saison perdue. Quelle sera la valeur du résultat d’une telle saison? Une saison de la LNH est un comme un marathon en course à pied. C’est long et ça demande de l’endurance. Alors imaginez un marathon interrompu aux trois quarts du parcours et où l’on reprendrait la course après une longue pause pour le dernier quart avec tous les coureurs bien reposés, tellement que certains auraient perdu la forme optimale. Le résultat ne serait pas le même. C’est ce que la ligue tente de faire avec son projet alambiqué de saison été/automne. Aussi, comme si ce n’était pas assez distordu, on va prendre des coureurs éliminés, les ramener dans la course, ainsi, le résultat final restera toujours douteux, quel qu’il soit.

On aura droit à du grand n’importe quoi au niveau sportif pour essayer de perdre un peu moins d’argent. Pourtant, en 2004/2005, la LNH et l’association des joueurs n’avaient pas hésité à perdre une saison entière, incluant la coupe Stanley. Dans les deux cas les parties ont agi en pensant que les partisans seraient toujours là, peu importe ce qu’on leur faisait subir. La préoccupation première d’une ligue sportive devrait être l’intégrité du sport. En voulant sauver une saison malheureusement perdue, la ligue et les joueurs montrent que leur préoccupation première est encore et toujours l’argent.

N’oubliez pas que le plan actuel implique un gagnant de la coupe en novembre et le début d’une nouvelle saison juste après. C’est complètement ridicule car non seulement le résultat de la saison actuelle sera douteux, mais cette façon de faire viendra aussi ternir la saison suivante. Les clubs exclus des séries ne pourront rejouer avant décembre prochain, alors que les clubs qui feront le carré d’as risqueront l’épuisement professionnel. Deux saisons seront entachées au lieu d’accepter la perte de la saison actuelle.

Finalement, qu’en sera-t-il du repêchage? Aura-t-il lieu après la fin de la première ronde des séries à 24 clubs? Un club comme Montréal risque de perdre un choix top-10 à cause qu’on l’a inclus comme dernière équipe dans ces séries de pacotille. Les adeptes du « Une fois en séries, avec Carey tout est possible » se font aller ce temps-ci, ce qui aussi est ridicule, Mais même advenant une conquête miraculeuse de la coupe par le CH cet automne, le résultat serait toujours marqué d’un astérisque car le club était exclu de celles-ci selon les vraies règles. Finalement, tout ça pour dire qu’on prend les partisans pour des imbéciles, encore une fois, et qu’au fond, ce qui compte n’est pas l’intégrité d’un championnat sportif professionnel, mais l’argent qu’on pense pouvoir sauver.

Il ne reste que le repêchage

J’espère que tout le monde va bien au travers de cette pandémie. Oubliez la saison de la LNH. C’est terminé. Ce sera la catastrophe qui commencera pour vrai dans un peu plus d’une semaine aux États-Unis. Si cette chose est contenue d’ici l’automne prochain on sera chanceux. Dans les circonstances le sport professionnel est plus que secondaire, mais d’un autre côté pour ceux qui doivent s’isoler il y a beaucoup de temps libre et il n’est pas sain de penser coronavirus tout le temps. Je démarre donc un sujet sur le repêchage. Vous êtes libre de parler spécifiquement du CH ou du repêchage en général. Ceci dit, dans le cas du CH, il serait intéressant de faire un bilan des trois dernières années de repêchage du CH pour pouvoir ensuite analyser ce que le club devrait tenter de faire. On a beaucoup dit depuis 2017 que le club montréalais repêchait par position d’une année à l’autre, et plusieurs ont laissé entendre que ce n’était pas la voie à suivre. Est-ce le cas? Pas si sûr si on regarde le trois derniers repêchages comme un seul ensemble.

Pour bien comprendre la démarche de Bergevin il faut se reporter à la veille du repêchage 2017. Quels étaient alors les besoins les plus pressants de l’équipe? Il est clair que la position de centre était un énorme problème, un problème non résolu depuis le début des années 90. Il est clair que c’était la priorité de Bergevin. Au printemps 2017, la position de centre de l’organisation se résumait à Danault qui se voulait une belle surprise, mais qui n’avait pas encore montré tout ce qu’il allait devenir. Il progressait encore cette année. Après ça il y avait Plekanec sur ses derniers milles et l’équipe avait conclu que Galchenyuk ne serait pas un joueur de centre, encore moins le centre #1 espéré lors de son repêchage. Alors les repêchages de 2017 et 2018 doivent être analysés à cette aune. Au moment de repêcher Poehling et Kotkaniemi, le club n’avait pas acquis Domi et Suzuki par voie de transaction. Alors le club a beaucoup misé à cette position en investissant deux choix de première ronde car la priorité était de régler ce problème et il n’y avait pas alors de solution à l’interne.

L’autre chose que Bergevin voyait venir avant le repêchage 2017 était la fin de Markov et le trou que cela créerait du côté gauche de la défensive, surtout qu’il venait de décider de sacrifier Sergachev pour Drouin. Le besoin du côté gauche de la défense était donc criant. Ceci étant dit, quand on regarde le bilan des trois derniers repêchages, non pas en terme de nombre de choix, mais bien en se basant sur la valeur théorique de ces choix, on se rend compte que s’il est vrai que les positions de centre et de défenseur gaucher ont été privilégiées, le club n’a pas repêché que pour celles-ci. Le portrait est plus équilibré qu’on pense. Oui la position de centre se démarque nettement, mais ensuite ce n’est pas aussi marqué. Voici le bilan de ces trois repêchages en terme de valeur utilisée par position en se basant sur une charte qui octroie des valeurs pour chaque rangs de repêchage (voir le lien en bas de page).

2017 : C (378), AG (0), AD (0), DG (256), DD (318), G (57)

2018 : C (1464), AG (172), AD (222), DG (382), DD (0), G (0)

2019 : C (0), AG (213), AD (433 ), DG (612), DD (0), G (53 )

Total : C (1842), AG (385), AD (657), DG (1090 ), DD (318 ), G (110)

On peut voir que le résultat est plus diversifié qu’on aurait pu le croire, tout en étant cohérent avec ce que les besoins les plus criants du club étaient. Si on ajoute à cela le fait qu’un centre, contrairement à un ailier, peut facilement être transféré à l’aile, le bilan devient encore plus équilibré. Si on redistribuait une partie du capital investi au centre sur les ailes, on se retrouverait avec une distribution se situant entre environ 700 et 1200 points pour quatre des six positions à part les défenseurs droitiers et le gardien. Mais pour les défenseurs droitiers il faut se rappeler que le club comptait sur Juulsen, un ancien choix de première ronde fortement ralenti par la suite par les blessures. Aussi, Bergevin a réinvesti sur les défenseurs gauchers en 2019 car il savait déjà que deux de ses choix de 2017 à cette position, Walford et Tyszka étaient des coups d’épée dans l’eau, contrairement à Cale Fleury du côté droit qui lui est une réussite et Josh Brook qui demeurait un bon prospect..

Maintenant, qu’en est-il de l’approche que le club devrait emprunter en 2020? Avec un pipeline de bien meilleure qualité aujourd’hui, pour peu qu’on ne se trompe pas dans l’évaluation globale de ce groupe de jeunes joueurs, je pense que le CH n’a plus de trou béant à combler, si bien sûr les jeunes déjà dans le système progressent comme le club l’espère. Dans un monde idéal il y aurait un très bon défenseur droitier au rang du CH en première ronde, mais à moins de gagner la loterie, il semble bien que le choix portera sur un joueur à une autre position. Jamie Drysdale est le seul défenseur droitier prévu dans le top-10 cette année, et il devrait sortir avant le huitième rang. Donc, m’est avis que cette année le CH ne favorisera pas de combler une position précise. Il va juste tenter de frapper dans le mille en exerçant un nombre très élevé de choix. Je pense que la position et la grosseur des joueurs repêchés ne devraient pas entrer en ligne de compte. Bergevin a prouvé qu’il s’en tirait très bien sur le marché des transactions, alors si le club a besoin d’équilibrer son alignement, il pourra faire des échanges ultérieurement pour y arriver. Ce qui compte c’est d’avoir de bons actifs à échanger. Il faut donner pour recevoir et si le club se retrouve avec une abondance de joueurs de qualité, il sera en bonne position pour bouger et obtenir un alignement équilibré pouvant aspirer à la coupe d’ici deux ou trois ans.

http://statsportsconsulting.com/main/wp-content/uploads/Schuckers_NHL_Draftchart.pdf

Molson et Bergevin pourront-ils résister à la pression?

Le CH est au beau milieu de le mise en œuvre de son plan de reconstruction en douce. Le problème c’est que le côté en douce ne l’est plus vraiment, au sens où il est clair qu’on ne parle pas d’une réinitialisation, mais bien d’une reconstruction. L’intention initiale était peut-être un simple «reset», mais le fait que le CH va manquer les séries pour une troisième année de suite, et qu’ainsi le club aura engrangé deux choix top-10 et un choix #15, change la donne. Tout ça allié à l’accumulation de choix énorme au cours de ces trois années et même pour 2021. Le CH est donc bien engagé dans ce processus de reconstruction et Molson et Bergevin semblent bien déterminés à aller au bout de ce plan. Toutefois, comme je le mentionne dans le titre de ce texte, la pression extérieure pour forcer la direction du club à couper court dans l’exécution complète du plan sera très forte.

Je l’ai écrit à de nombreuses reprises sur ce blogue, à mon avis la couverture médiatique des Canadiens est une des plus mauvaises qu’on puisse imaginer. Il faut lire le dernier texte de Philippe Cantin aujourd’hui dans La Presse pour s’en convaincre. Ce nostalgique de l’époque glorieuse de l’équipe dans une ligue à six ou douze clubs ne comprend rien à rien. Il n’est pas le seul. La caste médiatique montréalaise est peuplée de journalistes qui ne sont préoccupés que par le court terme et qui se délectaient de tous les gestes pour obtenir de l’aide immédiate que l’état-major du club posait dans le passé. Ça faisait de quoi pour noircir du papier et vendre de la copie. Les journalistes montréalais sont accros à ce type de nouvelle et n’espèrent que ça. Tout ce qui exige de la vision, du réalisme et de la patience leur est étranger.

Bien sûr, certains sont moins mauvais de ce côté, parfois ils sont même bons. Je pense à Mathias Brunet de La Presse et à Marc-Antoine Godin et Arpon Basu du site «The Athletic». Ceci dit, j’ai écouté le dernier épisode de la balado de Godin et Basu, «Le Support Athlétique» et j’ai été consterné par leurs propos. Même les journalistes qui la plupart du temps semblent compétents tombent dans l’impatience et dans le désir de résultats rapides. Pour eux il est clair que Bergevin doit être agressif cet été et doit se servir de son capital de jeunes actifs, prospects et choix, pour aller chercher de l’aide immédiate. Pour que leurs désirs de résultats immédiats semblent rationnels ils vont jusqu’à tordre la réalité avec des raisonnements alambiqués. Par exemple, selon eux il vaudrait mieux échanger des prospects tout de suite car leur valeur est plus élevée actuellement qu’elle ne le sera plus tard. Ce raisonnement sous-tend que ces prospects non identifiés vont immanquablement flopper. Il n’y a pas de distinction qui est faite. On ne dit pas échangez Poehling car il va flopper, non, ça reste générique. Échangeons des prospects non développés car ils ont plus de valeur aujourd’hui qu’il n’en auront demain. On ne parle pas ici d’un énoncé rationnel, mais d’une proposition émotive sans lien avec la réalité. Godin et Basu disent aussi que le club a trop de choix et qu’ils ne pourront mettre sous contrat tous les joueurs repêchés. Comme si le taux de succès au repêchage était de 100% et qu’il fallait mettre sous contrat tous les joueurs repêchés par le club. L’idée de mettre les chances de son côté en repêchant plus souvent leur semble étangère.

Aussi, Godin nous sert l’argument voulant que la direction doit mettre un terme à l’exécution du plan de recontruction car elle doit envoyer un signal positif aux joueurs dans le vestiaire. Quels joueurs? On revient encore à Price et Weber. Ça aussi c’est totalement ridicule. Price et Weber sont là pour garder de l’expérience rassurante dans l’équipe et permettre une transition en douceur. Si ils ne sont pas heureux de ce rôle ils peuvent toujours demander un échange. Godin parle aussi du besoin de relier le présent au futur et pour lui la solution pour ce faire est de vendre une partie du futur pour aider le présent. On en sort pas. Même des journalistes généralement compétents ne peuvent se résoudre à accepter l’exécution complète d’un plan de reconstruction. Un tel plan ne passe pas par l’échange de jeunes actifs pour de l’aide immédiate. Ce plan passe par l’échange de vétérans quand les jeunes forceront la direction à bouger par la qualité de leur jeu.

Quiconque pense que le CH peut devenir un aspirant à la coupe dès l’an prochain en échangeant des choix et des prospects est complètement déconnecté de la réalité. Alors si le CH ne peut aspirer à la coupe l’an prochain, même en échangeant tous ses prospects et ses choix, où est l’intérêt de le faire? C’est comme si les journalistes ne pouvaient se résigner à voir un club en transition encore l’an prochain. Aussi, je trouve qu’ils sont d’une certaine façon allergiques aux jeunes joueurs qui n’ont pas encore prouver leur valeur. L’an passé Kotkaniemi les enthousiasmait, alors que Suzuki les laissaient froids. Cette année c’est l’inverse. On ne fonctionne qu’au court terme. Un jeune joueur pour eux est aussi bon que ce qu’il a fait lors de son dernier match. Aucune vision. Aucune capacité à projeter l’évolution d’un jeune joueur. Il est clair que pour les journalistes, même pour Godin et Basu qui connaissent pourtant les prospects du club, il est impossible d’avoir une contribution significative et rapide de la part des prospects qui cognent actuellement à la porte ou des très jeunes joueurs du club. L’exemple des Pastrnak, McAvoy et Carlo à Boston leur semble impossible à répéter à Montréal. Comme si quelques joueurs parmi Suzuki, Kotkaniemi, Evans, Poehling, Romanov, Fleury, Juulsen, Mete et Primeau ne pouvaient pas aider à faire du CH un club des séries dès l’an prochain. Tout ça avec le choix top-10 à venir du club, plus Caufield, Ylonen, Brook, Harris, Struble et Norlinder en deuxième vague comme joueurs potentiels pour le grand club l’année suivante. L’idée d’amélioration progressive par l’influx de jeunes joueurs et la sortie de vétérans ne les effleure pas.

Je ne dis pas qu’il est absolument interdit d’échanger un prospect ou un choix dans l’entre-saison pour aider à acquérir un joueur prêt à jouer. Je n’en fait pas un dogme. Si une vraie bonne occasion se présente en cohérence avec le plan et qu’il faut sacrifier un jeune actif pour conclure la transaction, pas de problème. Ce qui m’embête c’est l’idée que d’échanger de la jeunesse pour de l’aide immédiate est définitivement la voie à suivre au lieu d’avoir confiance que certains jeunes de l’organisation vont pouvoir contribuer de manière significative dès l’an prochain et aider le club à faire les séries. On semble oublier que généralement, pour des jeunes entre 18 et 22 ans, une année de plus peut faire une différence positive énorme, même si Kotkaniemi est un contre exemple de cela cette année. Je pense que la marche à suivre pour Bergevin cet été est de tenter d’obtenir un défenseur gaucher de qualité. Je parle d’un défenseur encore jeune, mais avec de l’expérience. Un genre de Petry jouant à gauche. J’ai deux noms en tête, Jonas Brodin et Michael Matheson. Il y en a sûrement d’autres et Max Domi serait ma monnaie d’échange. Kovalchuk pourrait revenir pour un an et compenserait la perte de Domi tout en aidant à l’adaptation de Romanov.

Avec ce nouveau défenseur gaucher de bon calibre, plus Chiarot et Romanov, le côté gauche de la défense serait amélioré. Puis, si Romanov faisait un McAvoy de lui-même et s’imposait rapidement, Chiarot deviendrait échangeable à l’été 2021 ou perdu au repêchage d’expansion. Ceci dit, la priorité cet été demeure de prolonger ou échanger les joueurs qui pourront devenir agents libres sans compensation à l’été 2021, soit Petry, Danault, Gallagher, Tatar et Armia. Il ne s’agit pas juste de les prolonger, mais de le faire à des conditions raisonnables pour le futur salarial de l’équipe.

Tout ça pour dire que c’est le temps de continuer le processus de reconstruction, pas de le stopper pour revenir aux anciennes pratiques de rafistolage qui ont tellement nuit à cette organisation. Lancer un processus de reconstruction et déroger de sa logique en plein milieu me semble totalement incohérent. Geoff Molson a déclaré en septembre dernier qu’il voyait son club devenir très compétitif dans un horizon de trois à huit ans. Ça veut dire qu’il ne voit pas le CH aspirer à la coupe avant la saison 2022/23. Donc, pas la saison prochaine, ni la saison suivante. Cette déclaration a été faite au journaliste Jean-François Chaumont du Journal de Montréal. C’est quand même étonnant que la faune médiatique de Montréal fasse abstraction de cette déclaration pourtant très claire du proprio et président de l’équipe. Le fenêtre établie par M. Molson me semble réaliste. Il me semble qu’au lieu de déclarer ça en entrevue à un seul journaliste, il devrait être avec Bergevin lors du bilan de fin de saison et réitérer ce constat. Molson a parlé d’équipe très compétitive, ce qui est l’équivalent d’équipe aspirante à la coupe. En refaisant cette déclaration dans les deux langues en conférence de presse, peut-être que ça permettrait à tout le monde de finalement bien comprendre, dont Carey Price et Shea Weber. Réitérer cette déclaration ce printemps reviendrait à dire à tout le monde que Molson voit son club devenir très compétitif dans deux ans, et comme on ne devient pas très compétitif du jour au lendemain, cette déclaration impliquerait une amélioration progressive du club au cours des deux prochaines saisons. Comme ça tout serait clair et ça éviterait de lire bien des bêtises.

https://www.tvasports.ca/2019/09/28/un-apercu-du-ch-dans-trois-ans

Sortir du syndrome montréalais du gardien sauveur

Depuis le début de ce blogue, et avant sur le défunt blogue de Mathias Brunet, «Rondelle Libre», la disussion a souvent tourné autour de la meilleure façon de s’y prendre pour construire un club gagnant de la coupe Stanley dans l’ère moderne de la LNH, soit une ligue à 30 clubs, maintenant 31, et bientôt 32. On a souvent souligné que depuis au moins 15 ans, les champions de la coupe Stanley ont obtenus la plupart de leurs joueurs vedettes lors d’un passage assez prolongé dans les bas-fonds du classement. Cela en a amené plusieurs à penser que ce passage abyssal était une condition sine qua none pour arrivé au statut de champion. Ce débat est aujourd’hui pas mal éculé. On a analysé la chose dans tous les sens, et la conclusion n’est pas claire. Bien sûr accumuler les choix élevés au repêchage a mené à la formation d’équipes championnes, Pittsburgh, Chicago et Washington en sont des exemples patents. Ceci dit, il y a des contre exemples de club ayant beaucoup repêché à des rangs élevés et pour qui cela n’a toujours rien donné, Edmonton, Buffalo, Toronto et Floride sont des équipes qui me viennent rapidement à l’esprit. Ceci dit, ces clubs possèdent encore la plupart des joueurs obtenus lors de leurs passage dans les profondeurs du classement. Alors, rien ne dit qu’ils ne finiront pas par gagner le fameux trophée. L’exemple de Washington devrait leur donner espoir car il a fallu beaucoup de temps pour que Ovechkin et Backstrom rapportent une coupe aux Capitals.

En repensant encore une fois à cette question, et en constatant encore une fois comment le marché québécois est allergique à la défaite de son club favori, je me suis demandé pourquoi? Pourquoi d’autres villes de hockey peuvent accepter une descente aux enfers de quelques années, et pourquoi Montréal y est totalement réfractaire? Après réflexion, pour moi la réponse se trouve dans l’histoire du club. Les Canadiens de Montréal ont une glorieuse histoire, on le sait, mais cette histoire victorieuse de plus en plus lointaine semble être devenue l’entrave principale à l’obtention de la fameuse 25ième coupe. Je ne referai pas ici toute l’histoire dans le détail, on la connaît. Le club a gagné de très nombreuses coupes dans une ligue à six clubs un peu folklorique avec une mainmise quasi totale sur les meilleurs joueurs du Québec qui comptaient alors pour le tiers de la population du pays et où 95% des joueurs de la ligue étaient Canadiens. C’était avant le repêchage universel comme on le connaît aujourd’hui. Puis il y a eu la ligue à 12 clubs dans les années 70 où le club montréalais avait toujours un bon avantage tellement il avait accumulé de bons joueurs avant l’expansion. Cela a permis à Sam Pollock de rouler dans la farine les DG incompétents des Golden Seals de la Californie et des Rockies du Colorado et d’ainsi obtenir deux premiers choix au total ayant rapporté Guy Lafleur et Doug Wickenheiser. Ce ne sont là que les deux exemples les plus frappants ayant permis à Pollock de perpétuer la domination du club jusqu’à la fin des années 70. Il est à noter que cette période de 1950 à 1980 du CH a vu évoluer pour l’équipe deux gardiens marquants, soit Jacques Plante et Ken Dryden. Les équipes championnes de cette période glorieuse ne reposaient pas totalement sur ces deux gardiens, mais les deux furent parmi les meilleurs de leur époque. Même le trophée Vézina remis au meilleur gardien a été nommé en l’honneur d’un ancien gardien des Canadiens, en ajoutant Bill Durnan et Georges Hainsworth à la liste, la position de gardien a toujours été un point fort de l’équipe et cela a marqué la mentalité des amateurs de hockey québécois.

À partir du début des années 80 et la fin de l’ère Pollock, on peut dire sans se tromper que le club montréalais avait perdu en très bonne partie l’avantage hérité des règles de la ligue à six clubs. Il était désormais dans une ligue à 21 clubs où son seul avantage était sa tradition gagnante. Malheureusement, le choix mal avisé de Doug Wickenheiser au tout premier rang du repêchage de 1980, au détriment du p’tit gars de la place, Denis Savard, allait marquer solidement le début de cette nouvelle ère où le CH devait désormais batailler à armes égales contre 20 autres équipes, un nombre qui allait continuer d’augmenter au fil des ans. Le repêchage de 1980 aurait pu marquer le début d’une longue disette pour le glorieux club montréalais, mais l’arrivée de Serge Savard a redonné du tonus à l’organisation. Celui-ci n’entendait pas laisser le club tomber dans le bas du classement, et il a réussi à éviter cette glissade en repêchant le gardien Patrick Roy en 1984 au rang #51, un choix de troisième ronde dans le temps, mais qui serait un choix de fin de deuxième ronde aujourd’hui. Ceci dit, il faut se rappeler que la LNH était encore canadienne à plus de 90% à cette époque, et le bassin de talent beaucoup plus restreint. Alors il est logique de dire que Roy était vraiment un choix de troisième ronde, autant dire un coup de dé bien étudié, mais qui restait un coup de dé. Ses stats junior étaient simplement horribles entre 4.5 et 6.2 buts alloués par match pour une mauvaise équipe à Granby et dans une LHJMQ où il se compatait généralement beaucoup plus de buts qu’aujourd’hui. Malgré cela, deux ans plus tard il allait gagner son premier trophée Conny Smythe et permettre au CH de gagner miraculeusement une 23ième coupe. Roy répètera le même doublé en 1993 pour prolonger le statut de club champion de l’équipe montréalaise dans une autre décennie. Il refera ce doublé Conny Smythe et coupe une autre fois en 2001 au Colorado pour ajouter à sa légende.

Donc, on vient de rapidement repasser la glorieuse histoire du CH au cours de laquelle les gardiens élites ont toujours tenu un rôle central, rôle que Patrick Roy et son esprit de compétition hors du commun ont poussé à un niveau inégalé. Les deux dernières coupes de l’équipes sont clairement les siennes. Bien sûr le hockey demeure un sport d’équipe, mais à chaque fois, en 86 et en 93, Roy a élevé un club non favori au statut de champion. Il a de loin été le joueur le plus utile. En fait il a été un joueur irremplacable qui a fait en sorte que la mythification du rôle du gardien a atteint un autre niveau dans l’imaginaire collectif des partisans du club. Il n’y a pas un joueur de la glorieuse histoire du club qui a eu un impact aussi important dans une victoire de la coupe Stanley, pas Maurice Richard, ni Jean Béliveau, ni Guy Lafleur. Personne. Patrick Roy lors de ces deux conquètes montréalaise de la coupe a littéralement marché sur les eaux. Il avait atteint un tel statut, une telle importance, que cela a mené à la fin malheureuse, abrupte et amère que l’on connaît. N’empêche que son héritage au club montréalais a été la mythification absolue du rôle de gardien, en plus de prolonger un peu artificiellement le statut de club gagnant et champion de l’équipe. Ce qui fait que durant 15 ans, à partir de 1980, la mentalité montréalaise n’a pas changé. Les Canadiens de Montréal demeuraient une organisation gagnante faisant partie du cercle des clubs champions et des aspirants réguliers aux grands honneur. Alors qu’une prise de conscience de la nouvelle donne de la LNH à partir du début des années 80 aurait dû avoir lieu, Patrick Roy a maintenu l’illusion et la mentalité du marché a stagné. Cette situation a mené à la déconfiture des 25 années suivantes où ce club et ce marché allergiques aux séquences de défaites prolongées s’est complu dans le déni et la glorification des gardiens de buts. Le marché pensait avoir retrouvé un sauveur au début des année 2000 avec José Théodore et sa saison extraordinaire couronnée du trophée Hart. Un trophée qui avait échapé au dieu Patrick. C’est tout dire. Non rassasié de gardiens élites, le club utilise un choix très élevé tombé du ciel en 2005 pour choisir Carey Price au cinquième rang, et là, sans exploits majeurs, la mise sur piedestal du gardien allait atteindre des sommets inégalés. Le marché montréalais avait perdu toute perspective, de même que les dirigeants du club. La direction allait enligner les gestes à courte vue pour tenter d’améliorer l’équipe et de faire les séries, en ayant en tête l’idée qu’une fois qualifiée pour celles-ci, Price allait pouvoir répéter les exploits de Saint-Patrick. Malheureusement, comme on le sait aujourd’hui, le beau Carey n’y est jamais parvenu. Sans une blessure malencontreuse il aurait probablement permis une apparition en finale en 2014, mais il est très peu probable que Montréal ait été capable de battre les Kings en finale, eux qui ont balayé les Rangers en seulement cinq matchs.

Nous sommes maintenant en 2020, et il me semble qu’à la lumière de l’histoire de l’équipe et des changements majeurs qui sont survenus dans cette ligue et dans la façon dont se joue le hockey dans la LNH aujourd’hui, un changement de mentalité majeur devrait s’opérer dans la tête de tous ceux qui s’intéressent aux Canadiens de Montréal. La dernière coupe et les derniers exploits montréalais de Patrick Roy remontent maintenant à presque trois décennies. La dépendance aux gardiens de but n’a mené qu’à de faux espoirs et à une série de décisions mal avisées de la part des dirigeants succesifs de l’équipe. Il est temps que tous ceux qui s’intéressent à ce club se rendent finalement compte que ce club est maintenant très loin de son époque glorieuse, et surtout que le club évolue aujourd’hui dans une ligue et sur une planète hockey totalement différentes. Le Club de Hockey Canadiens n’est pas différents des autres par rapport aux moyens qui sont à sa disposition pour un jour gagner la coupe Stanley de nouveau. Cela veut dire que comme toutes les équipes des passages à vide sont inévitables. Le marché doit apprendre à accepter un passage de quelques saisons vers le bas du classement. C’est un passage nécessaire pour pouvoir remonter. Il faut cessez de croire aux miracles à la Patrick Roy. Cela n’existe plus dans le hockey d’aujourd’hui, surtout au poste de gardien. La technique de Benoît Allaire, si bien appliquée par Roy, a été améliorée et est adoptée partout dans le monde du hockey aujourd’hui. La position de gardien est de moins en moins une position qui fait la différence car il y a pas mal plus de parité dans l’excellence à cette position aujourd’hui. Il faut donc cesser d’être allergique à la défaite. Ça fait 27 ans que l’équipe ne gagne pas le trophée ultime de toute façon. Il faut aussi cesser de ramener de l’avant, à haute fréquence, le passé glorieux du club. Je ne dis pas de l’oublier, mais le ramener constamment n’aide en rien ceux qui doivent évoluer dans une ligue bien différente aujourd’hui. J’ai pensé écrire ce long texte car il me semble qu’il est temps que le marché montréalais, ce qui inclut la direction de l’équipe, la faune médiatique qui commente ce que fait l’équipe, et les partisans de l’équipe, sortent de leur état presque schizophrénique. Il faut sortir du «faire les séries car avec Carey tout est possible». Il faut cessez d’être hystériques parce que le CH va rater les séries pour une quatrième fois en cinq ans. À cela je réponds que le club va rater la coupe pour une 27ième fois en 27 ans et qu’en plus, en 27 ans il n’est jamais vraiment passé proche de ramener le fameux 25ième titre. Ce texte est un appel à la raison et à la lucidité. Je sais que je ne suis pas un acheteur de billets au Centre Bell, mais ça ne change rien au besoin de réalisme de la base partisane du club, en autant que la direction montre du leadership et assume la réalité de sa situation actuelle et s’engage à ne pas répéter les erreurs du passé. Ce texte n’est pas un appel au sabordage et au démentellement de l’effectif actuel du club. Ce texte est un appel à agir de façon réaliste et conséquente. Un appel à assumer et à persévérer car je pense que l’équipe est en bon chemin. Ce texte est un manifeste contre les impatients qui veulent du changement pour du changement, sans vision, sans perspective, en vivant encore et toujours dans l’illusion du gardien miraculeux et de la gloire passée.

Comparaison Montréal-Ottawa

Depuis l’article cette semaine de Mathias Brunet sur le fait que les Sénateurs d’Ottawa y vont d’une reconstruction sans compromis, contrairement aux Canadiens de Montréal, j’ai pensé que ce serait une bonne idée de comparer les actifs des deux organisations, tant au niveau de la LNH que hors de celle-ci.

Je vais y allé d’abord en identifiant des joueurs importants qui sont plus ou moins équivalents en terme de valeur. Je dis bien plus ou moins, ce n’est pas une science exacte.

Danault-Pageau

Domi-Duclair

Suzuki-Tkachuk

Ce sont les seules combinaisons qui me semblaient un peu équivalentes, même si dans les trois cas je préfère les joueurs du CH, Danault est plus complet, Domi a de bien meilleures stats en carrière et Suzuki sera un premier centre de 80-100 points par saison à maturité. Tkachuk est un bon joueur physique et teigneux, mais son plafond offensif est moindre et c’est un ailier.

Après ça, avec ce qui reste, on peut faire deux blocs d’attaquants et comparer la valeur de chaque bloc.

Tatar, Gallagher, Drouin, Armia, Lehkonen

Brown, Ennis, Tierney, Namestnikov, Anisimiov

Large avantage pour Montréal entre ces deux bloc de cinq joueurs avec un âge moyen similaire.

Ensuite, voyons les unités défensives.

Weber, Petry, Chiarot, Mete, Scandella, Kulak

Chabot, Borowiecki, Hainsey, Zaitsev, DeMelo, Reilly

Ici, la comparaison est plus compliquée. Chabot est de loin le défenseur avec le plus de valeur à cause de son niveau de jeu élevé et de son âge. Le CH n’a pas actuellement un jeune défenseur de ce calibre au niveau de la LNH. Alors disons qu’on combine deux défenseurs ayant à peu près le même âge, Chabot et Mete, le verdict est très fort avantage pour Ottawa. Toutefois, la valeur d’échange du quintet Weber, Petry, Chiarot, Scandella, Kulak est énormément supérieure à celle de Borowiecki, Hainsey, Zaitsev, DeMelo, Reilly. Donc, Ottawa a un jeune défenseur #1 en Chabot, alors que Montréal pourrait aller chercher pas mal de jeunes actifs de haute qualité si le club décidait d’échanger Weber, Petry et Chiarot.

Finalement, dans les buts, il n’y a pas photo. La valeur d’échange de Price est de loin supérieure à celle des trois gardiens utilisés par Ottawa cette année, et rien ne permet de penser que Hogberg ou Nilsson peuvent être la solution à long terme comme gardien #1 du club. Ce n’est pas impossible car les gardiens peuvent prendre du temps à s’établir, mais pour le moment ce n’est pas le cas.

Donc, au niveau de la LNH, Ottawa a l’avantage d’avoir un jeune défenseur #1 en Chabot, mais pour le reste, le CH a un avantage très marqué. Si le club montréalais se lançait dans une vente de liquidation ordonnée et graduelle de ses joueurs de 24 ans et plus, il obtiendrait un retour de loin supérieur à ce que les Sénateurs pourrait obtenir. Donc, au niveau des joueurs de la LNH, si Montréal décidait de suivre la voie de la reconstruction sans compromis, le club obtiendrait beaucoup plus de valeur.

Maintenant, regardons la profondeur au niveau de la AHL en se concentrant sur les jeunes joueurs avec un potentiel réel dans le futur au niveau de la LNH. J’y ai mis Poehling car c’est là, selon moi, qu’il va finir l’année.

Kotkaniemi, Poehling, Evans, Fleury, Brook, Primeau

Batherson, Norris, Brown, Formenton, Abramov, Balcers, Brannstrom, Jaros, Lajoie

Au niveau de la AHL, Les Sens l’emporte haut la main au niveau du nombre de bons prospects, mais Montréal possède, selon moi, les deux joueurs avec le plus haut potentiel en Kotkaniemi et Primeau. Fleury a aussi déjà prouvé qu’il est un défenseur qui va jouer longtemps dans la LNH. Disons que cette catégorie de jeunes joueurs, sans surprise, car on parle de projection, donne plus de place à la spéculation.

L’autre catégorie est celle des prospects hors AHL. Voici les plus importants pour les deux équipes:

Caufield, Romanov, Struble, Harris, Norlinder, Ylonen, Hillis, Olofsson, Ikonen, Fonstad, Pitlick.

Thomson, Pinto, Bernard-Docker, Tychonyk

Dans cette catégorie, il n’y a pas photo, le pipeline de Montréal est de loin supérieur à celui d’Ottawa, même si encore là il est tôt pour juger avec certitude.

La dernière catégorie est celle des choix au repêchage à venir. Les Sénateurs ont clairement l’avantage car ils possèdent le choix de première ronde des Sharks. Ce qui devrait leur donner deux choix top-10, et peut-être même top-5. Ils ont aussi trois choix de deuxième ronde en 2020 et trois autres en 2021. Le CH lui a seulement son choix de première ronde 2020, qui sera peut-être top-10 si le club ne remonte pas au classement. Montréal a aussi deux choix de deuxième ronde en 2020. Quand même, Ottawa a un fort avantage à ce niveau.

Donc, Montréal a un meilleur pipeline hors AHL issu principalement de leurs deux derniers repêchages, alors que Ottawa est mieux nanti pour les deux prochains repêchages. Si on combine les joueurs actuels au niveau de la LNH et de la AHL, Montréal a quand même un bon avantage avec plusieurs vétérans ayant toujours une très bonne valeur d’échange. Il difficile de trancher à savoir quelle organisation est la mieux placée pour le long terme, car ça dépendra de la gestion des actifs de chaque organisation et de la qualité réelle des pipelines de chacun et de la qualité des repêchages à venir. Ottawa aura deux très bons billets de loterie en 2020 et pourrait frapper très fort. Ceci dit, la position de Montréal n’a rien à envier à celle d’Ottawa. Le club montréalais opte pour un parcours moins drastique, mais la clé pour les deux organisations demeurera le taux de succès avec leurs choix de repêchage ou les prospects obtenus par transaction et c’est là que c’est très difficile d’avoir de la certitude. Toutefois, une chose que j’aime des deux organisations, c’est la profondeur en jeunes actifs. Les deux ont tellement de jeunes joueurs prometteurs et de choix de qualité à venir, qu’il est peu probable que ça ne donne pas de bons résultats à terme car il y a place pour certaines déceptions étant donné le nombre élevé de jeunes prometteurs. En d’autres mots, quand tu as juste quatre ou cinq prospects/choix intéressants dans le système la possibilité de faire chou blanc est réelle, mais quand tu en as une quinzaine, les probabilités de réussite sont favorables.

La chaise musicale chez les entraîneurs-chefs

Peter de Boer se fait mettre à la porte par les Sharks, John Hynes est congédié par les Devils, mais ensuite Peter Laviolette est démis de ses fonctions par les Prédateurs et Hynes le remplace et même chose à Vegas où DeBoer remplace Gérard Gallant à qui on vient de montrer la sortie. Ce caroussel montre bien le côté presque accessoire des entraîneurs dans la LNH d’aujourd’hui. Calgary et Dallas a été forcés de mettre Bill Peter et Jim Montgomery dehors, mais ces clubs vont très bien avec les coachs qui ont dû les remplacer au pied levé.

Tout ça semble démontrer que l’identité de l’entraîneur-chef n’est pas très importante en autant qu’il soit compétent au niveau technique. Ce qui semble le plus compter c’est la fraîcheur de la voix qui porte le message car le message, lui, ne varie pas tellement d’un coach à l’autre. Quand les joueurs sont tannés d’entendre la même voix, ou que de petits conflits s’accumulent avec le coach, il faut juste changer de voix. Le jeu est devenu tellement systématique aujourd’hui et toutes les équipes appliquent un système similaire, à quelques variantes près. Le jeu est tellement décortiqué par vidéo et en stats dites avancées que l’expérience et l’instinct de l’entraîneur comptent moins. Ce qui compte le plus c’est l’aspect relation humaine, la capacité du coach à tirer le meilleur d’un joueur en ayant une bonne relation avec celui-ci. C’est vrai au plan individuel, mais aussi au plan collectif. Peut-être aussi que la nouvelle génération de joueurs ayant été élevés par des parents moins sévères qu’auparavant acceptent moins de se soumettre sans questions à l’autorité, d’où le risque plus élevé pour un entraîneur de perdre le contrôle sur son équipe, alors au lieu de changer 23 joueurs, on change le coach, en fait on change la voix et la figure d’autorité.

La ronde de congédiements montre aussi que certaines organisations, surtout Nashville et Las Vegas, sentent la pression de gagner cette année. Ces clubs ont investis dans le court terme et veulent des résultats immédiats. Le congédiement de Gérard Gallant est certes le plus surprenant. Il était un héros lorsque le club a atteint la finale de la coupe il y a deux ans, et le voilà maintenant jeté aux vidanges sans ménagement. On croirait revivre le traitement qu’il avait dû subir en Floride. Cet homme semble attirer les mises à la porte brusques et inattendues. Au final, tout ce mouvement me laisse penser que le CH est aussi bien de garder Julien encore pour un bout. Pourquoi user une nouvelle voix alors que le club n’a rien à gagner à court terme? On changera de coach quand le début de la vraie pente ascendante se présentera.

Reconstruction: La situation se précise

Le CH vient de gagner trois matchs sur quatre dans l’ouest et il continue donc de rester dans la lutte pour une place en séries. La beauté de la chose c’est qu’il y arrive avec un club très jeune ne comptant pas de super vedette offensive. Comme partisan du CH cette année, pour moi, l’intérêt se situait dans le fait de suivre la progression de tous les jeunes joueurs n’ayant pas encore atteint leur plein potentiel, que ce soit ceux déjà avec l’équipe ou ceux du pipeline. Avec presque une demi-saison de jouée, les choses vont bien de ce côté, tellement qu’il est clair que des choix difficiles devront être fait par l’organisation d’ici le repêchage d’expansion à l’été 2021.

Pour moi, à date, il y a deux joueurs dont la progression va changer les choses pour les décideurs du club. Il s’agit de Nick Suzuki et de Cole Caufield. Suzuki ne cesse de progresser et montre de très belles choses, alors que Caufield, même si il joue actuellement à un niveau inférieur, confirme qu’il sera un futur buteur élite pour l’équipe. Il s’agit pour moi de deux futurs joueurs du top-6 de l’équipe, et si j’ai raison, cela impliquera le départ de joueurs actuels de ce top-6. Cela impliquera aussi un besoin d’acquérir des avants de plus forts gabarits pour équilibrer les choses au niveau de la grosseur du groupe de joueurs d’avant. Cela impliquera aussi une forte redondance au poste de centre en comptant Max Domi parmi ceux-ci. Aussi, des ailiers comme Armia et Lehkonen continuent de progresser, Lehkonen n’a que 24 ans, il excelle en défense et est sur un rythme de 40 points cette saison. Il a un profil de joueur de troisième trio élite, surtout si il joue avec un bon joueur de centre. Armia a le physique qui manque tant chez les avants de l’équipe et il semble finalement concrétiser une bonne partie de son talent offensif. Ryan Poehling pour sa part est pris en ce moment à l’aile du quatrième trio et ne produit pas offensivement dans ces circonstances, mais le potentiel est là et lui aussi a le physique dont le club a besoin pour équilibrer la présence de joueurs plus petits dans l’alignement. Finalement, il y a Kotkaniemi. Ce haut choix de repêchage en inquiète plusieurs, mais pas moi. Il n’a que 19 ans et il va rebondir. Il a trop de talent. En rétrospective, il semble clair qu’on l’a fait graduer trop vite, mais je ne pense pas que ça va lui nuire à long terme. Je pense que cette année le fera redescendre de son nuage et que l’on va voir un joueur plus engagé et plus fort dès l’an prochain.

En défense, la brigade compte maintenant deux membre de 21 ans en Mete et Fleury. Fleury a un aspect offensif, n’oubliez pas ça. Il n’a pas encore réussi à s’en servir efficacement au niveau de la LNH, mais ça va venir avec l’expérience, le rôle et la confiance. Mete aussi aura un aspect offensif intéressant lorsqu’il atteindra sa pleine maturité. La signature de Ben Chiarot est la révélation de l’année à date. Après un départ inquiétant il se révèle être toute une acquisition. Un merci spécial à Jake Gardiner d’avoir refusé l’offre de Montréal qui a fait en sorte que Bergevin s’est tourné vers Chiarot. Finalement, il y a Shea Weber qui confond tous les sceptiques et met fin au débat à savoir si son acquisition pour Subban était une bonne chose. Si il évite les blessures sérieuses, on peut envisager de le voir dans la brigade du CH pour encore trois à cinq ans. Dans les buts, Price demeure inconstant et trop payé pour ce qu’il apporte, mais le club n’avait pas d’autre option au moment de son renouvellement de contrat. Ceci dit, une alternative semble se pointer le bout du nez en Cayden Primeau. Il est encore tôt pour savoir si ce jeune pourra succéder à Price dans un avenir assez proche. Il montre des signes très intéressants, mais il est actuellement pris à Laval dans un club très affaibli par les blessures et les rappels, un club plus proche d’un alignement de la ECHL que de la AHL. Ceci dit, l’adversité peut être une bonne chose pour son développement.

Pour le reste du pipeline du club, il y a beaucoup d’éléments prometteurs, mais je ne vois aucun de ces joueurs percer l’alignement de l’équipe l’an prochain. Je pense que le but devrait être de finalement monter un club solide à Laval la saison prochaine avec les Brook, Juulsen, Evans, Vejdemo, Ylonen, Harris, Fairbrother, Olofsson (Jacob), Hillis, Houde, Fonstad, Pinard et McShane.

Après le repêchage d’expansion de l’été 2021, je vois un alignement du CH qui ressemblerait à ceci:

Poehling-Suzuki-Caufield

Drouin-Danault-Armia

Lehkonen-Kotkaniemi- *******

Chiarot-Weber

Mete-Fleury

Romanov-Brook

Juulsen?????

Price – Primeau

Ce scénario laisse beaucoup de lattitude à Molson/Bergevin pour acquérir des choix ou des prospects de qualité. Quand je parle de prospects de qualité je parle de jeunes joueurs du genre de Suzuki au moment de l’échange de Pacioretty. En d’autres termes, on envoie de bons vétérans à des clubs pressés de gagner et qui comme Vegas seraient prêts à laisser partir de la bonne jeunesse. Ce scénario donne Gallagher, Domi, Tatar et Petry comme pièces majeures de transaction qui devraient rapporter beaucoup et aider solidifier l’alignement ci-haut tout en maintenant une situation salariale saine. Tout ça en ne comptant sur aucun autre joueur du pipeline actuel.

Bien sûr, mon scénario assume certaines choses sur la progression des joueurs, mais je pense que je demeure réaliste. Par exemple, Suzuki a 14 points à ses 20 derniers matchs. Sur 82 matchs c’est un rythme de presque 60 points. Il me semble logique de penser qu’en 2021/22, il sera un centre de premier trio capable de produire au moins un point par match. Pour Cole Caufield, j’avais mes doutes lors de sa sélection par le CH à cause de sa très petite taille, mais force est de constater que ce jeune a un talent de compteur exceptionnel, et si on le jumelle à Suzuki qui est un passeur élite, je pense qu’on parle d’un duo offensif qui sera très dynamique. Poehling lui apporterait une présence physique à ce duo. Drouin-Danault-Armia serait un trio de jeunes vétérans avec un superbe potentiel dans les deux sens du jeu. Pour ce qui est de Kotkaniemi, je le laisse comme troisième centre pour le moment car son rythme de progression demeure flou actuellement et il n’aura que 21 ans lors de la saison 2021/22. Pour ce qui est de Lehkonen, comme je l’ai dit, il est un joueur de troisième trio élite qui à 24 ans progresse toujours. Il reste un trou sur le troisième trio que les retours d’échanges pourront facilement combler. Je ne mentionne personne pour le quatrième trio car celui-ci change souvent et qu’il est donc difficile de prévoir qui s’y retrouvera dans un an et demi.

En défense je garde le duo Chiarot-Weber comme premier duo, mais c’est là que Bergevin pourrait frapper un grand coup en utilisant Gallagher, Domi, Petry et Tatar comme monnaie d’échange. Je ne parle pas d’un échange unique pour rapporter un premier défenseur, mais d’une série d’échanges qui pourrait permettre de finalement acquérir le défenseur élite tant convoité. Les quatres joueurs ci-haut mentionnés peuvent chacun rapporté un choix de première ronde et plus. Imaginez donc le « package » que Bergevin pourrait monter pour réussir à acquérir ce premier défenseur tant convoité. Aussi, un tel échange rendrait Weber et/ou Chiarot diponibles comme monnaie d’échange. Il reste aussi la possibilité de voir Primeau s’imposer dès l’an prochain, ce qui pourrait aussi rendre Price disponible pour un échange en marge du repêchage d’expansion.

Mon analyse comporte beaucoup de suppositions positives, mais je pense qu’elle demeure réaliste et est fidèle à ma philosophie d’échanger des vétérans coûteux pour de la bonne jeunesse plus abordable au plan salarial. Mais cette analyse montre surtout que la direction du CH aura beaucoup d’options d’ici le repêchage d’expansion de l’été 2021. Gallagher, Domi, Petry et Tatar apportent tous une bonne contribution actuellement, mais ils vont coûter cher à renouveller et demanderont des contrats à long terme et ne produiront jamais beaucoup plus qu’actuellement. Ceci sans compter que leur nouveaux contrats pourraient empêcher le club de signer certains de ses jeunes joueurs à long terme à la fin de leurs contrats d’entrée. Gérer un club de hockey aujourd’hui implique de planifier la structure salariale plusieurs années d’avance pour éviter des erreurs qui forceraient des échanges non désirés. La seule voie pour réussir cette mission est d’identifier quelques piliers qui seront les hauts salariés de l’équipe, et d’avoir un flot ininterrompu de jeunes joueurs de qualité pour compléter l’alignement tout en cadrant sous le plafond salarial. Bergevin a les atouts en main pour réussir cette mission, mais pour ce faire il devra demeurer réaliste et éviter la sentimentalité, c’est-à-dire ne pas payer un joueur pour ce qu’il a donné au club, mais bien pour ce qu’il pourra donner dans le futur. Si ces deux éléments ne s’alignent pas, ce joueur devra partir même si on l’aime bien. Gallagher me semble l’exemple parfait du joueur avec lequel Bergevin devra éviter la sentimentalité. Si Caufield est le futur petit buteur du club, il n’y aura pas de place en même temps pour lui et Gallagher sur l’équipe. L’autre piège à éviter pour Bergevin est de garder Gallagher, Domi, Petry et Tatar jusqu’à l’expiration de leurs contrats à l’été 2021 alors qu’ils deviendront agents libres sans restriction. Il ne peut courir le risque de perdre des joueurs sans rien obtenir en retour. Des décisions devront donc être prises dès l’été prochain. Échanger ces joueurs avec encore une année de contrat valide augmentera leur valeur. On l’a vu avec Pacioretty l’an dernier. Molson et Bergevin auront-ils le courage de faire ce qui doit être fait? Je ne dis pas qu’ils doivent faire exactement ce que je viens de décrire, mais ça doit définitivement aller dans cette direction. Le scénario que j’expose implique que le CH aura sa meilleure ligne de centre depuis des lunes. Il a de la relève à l’aile, en défense et dans les buts, et le retour des vétérans échangés pourrait au final rapporter un défenseur #1 si Bergevin jouait bien ses cartes dans une série d’échanges bien ficelés.

Échanger Price et Weber

Ceux qui en ont assez de voir le CH osciller entre le milieu et le bas du peloton veulent soit des congédiements massifs à la direction du club, coach inclus, ou bien on veut faire table rase et échanger les deux gros salariés du club qui avancent en âge, Price et Weber.

D’abord, c’est une chose de souhaiter échanger ces deux joueurs, ça en serait une autre de trouver des équipes prêtes à donner un retour valable en jeunes actifs, tout en acceptant de prendre en charge leurs lourds contrats à long terme. Une façon de conclure ces échanges serait d’accepter en retour de Price et Weber des joueurs décevants avec des contrats assez imposants. Je vous invite à trouver des équipes qui cadreraient comme partenaire de danse, donc des équipe proche d’être aspirantes à la coupe et avec de mauvais contrats à échanger en retour, tout en ayant un besoin dans les buts ou du côté droit de la défensive. Vous allez voir, ce n’est pas facile à trouver.

Si d’aventure vous arrivez à trouver un partenaire de danse qui cadrerait, quel serait le retour réaliste pour nos deux vétérans? À première vue, à moins d’un DG amoureux de Price ou Weber, le retour probable serait quelque chose du genre un choix de première ronde hors loterie en 2020, et un prospect B+ ou A- ou choix de deuxième ronde. Un genre de Poehling ou de Brook pour le CH. Je ne vois pas un club offrir beaucoup plus.

Au final ça laisserait le CH avec trois choix de première ronde et un pipeline encore plus profond. Ça ouvrirait aussi des possibilités pour s’avancer en première ronde en 2020 pour avoir deux choix top-15. L’affaiblissement du club probable mènerait aussi à des rangs de sélection 2020 plus élevés pour les choix en propre du club. Ceci dit, j’écris un texte sur cette possibilité car on en parle, mais je n’y crois pas vraiment, du moins pas à très court terme. Price et Weber sont deux joueurs qui ont plus de chances de changer d’adresse dans la saison morte. Si la saison du CH continue de partir en vrille, je pense que des joueurs comme Tatar et Domi ont plus de chances d’être échangés d’ici la date limite. Tatar est trop vieux pour faire partie du futur du club et sa valeur est en forte hausse, alors que Domi a montré un côté égoïste qui ne cadre pas avec ce que Bergevin souhaite, et il veut jouer au centre alors qu’il n’y a pas de futur à Montréal pour lui à cette position.

Un exemple à ne pas suivre

Je parle bien sûr de l’exemple des Maple Leafs de Toronto. J’ai déjà traité du sujet auparavant, Mathias Brunet y revient aujourd’hui en évoquant la possibilité du congédiement de Mike Babcock. J’ignore la réelle valeur de Babcock comme entraîneur. Je ne saurais dire si il est une partie importante du problème, mais une chose dont je suis certain c’est que Kyle Dubas est une grosse partie du problème. La façon dont il a manœuvré depuis la sélection de Auston Matthews est contraire à tout ce qui aurait dû être fait. Perte de joueurs de valeur sans rien obtenir en retour, dilapidation de la profondeur du pipeline de l’organisation, concentration de la moitié de la masse salariale de l’équipe dans quatre joueurs d’avant, comme si la défensive n’avait aucune importance. Acquisition de trois défenseurs dans le top-4 du club qui peuvent devenir UFA cet été et absence d’espace sous le plafond pour les garder, tellement que si le club continue de piquer du nez, Barrie, Ceci et Muzzin pourraient être échangés à la date limite. Probablement pas tous les trois, mais deux sur trois ne serait pas surprenant. Cette équipe a été bâtie toute croche à coup de très haut choix au repêchage. Elle montre un clair déséquilibre entre l’attaque et la défense, un déséquilibre aussi entre les quatre premiers attaquants et les neuf autres. On a concentré tous nos œufs dans le même panier et on a le résultat qui en découle. La signature de Tavares fut une grosse erreur, cela a encouragé la gourmandise des trois jeunes vedettes du club. Les 11 M$ investis dans Tavares auraient dû être investis dans des défenseurs. L’embauche de Patrick Marleau fut une grossière erreur qui va coûter un choix de première ronde aux Leafs en 2020 ou 2021. Bien sûr il reste du talent élite sur cette équipe, mais la profondeur est solidement entamée. La seule solution semble l’échange de Marner ou Matthews pour ajouter un défenseur élite. Tavares a une NMC et Nylander ne vaut pas assez pour rapporter un tel défenseur. Malheureusement, il n’est pas certain qu’un tel échange apporterait ce qu’il faut aux Leafs pour devenir les aspirants tant annoncés.

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